Le projet est ambitieux : proposer une histoire de la danse, en trois films de 52 minutes, qui seront diffusés trois dimanches de suite. Chaque numéro explore un thème, à partir du corps de l'interprète. On commence ainsi avec le pied, on poursuit avec la nudité et on clôt avec les corps "différents".
Ici, Drew Dollaz, à New York.
C'est le pied ! débute par de la danse classique au travers des témoignages de la danseuse étoile du Ballet de l'Opéra national de Paris Marie-Agnès Gillot et de Bénédicte Cardon, professeur de danse classique à l'institut Stanlowa à Paris. La première s'affaire à ses pansements et nous parle du travail d'élévation, la seconde, en plein cours de danse classique à de jeunes filles, leur dit-ordonne : « Ça fait mal » et « Je souffre en silence ! ».
Puis l'on part aux États-Unis à la rencontre du danseur de hip hop Drew Dollaz, danseur pour Madonna à l'occasion d'une tournée, qui utilise la pointe (avec basket). À l'inverse, on rappelle heureusement la nudité du pied d'Isadora Duncan sans oublier l'épatante Anna Halprin, 94 ans, dans sa maison en bois construite par son mari architecte sous les séquoias géants de Californie.
On circule dans le vaste monde avec : Xolani Qwabe et Mpho Malotana qui pratiquent le bootleg en Afrique du Sud, une danse de résistance, avec bottes, de mineurs ; l'Espagnol Israel Galván et son flamenco contemporain, qui précise : « En vieillissant, tous les danseurs de flamenco deviennent un peu fou » ; la danse indienne, plus précisément le kutshipudi, de Shantala Shivalingappa ; le chausseur et metteur en scène Christian Louboutin et la danseuse et coordinatrice Psykko Tico pour une exploration du Crazy Horse du côté du plaisir, et enfin le Sud-Africain Blanc installé en France Steven Cohen.
Puis l'on part aux États-Unis à la rencontre du danseur de hip hop Drew Dollaz, danseur pour Madonna à l'occasion d'une tournée, qui utilise la pointe (avec basket). À l'inverse, on rappelle heureusement la nudité du pied d'Isadora Duncan sans oublier l'épatante Anna Halprin, 94 ans, dans sa maison en bois construite par son mari architecte sous les séquoias géants de Californie.
On circule dans le vaste monde avec : Xolani Qwabe et Mpho Malotana qui pratiquent le bootleg en Afrique du Sud, une danse de résistance, avec bottes, de mineurs ; l'Espagnol Israel Galván et son flamenco contemporain, qui précise : « En vieillissant, tous les danseurs de flamenco deviennent un peu fou » ; la danse indienne, plus précisément le kutshipudi, de Shantala Shivalingappa ; le chausseur et metteur en scène Christian Louboutin et la danseuse et coordinatrice Psykko Tico pour une exploration du Crazy Horse du côté du plaisir, et enfin le Sud-Africain Blanc installé en France Steven Cohen.
Avec À poil !, le deuxième épisode, il est question de nudité. La tâche est plus compliquée qu'il n'y parait puisque le film va voir aussi du côté de son statut dans la société, pour s'apercevoir que "la nudité" est prise en étau selon les lieux et les époques entre interdiction, valorisation du pouvoir politique dans le régime nazi avec le Surhomme, et exploitation capitaliste.
Des artistes témoignent comme les chorégraphe Olivier Dubois et ses interprètes Thierry Micouin et Virginie Garcia, Raimund Hoghe, Jan Fabre et la danseuse Lisbeth Gruwez du solo Quando l'uomo principale è une donna, Doris Uhlich et Steven Cohen. Ainsi que les danseuses new burlesque Dita Von Teese, Dirty Martini et Julie Atlas Muz
Aux États-Unis en 1965 Anna Halprin présente la pièce nue Parades and Changes, Yvonne Rainer Trio A en 1966. La première explique qu'elle fut sur liste noire pendant 15 ans... En France, Jérôme Bel crée Jérôme Bel en 1995 et Alain Buffard Good Boy en 1998. Au passage on peut regretter que la répression dont a été victime Steven Cohen en 2013 et 2014 pour sa performance sur l'esplanade du Trocadéro ne soit pas analysée. Se définissant comme queer, il n'est pas sûr qu'il faille traduire le terme par gay, puisque queer entend se définir et se construire contre la normalisation gay.
En ouverture, le chorégraphe Angelin Preljocaj lâche un : « Mettre des corps nus sur scène, ça peut aussi être une posture, voire une imposture. » Peu apprécié d'un certain nombre de professionnels, l'argument peut se retourner contre lui.
