C'est avec plaisir que nous publions la lettre ouverte suivante (version en anglais ou en néerlandais ICI). La France n'étant pas une île, soutenir le combat pour les arts dans un autre pays nous semble primordial. POUR SIGNER LA PÉTITION ICI
"Poète, ton silence est crime"
Matala Mukadi Tshiakatumba
Nous, intellectuels, écrivains et artistes, citoyens et amis de la République démocratique du Congo lançons un appel, sous la forme de lettre ouverte adressée aux candidats à l'élection présidentielle, afin de les alerter sur la place et l'importance accordée aux arts et à la culture dans notre pays.
En effet, en cette nouvelle ère de démocratisation du pays, il est de notre devoir de prendre nos responsabilités et de contribuer à la réflexion collective.
"Poète, ton silence est crime", a dit le poète Matala Mukadi Tshiakatumba.
Alors, nous, intellectuels, écrivains et artistes, de quel pays rêvons-nous ? Quel est le pays de nos rêves ?
Si vous vous reconnaissez dans cette lettre ouverte qui appelle à une coalition pour les arts et la culture, que vous soyez écrivain, artiste ou tout simplement ami du Congo, ou ami des beaux-arts, vous pouvez signer la pétition en cliquant sur le lien.
Pour signer la pétition en ligne, il suffit de "cliquer" sur la fonction installée en bas du texte.
Vous recevrez ensuite un email de validation. Le nom de famille et l'adresse email des signataires ne sont pas publiés sur le site.
La lettre ouverte sera diffusée via la presse écrite et Internet. Une fois la liste des signataires arrêtée, elle sera remise à chacun des candidats à l'élection présidentielle le 20 novembre 2011.
Drapeau et armoiries du Congo |
Matala Mukadi Tshiakatumba
Nous, intellectuels, écrivains et artistes, citoyens et amis de la République démocratique du Congo lançons un appel, sous la forme de lettre ouverte adressée aux candidats à l'élection présidentielle, afin de les alerter sur la place et l'importance accordée aux arts et à la culture dans notre pays.
En effet, en cette nouvelle ère de démocratisation du pays, il est de notre devoir de prendre nos responsabilités et de contribuer à la réflexion collective.
"Poète, ton silence est crime", a dit le poète Matala Mukadi Tshiakatumba.
Alors, nous, intellectuels, écrivains et artistes, de quel pays rêvons-nous ? Quel est le pays de nos rêves ?
Si vous vous reconnaissez dans cette lettre ouverte qui appelle à une coalition pour les arts et la culture, que vous soyez écrivain, artiste ou tout simplement ami du Congo, ou ami des beaux-arts, vous pouvez signer la pétition en cliquant sur le lien.
Pour signer la pétition en ligne, il suffit de "cliquer" sur la fonction installée en bas du texte.
Vous recevrez ensuite un email de validation. Le nom de famille et l'adresse email des signataires ne sont pas publiés sur le site.
La lettre ouverte sera diffusée via la presse écrite et Internet. Une fois la liste des signataires arrêtée, elle sera remise à chacun des candidats à l'élection présidentielle le 20 novembre 2011.
PÉTITION POUR UNE COALITION DES ARTS ET DE LA CULTURE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
LETTRE OUVERTE
À MESSIEURS LES CANDIDATS À L’ELECTION PRESIDENTIELLE
À MESSIEURS LES CANDIDATS À L’ELECTION PRESIDENTIELLE
Nous, intellectuels, écrivains et artistes, citoyens et amis de la République démocratique du Congo, saisissons l’opportunité de l’élection présidentielle pour vous interpeller sur la place et l’importance que vous accordez à la culture dans votre vision présidentielle de la gouvernance de notre pays.
La culture, dans sa dimension savante et populaire, traditionnelle et éducative, recouvre pourtant la part la plus importante du sens de notre place dans l’univers et dans le concert des nations. Aujourd’hui, elle est même le moteur de la montée en puissance de toutes les nations émergentes.
En effet, depuis l’indépendance, la primauté des enjeux de conquête de pouvoir a entraîné l’éviction de la culture des priorités de développement. En conséquence, la culture est aujourd’hui absente des grands chantiers de la nation.
La culture, dans sa dimension savante et populaire, traditionnelle et éducative, recouvre pourtant la part la plus importante du sens de notre place dans l’univers et dans le concert des nations. Aujourd’hui, elle est même le moteur de la montée en puissance de toutes les nations émergentes.
