La vidéo Sleep de Mounir Fatmi qui montre un Salman Rushdie dormant est censurée par l'Institut du Monde Arabe (IMA) à Paris. |
« Après Toulouse, Paris. Une semaine après avoir été censuré par les responsables du festival d'art contemporain, Le Printemps de Septembre, à Toulouse, pour une installation sur le Coran jugée «blasphématoire», le plasticien et vidéaste marocain Mounir Fatmi est de nouveau censuré. Cette fois, c'est l'Institut du Monde Arabe qui l'oblige à retirer une œuvre jugée «trop sensible» vis-à-vis du monde musulman. Elle était pourtant au programme de l'exposition Vingt-cinq ans de créativité arabe, qui ouvre mardi prochain.
«Ce qui me gêne énormément, c'est que cela se passe en France, et non au Maghreb ou en Arabie Saoudite», lâche Mounir Fatmi, 42 ans, qui vit entre Tanger, Paris et Los Angeles et a fui le Maroc pour «pouvoir s'exprimer», dit-il. Paradoxalement, c'est en France que son œuvre est censurée. «Il y a une crise de foi des religieux ici», se désole cet artiste respecté du marché de l'art.
Les Parisiens ne verront donc pas Sleep, installation vidéo qui vient de faire un tabac à Charleroi, en Belgique. Ils ne verront pas ce travail qui a mis six ans à aboutir, directement inspiré du film expérimental minimaliste d'Andy Warhol, en 1963, montrant durant six heures le même plan du poète John Giorno en train de dormir. Mounir Fatmi l'a remplacé par Salman Rushdie. » (source : Valérie Sasportas, Le Figaro, 10 octobre 2012, suite)
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