Le quotidien Tunisien Kapitalis publie une très belle analyse, en deux parties, signée de l'universitaire Jamila Ben Mustapha, des interventions dans l'espace public de nouveaux collectifs artistiques qui luttent contre l'obscurantisme.
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Des collectifs de jeunes artistes bénévoles s'organisent et lancent des actions de rue (Tounes Ta9ra, Art Solution, Je danserai, malgré tout...) pour résister à l'obscurantisme rampant.
(1/2) Par Jamila Ben Mustapha universitaire, 11 mars 2013
Au cours de cet enfantement douloureux d'une société différente de celle qui a précédé le 14 janvier 2011, qui est à l'œuvre, les événements inquiétants et les explosions de violence, de toute nature, ne manquent pas et sont, peut-être, dominants.
Nous voudrions, cependant, concentrer notre attention sur des phénomènes inédits, initiés, le plus souvent, par les jeunes, sur des formes nouvelles d'expression et de résistance dont la force est d'être, en elles-mêmes, une négation et une neutralisation de toute agressivité. Elles y arrivent en se présentant comme des manifestations – au sens large – où on se focalise sur soi, on se suffit à soi, où un individu isolé ou, plus fréquemment, un groupe crée, dans la rue, un événement original ou artistique. Et qu'est-ce que les déchaînements de violence, sinon une incapacité à se fixer, de façon centrale, sur soi pour être, toujours, braqué sur autrui, en vue de l'attaquer, par le verbe, puis, par le fouet ? SUITE