samedi 21 décembre 2013

Décès d'Alain Buffard


C'est avec tristesse que nous venons d'apprendre la disparition d'Alain Buffard, à 53 ans. Emporté par une embolie pulmonaire (selon Jean-Marc Adolphe), sur un terrain fragilisé par la maladie. L'artiste avait beaucoup de talent. Sa pièce Les Inconsolés (2005) était simplement sublime (vue au Centre Pompidou - Paris), et sa dernière création Baron Samedi (vue à l'Opéra de Lille lors du Festival Latitudes contemporaines en juin 2012), très forte.
Fabien Rivière 

Les obsèques religieuses auront lieu vendredi 27 décembre 2013 à 15 heures dans la commune de Les Rousses, village du Jura de 3.000 habitants, à 1.107 m. d'altitude, région Franche-Comté, limitrophe de la Suisse, à une trentaine de kilomètres au nord de Genève (cf. avis de décès ci-dessous). Et, puisque l'avis de décès « rappelle à votre souvenir » les membres de la famille disparus auparavant, pourquoi ne pas rappeler à votre souvenir son compagnon qui s'était éteint le 6 juin 2012 à 54 ans ? Par ailleurs, la possibilité de voir le défunt est une pratique courante dans le Jura et la Suisse francophone.

— Magnifiques photos d'Alain Scherer de la reprise récente de Mauvais genreICI
— Livret Parcours Alain Buffard, CDC Toulouse, 2011. ICI (format pdf)
— Biographie. ICI
— Site de la compagnie Alain Buffard PI : ES. ICI
— Nous avions publié : Alain Buffard et la mémoire de l'esclavage
— (vidéo) Interview d'Alain Buffard au sujet d'Anna Halprin et My lunch with Anna. ICI
— (vidéos) In memoriam Alain Buffard : How to start a relation ?, New Art. ICI 
— 35 Vidéos de la compagnie Alain Buffard PI : ES. ICI 
— Interview d'Alain Buffard - Tenir debout : aléas, Vacarme, 1er janvier 1999. ICI

— Communiqué de presse - Hommage d'Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication à Alain Buffard, 21 décembre 2013. ICI
— Communiqué de presse de Chorégraphes Associés, 22 décembre 2013. ICI

— PRESSE Midi Libre - AFP - Dansercanalhistorique - Libération - ObjectifGard - Le Monde (24 déc., p. 18) -  
— BLOG Le Beau Vice - Le Beau Vice - coup fantôme - Jean-Paul Fournier (1) -
(1) Maire de Nîmes, président de la communauté d'agglomération Nîmes Métropole et sénateur du Gard. Depuis février 2013, il est vice-président de l’UMP.
— Décès d'Alain Buffard : un tassement dans l'époque, Gérard Mayen, Mouvement.
« Les disparitions n'ont pas la même texture au fil des époques. Dans les premières années de l'épidémie de sida, on ressentit la mort des Bagouet ou Yano à la façon de soleils qui s'éteignaient. Après quoi, dans la durée, on apprendrait à cultiver l'inépuisable nuancier de leurs ombres portées. La disparition, samedi 21 décembre 2013 au matin, d'Alain Buffard, 53 ans, résonne d'une autre manière. On y perçoit un sombre affaissement, un tassement des lignes qui soutiennent l'époque, que cet artiste avait tressées déjà si nombreuses au fil de son parcours. » SUITE

France Culture, le 23 décembre 2013

Ci-dessus portrait d'Alain Buffard par Stéphane Barbier pour Midi Libre. Ci-dessous (du haut vers le bas) les deux premières photos sont extraites de la page Facebook d'Alain Buffard. La deuxième, Mauvais genre. La troisième, Baron Samedi. À droite, portrait d'Alain Buffard par Peggy Kaplan.

vendredi 20 décembre 2013

Photo - Tutu antitumeurs

Libération publie ce 20 décembre une épatante série de photographies, Tutu antitumeurs, présentée ainsi : « Quand il apprend que sa femme, Linda, est atteinte d'un cancer, il y a dix ans, Bob Carey, photographe américain, enfile un tutu rose. Au final, sa  femme garde le moral, et la vente des clichés de cette improbable série finance aujourd'hui leur fondation, dédiée à la lutte contre cette maladie. »  ICI
www.thetutuproject.com