Les Beaux Arts, les Lettres, le Cinéma, le Théâtre, la Danse, la Chorégraphie, le Dessin, la Peinture, la Sculpture, le Chant, la Musique, le Design, la Mode, le Stylisme et l’Artisanat, sont autant de gisements créateurs d’emploi et de richesse. Vecteurs de cohésion sociale et de connaissance mutuelle de nos populations, la culture est au centre de tous nos liens humains en tant que peuple et en tant que nation. Ses disciplines, ses métiers et ses filières apportent une valorisation économique essentielle.
Un pays aussi important que le nôtre sur la carte géopolitique du monde, qui aspire à rejoindre les rangs des pays émergents, ne peut souffrir l’inexistence d’infrastructures culturelles adaptées aux normes professionnelles. Cette carence n’est pas à la hauteur de la grandeur que nous devons à notre pays, à notre peuple et à notre histoire.
Un développement digne de ce nom se doit de mobiliser les ressources de l'imaginaire. Elles sont la sève fécondante et le nutriment indispensable à l’avènement d’une société véritablement pluraliste. En conséquence, l’imaginaire ne devrait-il pas être la source créatrice d’actions innovantes pour le prochain quinquennat présidentiel?
Dans votre vision de la gouvernance, la culture est-elle l’outil indispensable à l’harmonisation de vos projets avec les aspirations de notre peuple, son historicité, sa mémoire, son langage et ses affects ?
Comment bâtir une nation forte, soudée autour des grands enjeux qui structurent le monde d'aujourd'hui et de demain sans prendre appui sur une culture nationale débarrassée des miroirs déformants du passé.
C'est le rôle de la culture et des arts que de forger un nouvel imaginaire capable d'engendrer un Congolais décomplexé, réconcilié avec lui-même et désireux de prendre en charge sa destinée dans un esprit d'émulation et de complémentarité avec les autres. Les prescrits de la mondialisation ne sauraient en aucun cas réduire le développement d'un peuple à une adhésion aveugle qui ne tiendrait pas compte de la connivence avec soi.
Nous devons rejeter les schèmes d'hier. Le système éducatif se devrait d’adopter un schéma culturel pensé par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Forger une histoire, écrite par nous-mêmes, pour nos enfants et les générations à venir, c'est doter la postérité du legs précieux de notre identité. Dans cette nouvelle ère de démocratisation du pays, la culture se doit de jouer le rôle essentiel de gardienne des libertés fondamentales.
Aujourd’hui, et pour son avenir, notre pays n’a-t-il pas grandement besoin de s’équiper d’espaces de référence et des rouages qui stimuleraient la conversation citoyenne, promouvraient une culture dynamique, imprégnée de tolérance généreuse et des valeurs civiques ?
Le chantier des arts et de la culture ouvrirait la création de milliers d’emplois et contribuerait au développement social. À titre d’illustration, notre pays, qui compte près de 60 millions d’habitants et une jeunesse assoiffée de connaissances, ne possède ni librairies, ni salles de cinéma, ni théâtres, ni bibliothèques publiques dignes de ce nom. La créativité congolaise, dans les métiers des arts et de la culture, n’est ni canalisée, ni prise en charge. Des lieux et institutions destinés à incarner la culture manquent à l'appel. Les artistes, les intellectuels, les écrivains sont condamnés à une précarité qui contraste avec leur contribution à la représentation de notre pays.
Notre patrimoine souffre d'une méconnaissance sévère et d'un déficit promotionnel criant car, faute de schéma politique, nombre de nos institutions culturelles et éducatives sont des coquilles vides.
Dans votre vision de la gouvernance du pays, n’est-il pas du devoir de l’Etat congolais d’aménager et de promouvoir des lieux de culture sur toute l’étendue du territoire ?
Depuis l’indépendance, l’Etat congolais témoigne de faiblesses notoires dans le champ des industries culturelles, de l’éducation et de la jeunesse qui l’empêche d’assumer pleinement ses missions de solidarité collective.
Excellences, Messieurs les candidats à l’élection présidentielle, face à notre désir national de « bâtir un Congo nouveau », un « pays plus beau qu’avant », ne pensez-vous pas que l’heure est enfin venue de faire de la culture l’essence même de notre épanouissement ?
Nous, intellectuels, écrivains et artistes, citoyens et amis de la République démocratique du Congo, saisissons l’opportunité de l’élection présidentielle pour vous interpeller sur l’importance, la place et l’objectif que vous accordez à la culture dans votre vision présidentielle.
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