(AFP, Paris, 19 septembre 2013) L'association Cultures du cœur, qui distribue 300.000 places de spectacles gratuites par an aux plus défavorisés, est menacée de disparaître, faute de soutien des pouvoirs publics.
"Nous avons suffisamment de trésorerie jusqu'à décembre, après c'est l'inconnu", a expliqué à l'AFP son directeur George Schneider. La baisse de la subvention publique ne date certes pas d'hier : elle atteint 60% sur cinq ans, principalement opérée sous le précédent gouvernement.
"Nous sommes tombés à 100.000 euros de subvention par an, quand nous en avions 400.000 il y a cinq ans", détaille M. Schneider. "Cette année nous avons pris notre bâton de pèlerin pour demander le soutien des ministères. Tous nous ont dit "Bravo, c'est magnifique ce que vous faites" mais ils ont maintenu leur aide, quand ils ne l'ont pas supprimée". Le ministère de l'Education a retiré son aide de 20.000 euros.
Le ministère de la Culture, alerté jeudi, a décidé de recevoir les responsables de l'association et de lui allouer une aide exceptionnelle qui doublera sa subvention annuelle de 10.000 euros.
Cultures du coeur tire 100.000 euros de revenus de son activité de formation d'animateurs culturels, et autant proviennent de mécènes (Caisses d'épargne, RATP ...). Les coûts de fonctionnement sont déjà réduits au minimum, avec un local exigu à Montrouge et 4 permanents pour la "tête de réseau" qui coordonne les partenariats.
George Schneider craint que si la tête de réseau parisienne s'effondre, "tout le réseau des 6.000 relais en région soit menacé".
Pièce de théâtre, [danse,] comédie musicale ou concert au Théâtre du Châtelet ou au Théâtre des Champs-Elysées, sortie au musée ou au cirque : tous les soirs, des places gratuites sont proposées aux plus défavorisés à travers les animateurs d'associations-relais (Emmaüs, ATD Quart Monde, La Mie de Pain etc.). "C'est un premier pas vers l'insertion", souligne George Schneider.
Il constate qu'au-delà de Cultures du coeur, tout le tissu associatif français souffre de la baisse des subventions publiques: "C'est une véritable bombe sociale".
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