Long Way To Alaska (Portugal), Beacon Fire

Le Syndeac affirme la « situation intolérable ! » de la création artistique en Île-de-France

À rebours des affirmations de la Ministre de la Culture et de la Communication affirmant le maintien des budgets dans le domaine des arts vivants, le Syndicat National des Entreprises Artistiques et Culturelles (Syndeac) — qui regroupe une grande partie des théâtres et compagnies du secteur public des arts vivants en France — a publié un communiqué de presse le 18 octobre dernier titré La création artistique en Île-de-France : une situation intolérable !  ICI (2 pages, format pdf)
Fabien Rivière
EXTRAITS
Voilà des années que les budgets de la DRAC [Direction Régionale des Affaires Culturelles] Ile-de-France s’amenuisent inexorablement, traduisant la politique de l’Etat et du ministère de la Culture. Le mot est faible, car les budgets enregistrent depuis 10 ans une baisse de plusieurs millions d’euros. Les chiffres de la DRAC Ile-de-France parlent d’ailleurs d’eux-mêmes pour qui veut bien prendre le temps de les déchiffrer. La casse n’épargne personne, que ce soit les petits ou les grands, les compagnies indépendantes ou les labels nationaux, que ce soit en matière de création, de fonctionnement, d’investissement ou d’action culturelle et de transmission des savoirs.
——

Pour la seule année 2012, 1,2 millions d’euros font défaut.

——

Dans ce contexte, à l’opposé des annonces nationales faites par le Président de la République et la ministre de la Culture, on assiste à : 
- la réduction du budget 131 (création) de la Drac IDF à hauteur de 450 000 euros en 2013;  
- la réduction des crédits d’actions culturelles de 13% en deux ans (-6% en 2012, -7% en 2013).  

Nous subissons une « triple peine » : 
- l’inflation lamine depuis plusieurs années les capacités de création et de diffusion : le seul réseau des Scènes Nationales et des Centres Dramatiques Nationaux, tous situés hors Paris, a subi une perte de 6 millions en 7 ans ; 
- la réduction spécifique des crédits pour l’Ile-de-France (création, diffusion et actions culturelles) ; 
- la baisse de l’apport des collectivités.

Steven Cohen s'explique dans une interview


Le performer sud-africain installé en France à Lille Steven Cohen a donné une intéressante interview à Vice, où il s'explique sur son arrestation récente par la police française sur le parvis du Trocadéro à Paris lors de performance COQ/COCK (cf. photo ci-dessus) et sa convocation devant le tribunal correctionnel de Paris pour « exhibitionnisme ». Le procès a été reporté du 16 décembre 2013 au lundi 24 mars 2014. ICI 
La photo provient du Facebook de Steven Cohen

Facebook de Steven Cohen
ON PEUT LIRE NOTRE (avec photos)
Le performer sud-africain Steven Cohen tabassé à Lille, arrêté par la police à Paris

mercredi 18 décembre 2013

« Et si Joséphine Baker entrait au Panthéon ? »

— Régis Debray, Le Monde, 16 décembre 2013.
C'est toujours le présent qui se célèbre lui-même en consacrant tel ou tel fantôme tutélaire. Pourquoi, dès lors, ne pas jouer cartes sur table, sans trop se mentir à soi-même ?
En rendant les honneurs du Panthéon à Joséphine Baker [1906-1975], l'époque ne ferait qu'endosser haut et fort ce qu'elle a de singulier, et de plus dynamique. Elle se distingue de ses devancières par ceci que la femme libre, le colonisé, le coloré des confins, le bi ou l'homosexuel, ont fait irruption à l'avant-scène, avec des formes d'art jusqu'alors dédaignées, la danse, le rythme, le jazz, la chanson.
L'esprit des hauteurs a trop censuré le corps, le grand absent des annales homologuées républicaines – même si le sport, la mode et la publicité le rendent omniprésent. Tous ces nouveaux venus, exotiques ou excentriques, n'ont-il pas éventé notre province ? Ils ont, en nous perturbant, beaucoup donné. Notre modernité leur doit son merveilleux, le plus clair de ses battements d'aile et de coeur. On peut leur en rendre grâce. > SUITE
ON PEUT LIRE AUSSI
Joséphine Baker ou la panthéonisation émancipatrice, Antoine Perraud,  Mediapart, 22 décembre 2013. ICI