Des artistes témoignent comme les chorégraphe Olivier Dubois et ses interprètes Thierry Micouin et Virginie Garcia, Raimund Hoghe, Jan Fabre et la danseuse Lisbeth Gruwez du solo Quando l'uomo principale è une donna, Doris Uhlich et Steven Cohen. Ainsi que les danseuses new burlesque Dita Von Teese, Dirty Martini et Julie Atlas Muz
Aux États-Unis en 1965 Anna Halprin présente la pièce nue Parades and Changes, Yvonne Rainer Trio A en 1966. La première explique qu'elle fut sur liste noire pendant 15 ans... En France, Jérôme Bel crée Jérôme Bel en 1995 et Alain Buffard Good Boy en 1998. Au passage on peut regretter que la répression dont a été victime Steven Cohen en 2013 et 2014 pour sa performance sur l'esplanade du Trocadéro ne soit pas analysée. Se définissant comme queer, il n'est pas sûr qu'il faille traduire le terme par gay, puisque queer entend se définir et se construire contre la normalisation gay.
En ouverture, le chorégraphe Angelin Preljocaj lâche un : « Mettre des corps nus sur scène, ça peut aussi être une posture, voire une imposture. » Peu apprécié d'un certain nombre de professionnels, l'argument peut se retourner contre lui.
Hedi Thabet (3° partie).
Le troisième et dernier opus, Ceci est mon corps, qui examine les corps qui ne sont pas dans la norme, est sans doute le plus convaincant, émouvant même. Aux États-Unis, il faut attendre l'après-guerre dans les années 50 pour que les Noirs puissent danser avec des Blancs, notamment dans des compagnies professionnelles. Plus proche de nous, le voguing — où se mélangent gays, lesbiennes et transgenres — est abordé, même si il est dommage de ne pas dire que le Sida a durement frappé les corps et les âmes. On écoute ainsi avec intérêt les témoignages de la transgenre Carmen Xtravaganza, "Mother" des House of Xtravaganza, et de Kassandra Ebony.
Pour la France, défilent Olivier Dubois, Maguy Marin et Blanca Li, et d'autres qui viennent y présenter leurs travaux, comme Dominique Mercy, danseur de la Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, Raimund Hoghe, Steven Cohen et les frères Thabet. Au Japon le danseur de butoh Akaji Maro nous rappelle les conditions d'émergence du butoh en 1959 avec Tatsumi Hijikata.
On n'oubliera pas de sitôt le solo de Bones The Machine, A Toxic City, dansé en plein air à Los Angeles (cf. vidéo ci-dessous)
Il n'en demeure pas moins un gros problème de construction : prétendre faire une histoire de la danse en passant pour l'essentiel à côté de la danse contemporaine française depuis les années 70 est stupéfiant. Ainsi, pas de Dominique Bagouet, Régine Chopinot, Jean-Claude Gallotta, Daniel Larrieu, Catherine Diverrès, Bernardo Montet, ou Boris Charmatz, etc. Pour l'étranger, pas de Merce Cunningham, de Trisha Brown, de William Forsythe ou d'Anne Teresa de Keersmaeker ! Proprement hallucinant. La trilogie pied-nudité-hors des normes apparait bien comme une fausse bonne idée. Ou alors, il aurait fallu adjoindre un quatrième volet.
Fabien Rivière
Raimund Hoghe dans son An Evening With Judy (3° partie).
LET'S DANCE ! Une collection documentaire réalisée par Olivier Lemaire, écrite par Florence Platarets et Olivier Lemaire, coproduction Arte France, Agat Films & Cie (3 x 52 minutes)
Épisode 1 : C'est le pied ! (puis visible une semaine sur Arte +7 ICI)
Précédé à 20h45 du film CHANTONS SOUS LA PLUIE de Stanley Donen et Gene Kelly (1952, États-Unis, 103’) avec Gene Kelly, Debbie Reynolds, Jean Hagen, Donald O’Connor
— Dimanche 12 octobre, 22h30.
Précédé à 20h45 du film TOUS EN SCÈNE de Vincente Minnelli (1953, États-Unis, 107’) avec Fred Astaire, Cyd Charisse, Jack Buchanan
— Dimanche 19 octobre, 22h30.
Épisode 3 : Ceci est mon corps (puis visible une semaine sur Arte +7 Manifester seins nus, est-ce de l'exhibition sexuelle ?, Libération, 11 juillet 2014. ICI
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Précédé à 20h45 du film FAME de Alan Parker (1980, États-Unis, 135’) avec Irene Cara, Lee Curreri, Laura Dean, Eddie Barth
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