samedi 22 décembre 2012
lundi 17 décembre 2012
Au cinéma : Marina Abramović. L'artiste est présent
Avant tout, sans doute faut-il aller à l'essentiel : Marina Abramović. L'artiste est présent, pour franciser le titre, est un film passionnant et bouleversant.
Interview de Marina Abramović et du réalisateur (en anglais)
Marina Abramović est une figure importante de la performance, peu connue aussi bien du grand public que du milieu de la danse contemporaine. Née en Yougoslavie en 1946, elle y réalise à 27 ans sa première performance, qui fait sensation, Rythm 10 : la main gauche posée à plat sur une table, un couteau de cuisine dans l'autre main, elle plante très rapidement le couteau entre ses doigts écartés. Elle part, sinon s'exile aux Pays-Bas deux ans plus tard, en 1975. Elle y rencontre un autre performer, Ulay, avec qui elle jouera pendant treize ans dans le cadre d'un couple fusionnel, jusqu'à la cassure en 1988.
Le documentaire de Matthew Akers suit les six mois de préparations et les trois mois de déroulement de la rétrospective que le Museum of Modern Art (MoMA) de New York consacre à l'artiste en 2010 site. Marina Abramović a conscience de l'enjeu « historique », comme elle le dit, de l'événement : que soit enfin reconnu l'importance historique justement de la performance, et la portée de son propre travail. Pendant 40 ans elle a été prise pour une folle explique-t-elle. « Il faut du temps pour être prise au sérieux ». « J'ai 63 ans ! Je ne veux plus être alternative ! Je veux que la performance soit une véritable forme artistique respectée avant ma mort ». C'est en effet que l'on s'épuise. Elle est l'une des dernières performers de sa génération encore en activité. Mais comme elle l'indique, l'infrastructure nécessaire pour une telle manifestation est énorme et n'a rien à voir avec la création, nécessitant une énergie considérable. La venue d'Ulay, avec qui elle souhaite se réconcilier, est aussi une façon de se confronter à ce qu'il reste de ses aspirations de jeunesse.
L'exposition comprend sur plusieurs niveaux des objets et des vidéos d'époque, et cinq performances historiques qu'une trentaine de jeunes artistes rejouent. Le centre, si l'on ose dire, est constitué par la performance de Marina Abramović. Dans une vaste salle très haute de plafond, elle demeure assise à la vue de tous dans le silence sur une chaise sobre face à une autre chaise et séparée par une table. Une personne du public vient s'asseoir successivement devant elle, en silence elle aussi. Ils se regardent. De l'ouverture du musée, à 10h30, à sa fermeture, le plus souvent à 17h30. Soit plus de 700 heures. C'est quand le film approfondit cette partie, mélange d'extrême dureté physique et mentale et d'intenses émotions, des visiteurs pleurant, qu'il devient bouleversant. L'exposition sera un succès, avec 750.000 visiteurs. La seule réserve quant au film portera sur l'abus de fond musical (du piano) qui aurait mérité plus de sobriété.
PS. Le service de presse chargé de promouvoir le film n'avait manifestement pas envie de se fatiguer. C'est d'autant plus remarquable que rien moins que 21 films sont sortis ce mercredi 12 décembre, dont six consacrés à la danse et au corps (le très bon Anna Halprin. Le souffle de la danse, Le concours de danse, Casse-noisette par le Bolchoï, Casse-noisette par le britannique Royal Ballet et Les contes de Beatrix Potter par le Royal Ballet), et que Marina Abramović. L'artiste est présent ne sort que dans deux salles en France (toutes deux à Paris).
– Marina Abramović. The Artist is present, documentaire de Matthew Akers, USA, 2012, 1h44. Sorti le 12 décembre. Séances
Site du film - Facebook du film
Interview de Marina Abramović, par Yasmine Yossi, Télérama, 8 décembre 2012. ICI
Livre de photos Portraits in The Presence of Marina Abramović, Marco Anelli, 1445 photos, Textes de Marina Abramović, Klaus Biesenbach et Chrissie Iles, 192 pages, 23 x 23 cm, 2010, Damiani Editore, Bologne, Italie. Quelques photos - Le Livre - Editeur
Le documentaire de Matthew Akers suit les six mois de préparations et les trois mois de déroulement de la rétrospective que le Museum of Modern Art (MoMA) de New York consacre à l'artiste en 2010 site. Marina Abramović a conscience de l'enjeu « historique », comme elle le dit, de l'événement : que soit enfin reconnu l'importance historique justement de la performance, et la portée de son propre travail. Pendant 40 ans elle a été prise pour une folle explique-t-elle. « Il faut du temps pour être prise au sérieux ». « J'ai 63 ans ! Je ne veux plus être alternative ! Je veux que la performance soit une véritable forme artistique respectée avant ma mort ». C'est en effet que l'on s'épuise. Elle est l'une des dernières performers de sa génération encore en activité. Mais comme elle l'indique, l'infrastructure nécessaire pour une telle manifestation est énorme et n'a rien à voir avec la création, nécessitant une énergie considérable. La venue d'Ulay, avec qui elle souhaite se réconcilier, est aussi une façon de se confronter à ce qu'il reste de ses aspirations de jeunesse.