Lettre des étudiants danseurs du Conservatoire de musique et de danse de Paris + Mobilisation

Colonnes de Buren et Ministère de la Culture

L'APPEL À LA MOBILISATION GÉNÉRALE EST LANCÉ POUR DÉFENDRE LA SURVIE DE LA DANSE ET SON AVENIR : VOICI LA LETTRE DES ÉTUDIANTS DANSEURS DU CNSMDP QU'IL FAUT FAIRE CIRCULER DANS LA FRANCE ENTIÈRE: 

Nous sommes élèves-danseurs au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Suite aux récents événements qui ont touchés la direction de danse, nous faisons appel à vous.

Au cours du mois de novembre, nous avons appris que Bruno Mantovani désirait faire du département des Etudes Chorégraphiques une sous-direction. À notre propre initiative, nous nous sommes mobilisés le lundi 25 novembre, jour du Conseil d’Administration, pour exprimer notre désaccord. Dès le lendemain, alors que le projet de Bruno Mantovani avait été mis en sursis, le non-renouvellement du contrat de Clairemarie Osta nous a été communiqué. 

Ces différents événements servent aujourd’hui de révélateurs à un malaise bien plus général du monde de la danse sur sa place, son statut et sa prise en considération… Les conditions d'existence de l'art chorégraphique restent fragiles. C’est donc le moment de les renforcer.

À nous de défendre, en tant qu’étudiants, l’avenir de la danse !

« L’expérience de ces dernières décennies montre que les écoles les plus prestigieuses et les plus performantes de formation de danseurs professionnels, dans le monde entier, bénéficient toutes d’une très large autonomie, soit parce que leur statut privé, adossé ou non à une fondation, favorise par nature cette autonomie […]. L’autonomie pédagogique la plus étendue dans les mains de grands professionnels de la danse est bien la condition sine qua non de la réussite des écoles de formation des danseurs professionnels. Ce principe fondamental doit guider l’Etat dans l’organisation et le fonctionnement de ces établissements. » Marc Sadaoui, 2001

Le Conseil d’Administration a dévoilé les failles des textes organisant les directions des Conservatoires, et par extension les autres pôles d’enseignement chorégraphique. Malgré cela, la direction de la danse disposait d’une autonomie dans son fonctionnement. Or, le projet soutenu par Bruno Mantovani menace cette autonomie.

Par conséquent, nous souhaitons que ces textes soient soigneusement revus.

En tant qu’élèves danseurs, nous travaillons chaque jour pour intégrer le paysage chorégraphique de demain. Mais ce dernier est actuellement fragilisé dans la société :
- Les Rencontres Internationales de Danse Contemporaine occupent les locaux du 104 Boulevard de Clichy depuis 1955. Actuellement l’école risque l’éviction pure et simple, d’ici à quelques mois.
- La nouvelle nomenclature proposée par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche ne comporte pas la mention Danse (ni même études chorégraphiques) pour le diplôme national de Master. C’est là nier l’existence d’une discipline particulièrement dynamique, qui a toute sa place dans le domaine « Arts – Lettres – Langues » aux côtés des mentions « Cinéma et audiovisuel », « Création numérique », « Musique, musicologie », « Design » ou « Mode »…

Son épanouissement dépendra de notre conscience, de nos actions et de notre implication collective.

Il est donc nécessaire de se mobiliser !

