Fabien Rivière pour Espaces Magnétiques ©
Il y a un mois j’étais à la première de Limb’s Theorem (1990) de William Forsythe, repris par le Ballet de l’Opéra de Lyon au Théâtre du Châtelet. Nous écrirons dans un autre article ce que l’on peut penser, d’un point de vue artistique, de cette soirée,.
Lors d’un entracte, je discutais tranquillement avec Éric Ruf, le nouveau patron depuis peu de la Comédie-Française. Soudain, une femme s’approche de nous, veut nous couper la parole. J’arrive malgré tout à finir ma phrase. Elle demande à Eric Ruf qu’il la suive immédiatement. Je les observe et m’aperçois qu’il est immédiatement "repris en main" par la responsable du service de presse du Châtelet, Anne Marret.
Anne Marret, responsable du service de presse du Théâtre du Châtelet
Un peu plus tard, je discute avec deux personnes, dans la salle. Quand nous nous séparons, je constate avec surprise qu’un homme est à ma gauche, immobile, écoutant la conversation. Il apparait comme mécontent. Il m’ordonne de regagner ma place… J’apprendrais plus tard qu’il s’agit du responsable de la sécurité du Théâtre du Châtelet…
À la fin du spectacle, après les applaudissements, dans la salle, je croise le secrétaire général du Théâtre du Châtelet, Jean-François Brégy, un homme d'un certain âge, aux cheveux blancs. Je demande à lui parler. Je sens bien que cela ne l’intéresse pas. Il me dit que ce n’est pas le moment, mais ne propose aucun autre espace d’échange. Je suis alors immédiatement ceinturé et écarté par… le responsable de la sécurité du Théâtre du Châtelet…
Depuis quand la responsable du service de presse intervient pour interdire à un journaliste de parler avec un autre professionnel ? Depuis quand le responsable de la sécurité d’un théâtre écoute les conversations d’un journaliste, et lui ordonne de regagner sa place ? Depuis quand ce même responsable ceinture et écarte un journaliste sous l’œil indifférent du secrétaire général du théâtre ? Un membre de la sécurité digne de ce nom doit toujours garder son sang froid, et n’intervenir que dans les domaines qui sont de sa compétence.
Ces comportements violents témoignent-ils de l’idée que le Théâtre du Châtelet se fait de la liberté de la Presse ?
De l'autre côté de la place du Châtelet, le Théâtre de la Ville manifeste heureusement une tout autre idée et pratique de la démocratie.
Le Théâtre du Châtelet demeure-t-il toujours un lieu de Culture ? Il faut rappeler qu’il est subventionné uniquement par la Mairie de Paris, sur des fonds publics, comme le Théâtre de la Ville.
Ces faits sont-ils liés à ma longue analyse (perplexe) du programme que le Los Angeles Dance Project de Benjamin Millepied présentait lors de son deuxième passage au Théâtre du Châtelet en mars dernier (Être soi-même, quel pied !) ? Ce texte figure dans la revue de presse du Théâtre, en bonne place (des pages 32 à 37, sur 137). Mais le service de presse refuse de nous accréditer.
En conclusion, émettons une hypothèse : quand cette structure ne peut pas contrôler un journaliste, elle refuse de lui donner accès, elle le surveille, et elle utilise même la force physique pour l'écarter.
En conclusion, émettons une hypothèse : quand cette structure ne peut pas contrôler un journaliste, elle refuse de lui donner accès, elle le surveille, et elle utilise même la force physique pour l'écarter.
Fabien Rivière
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