L'exposition comprend sur plusieurs niveaux des objets et des vidéos d'époque, et cinq performances historiques qu'une trentaine de jeunes artistes rejouent. Le centre, si l'on ose dire, est constitué par la performance de Marina Abramović. Dans une vaste salle très haute de plafond, elle demeure assise à la vue de tous dans le silence sur une chaise sobre face à une autre chaise et séparée par une table. Une personne du public vient s'asseoir successivement devant elle, en silence elle aussi. Ils se regardent. De l'ouverture du musée, à 10h30, à sa fermeture, le plus souvent à 17h30. Soit plus de 700 heures. C'est quand le film approfondit cette partie, mélange d'extrême dureté physique et mentale et d'intenses émotions, des visiteurs pleurant, qu'il devient bouleversant. L'exposition sera un succès, avec 750.000 visiteurs. La seule réserve quant au film portera sur l'abus de fond musical (du piano) qui aurait mérité plus de sobriété.
Marina Abramović pendant sa performance au Museum of Modern Art (MoMA), Photo DR |
PS. Le service de presse chargé de promouvoir le film n'avait manifestement pas envie de se fatiguer. C'est d'autant plus remarquable que rien moins que 21 films sont sortis ce mercredi 12 décembre, dont six consacrés à la danse et au corps (le très bon Anna Halprin. Le souffle de la danse, Le concours de danse, Casse-noisette par le Bolchoï, Casse-noisette par le britannique Royal Ballet et Les contes de Beatrix Potter par le Royal Ballet), et que Marina Abramović. L'artiste est présent ne sort que dans deux salles en France (toutes deux à Paris).
– Marina Abramović. The Artist is present, documentaire de Matthew Akers, USA, 2012, 1h44. Sorti le 12 décembre. Séances
Site du film - Facebook du film
Interview de Marina Abramović, par Yasmine Yossi, Télérama, 8 décembre 2012. ICI
Livre de photos Portraits in The Presence of Marina Abramović, Marco Anelli, 1445 photos, Textes de Marina Abramović, Klaus Biesenbach et Chrissie Iles, 192 pages, 23 x 23 cm, 2010, Damiani Editore, Bologne, Italie. Quelques photos - Le Livre - Editeur
Bande-annonce du film
Interview de Marina Abramović et du réalisateur (en anglais)
Lady Gaga parle de Marina Abramović (en anglais)
Exposition à Vienne (Autriche) : Hommes nus
Hommes nus. De 1800 à aujourd'hui
Leopold Museum, Vienne, Autriche
Du 19 octobre 2012 au 28 janvier 2013
En savoir +
En savoir +
Egon Schiele, »Prediger« (Selbstakt mit blaugrünem Hemd), 1913 - Leopold Museum, Wien, Inv. 2365
[Prêcheur (Auto-performance avec une chemise bleue verte)] |
Richard Gerstl, Selbstakt mit Palette, 1908 - Leopold Museum, Wien, Inv. 651
|
Andy Warhol, Querelle, um 1982 - Privatsammlung/ VBK, Wien 2012
|
François-Léon Benouville, Achills Zorn (Detail), 1847 - Musée Fabre, Montpellier
|
Joseph-Désiré Court, La mort d'Hippolyte, 1828 - Musée Fabre, Montpellier
|
Bruce Nauman, Untitled (Five Marching Men), 1985 -
Friedrich Christian Flick Collection / VBK Wien 2012
|
dimanche 16 décembre 2012
Grèce : un parti néo-nazi dicte sa loi
Publié par Sud Ouest, 14 décembre 2012.
Le parti d'extrême droite "Aube dorée", raciste, tisse sa toile. Infiltré dans la police, il use de violence en toute impunité.
Le parti d'extrême droite "Aube dorée", raciste, tisse sa toile. Infiltré dans la police, il use de violence en toute impunité.
Le parti raciste Aube dorée est arrivé deux fois de suite à entrer légalement au Parlement. Or ses militants usent de violence contre des opposants politiques, des homosexuels, des migrants. Voilà qui en dit long sur la décomposition de la politique et de la société grecques. Le pays qui a vu naître la démocratie n'est-il pas en train de la voir mourir ? Suite
Inscription à :
Articles (Atom)