DATE : JEUDI 19 DÉCEMBRE
RDV : Métro PALAIS ROYAL – MUSÉE DU LOUVRE à 9h15 pour la mise en place de la performance
LIEU DE LA MOBILISATION : Dans le jardin du Palais Royal, au niveau des colonnes de Buren
CODE VESTIMENTAIRE : Hauts rouges et jeans

mardi 17 décembre 2013

felix albert, rivage (hommage à christian ghazi)


On peut lire La mort d'un maudit, le réalisateur libanais Christian Ghazi, MediapartIci

Mathilde Monnier entre bilan et futur

Mathilde Monnier, Photo Marc Coudrais

Le 28 novembre on apprenait la nomination de la danseuse et chorégraphe Mathilde Monnier à la direction du Centre national de la danse (CND) à Pantin (93). Elle succédera dès janvier 2014 à la contestée Monique Barbaroux, qui souhaitait être reconduite pour un troisième mandat de trois ans. Cette dernière a quitté ses fonctions le 9 décembre.   

Dans une interview au Midi Libre du 6 décembre Mathilde Monnier explique les circonstances de sa nomination — « Tout ce que je sais c’est que je n’ai pas fait de lobbying » — que le CND n'est pas « une planque », aborde ses vingt ans à la tête du Centre chorégraphique national (CCN) de Montpellier Languedoc-Roussillon (1994-2013), succédant au respecté Dominique Bagouet, mort le 9 décembre 1992. Elle a du affronter un maire, Georges Frêche, à la très forte personnalité, bénéficiant de l'aide du patron du Festival Montpellier Danse, Jean-Paul Montanari, apprenant « comment on travaille avec les politiques ».  

Un communiqué de presse diffusé le même jour du Président du Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon, indique que le directeur délégué Jean-Marc Urréa assurera l'intérim à partir du 1er janvier et pour six mois, « période nécessaire à l'appel à candidature et au recrutement d'une nouvelle direction artistique. »

Par ailleurs, dans une lettre (ou message) en ligne sur le site du CND, Mathilde Monnier, se présentant comme « artiste » et rappelant son action à Montpellier, explique que « plusieurs chantiers importants nous attendent, celui de la visibilité de la jeune génération, celui des nouveaux modes de production et de diffusion, l’introduction de nouveaux outils technologiques qui permettront de mieux diffuser les nombreuses ressources du CND et la poursuite du dialogue entre les générations d’artistes. Le projet que je propose sera communiqué en début d’année. » Elle n'oublie pas le passé, citant Dominique Bagouet et Laurence Louppe.
Fabien Rivière

Interview de Mathilde Monnier, 6 décembre 2013, Midi Libre. ICI 

Le message de Mathilde Monnier concernant le Centre national de la danse. ICI (2 pages, format pdf)

Pétition pour la reconnaissance du Théâtre et de la Danse dans la nomenclature nationale des diplômes

Pour : Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

LE THÉÂTRE ET LA DANSE VALENT BIEN DEUX MASTERS

 À l’attention de Madame Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche 

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) envisage de supprimer de la liste des diplômes de master la mention « Théâtre » et la spécialité « Danse », proposées par de nombreuses universités, au profit d’intitulés très généraux : « Arts du spectacle » ou « Arts de la scène et du spectacle vivant ». Des mentions aussi vagues porteraient préjudice aux études et recherches concernées. Elles rendraient illisible le contenu disciplinaire de ces formations. En licence, la formule « Arts du spectacle » englobe ensemble le cinéma et les arts de la scène, tandis qu'en master, « Cinéma et audiovisuel » bénéficient d'une mention indépendante. Le théâtre et la danse seraient ainsi dissous alors qu’ils se distinguent clairement – à l’instar de la musique – dans les métiers et les secteurs relevant du spectacle vivant.   > SUITE DE LA PÉTITION

dimanche 15 décembre 2013

Photo - Andres Serrano, Alicia Alonso (2012) + Jennifer, Carla, Estefania

Alicia Alonso (ci-dessus) est une danseuse et chorégraphe cubaine née à La Havane le 21 décembre 1920. Elle dirige le Ballet Nacional de Cuba qu'elle a fondé. 
Dans le cadre de l'exposition Cuba par Andres Serrano Galerie Yvon-Lambert, 108, rue Vieille-du-Temple, 75003. Du 28 novembre au 16 janvier 2014. Rens. : 01 42 71 09 33.
ARTICLE Le Cuba en grand  format de Serrano, Brigitte Ollier, Libération, 6 déc. 13. ICI