samedi 17 décembre 2011

Des chorégraphes (français) "débranchés" ?



CNN a diffusé les images de la tentative, malheureusement ratée, de l'acteur états-unien Christian Bale pour rencontrer le dissident chinois aveugle Chen Guangcheng, assigné à résidence dans un village depuis l'an dernier, après avoir purgé une peine de plus de quatre ans de prison (En savoir +). 

En regardant ces images, belles (avec l'expression d'un espoir) et tristes (avec la manifestation de la répression), nous remarquions qu'aucun chorégraphe français ne manifestait un tel engagement à la fois intellectuel, humain et physique (si ce n'est la grève de la faim de Maguy Marin et François Verret en juillet 1995 concernant la Bosnie, pour protester contre «la démission, l'abandon, le non-respect des motions de l'ONU» et «la complicité de nos gouvernants avec la barbarie»; En savoir +). Comme si tous les chorégraphes français étaient "débranchés", neutralisés.


jeudi 15 décembre 2011

Danser en déjeunant : les Suédois prennent leur pied avec le "Lunch Beat"

Stockholm, 15 décembre 2011 (AFP) 

Eva Bjoerkman pose son sandwich végétarien, bondit sur la piste et se tortille au rythme de la house: c'est le "Lunch Beat", où l'on danse pendant la pause déjeuner, un phénomène en plein essor en Suède.

"C'est trop sympa!" crie cette jeune employée de 28 ans, dont la voix peine à couvrir les pulsations rythmiques.

"C'est génial de quitter son ordi et d'aller danser en plein milieu de la journée", dit-elle, noyée dans une foule frénétique de centaines de gens qui se démènent au son de la house, les corps balayés par les spots multicolores et les flash stroboscopiques.

La "Lunch Beat" s'est répandue comme une traînée de poudre en Suède depuis que l'idée en a été lancée par une jeune femme de 28 ans, Molly Ränge, conceptrice de projet.

"J'aime travailler et j'aime sortir danser, explique-t-elle, mais j'étais frustrée de voir que mes deux passions n'étaient pas toujours compatibles... Je me suis alors demandée: pourquoi ne pas combiner les deux?".

Ca a démarré à une petite échelle en mai 2010 dans un garage, avec quatorze personnes "quelque part dans un sous-sol de Stockholm", dit-elle.

Elle voulait s'inspirer de l'esprit du film culte de David Fincher, "Fight Club", et de ses combats de boxe clandestins dans des sous-sols. Mais le succès a été immédiat et son projet a vite dépassé les milieux "underground".


Plus de 300 personnes se sont entassées dans une pièce obscure transformée en nightclub éphémère, le mois dernier à la Maison de la Culture de Stockholm, au coeur de la ville: c'est devenu un lieu habituel pour ces "happenings" qui se produisent environ une fois par mois dans la capitale.

L'objectif est cependant de diversifier les sites. En janvier le Lunch Beat se déroulera dans un musée dans les sous-sols du Palais royal.

"J'aime l'idée qu'on passe d'un garage à un palais", plaisante Molly.

D'autres ont déjà eu lieu dans une dizaine de villes en Suède, ainsi qu'à Belgrade, tandis qu'un autre est prévu à Bogota.

"Je voudrais que ça se développe partout", souhaite Molly Ränge.

Chacun peut lancer un Lunch Beat à condition d'adhérer au manifeste figurant sur le site lunchbeat.org: il stipule que tout le monde doit danser, que l'événement n'a aucun but lucratif, qu'il doit durer pile soixante minutes à l'heure du déjeuner un jour non férié de la semaine et que la nourriture doit être fournie.

Les portes s'ouvrent à midi et une foule de tous âges et professions se rue dans la salle après avoir acheté son billet 100 couronnes (11 euros), destinés à couvrir les frais de location de la salle et le sandwich, toujours végétarien et souvent bio, qui est fourni, avec pour toute boisson, de l'eau.

Des hommes d'affaires en costume se démènent en rythme avec des élèves d'une école de ballet, des retraités et avec quelques enfants même, pendant que le DJ Nadja Chatti électrise la piste avec du house.

Après 20 minutes, Bjoern Erik et Tina Oeye, un couple d'une cinquantaine d'années, se précipitent au comptoir pour prendre un verre d'eau. "C'est un concept formidable!" lance Bjoern, analyste des marchés, en épongeant la sueur de son front.

Sa femme acquiesce. "Nous adorons danser et maintenant nous pouvons le faire dans la journée. Sinon on est déjà au lit quand les boîtes ouvrent leurs portes", ajoute-t-elle.

Gêné de retourner en sueur au bureau? "Non! c'est pour moi un signe de fierté", répond Bjoern.

A côté de lui, Ivar Forstadius danse, son bébé de six mois serré dans un kangourou sur sa poitrine, des protections sur les oreilles. "C'est son deuxième Lunch Beat!" crie-t-il.

C'est le quatrième d'Anders Rasmussen, un grand blond, qui danse avec un collègue. "Je sors beaucoup le soir et de jour c'est différent: personne n'a bu et on peut retourner au boulot".

Pour lui, il est important de se changer les idées pendant la pause déjeuner. "Après j'ai l'impression de mieux travailler", assure cet employé de banque.

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www.lunchbeat.org - If It's Your First Time at Lunch Beat, You Have to Dance 

mardi 13 décembre 2011

Hommage de Mani Mungai à Merce Cunningham


  MANI MUNGAI
Le très bon danseur et chorégraphe Mani Mungai, installé en France, interprète notamment de Boris Charmatz — dans Levée des conflits et Enfant — est à Vienne (Autriche) avec l'équipe de travail de Boris Charmatz, quand il apprend la mort de Merce Cunningham le 26 juillet 2009. Il met en ligne sur sa page Facebook ces deux très belles photos. Respect. La seconde montre une affiche d'hommage à Cunningham du festival d'été ImPulsTanz à Vienne (ICI). 

La compagnie de Merce Cunningham (ICI) présente son travail une dernière fois en France, au Théâtre de la Ville (Paris), en deux programmes (voir article ci-dessous), avant dissolution fin décembre 2011.

dimanche 11 décembre 2011

Billy, Rodrigo et Merce à Paris

La semaine du lundi 12 décembre est très riche. Jugez plutôt : 
William Forsythe avec Sider [Examiner] au Théâtre National de Chaillot, du 15 au 17 décembre (En savoir +),
Rodrigo Garcia avec Gólgota Picnic au Théâtre du Rond-Point, qui n'a pas grand chose à voir avec la polémique stupide en cours, jusqu'au 17 décembre (En savoir +), 
et Merce Cunningham, ou plus précisément sa compagnie, au Théâtre de la Ville dans deux programmes, du 15 au 18 décembre (En savoir +) et du 20 au 23 décembre (En savoir +).
William Forsythe Photos Dominik Mentzos
Rodrigo Garcia
Photo Davir Ruano 
Photo Fabien Rivière pour Espaces Magnétiques 
Rodrigo Garcia, Photo DR
Merce Cunningham ▼ 
Premier programme : Suite for five, Quartet, Xover
Photos Tony Dougherty
Photo Kawakahi Amina
Merce Cunningham ▼ 
Second programme : RainForest, Duets, Biped
RainForest avec Rashaun Mitchell, Marcie Munnerlyn, Brandon Collwes, Photo Anna Finke
RainForest avec Brandon Collwes et Jennifer Goggans, Photo Jennifer Goggans          
Biped, avec Holley Farmer et Lisa Boudreau , PhotStephanie Berger