Vue du plafond de la salle de l'Opéra de Paris - Palais Garnier, Photo Espaces Magnétiques ©
Saluts à la fin de Répliques, Photo Espaces Magnétiques ©
Salut, de Pierre Rigal, Photos Espaces Magnétiques ©
Le Salut de Pierre Rigal, une création, entend questionner les différents sens du mot "salut". Mais il s'agit en fait d'une pantomime de 38 minutes sans grand intérêt, dont on ne peut sauver que la scénographie. On constatera simplement que Brigitte Lefèvre a commis une erreur en programmant beaucoup trop tôt un jeune chorégraphe, le mettant ainsi inutilement en péril.
La création de Benjamin Millepied, Together Alone, est une gentille bluette plutôt insignifiante de 10 minutes entre un solide gaillard, Hervé Moreau, et une jeune femme, Aurélie Dupont, tous deux en jeans et tee-shirts. Il est protecteur. Nombreux portés pilotés par l'homme. Cette façon d'envisager les relations entre un homme et une femme, de façon non égalitaire, nous semble non seulement obsolète mais politiquement dangereuse (politiquement au sens de la racine grecque du mot, la vie dans la cité). Benjamin Millepied explique sa démarche : « Tout simplement, c'est la dernière saison d'Aurélie Dupont, et il se trouve que c'est une saison où elle n'a pas forcément beaucoup de spectacles. En en parlant, on se disait que c'était bien de partir en dansant des choses nouvelles et pas seulement avec le rôle de Manon qu'elle incarnera au printemps. (...) On a monté d'abord ce pas de deux pour un gala, qui a eu lieu le 12 janvier, puis on s'est dit que ce serait bien de l'ajouter à ce programme. On était content du résultat. » (source : ici) (reportage vidéo sur la pièce ici)
Benjamin Millepied ajoute par ailleurs : « Il se trouve aussi que j'ai fini ce pas de deux pendant la semaine des attentats. Je connaissais bien Cabu et, comme tout le pays, j'ai été extrêmement touché par ce qui s'est passé. Ce duo je veux le dédier aux victimes des attentats. Ces évènements épouvantables ont été évidemment dans la conscience de mon travail les derniers jours. » (source : ici) Il est cependant possible de ne pas voir de rapports entre ce duo et les tragiques événements. Et, tant qu'à faire, n'aurait-il pas été plus juste d'inviter les familles des victimes, de préférer la discrétion d'une pratique à la publicité d'une déclaration publique.
Quant à AndréAuria, pièce de 2002 du Canadien Édouard Lock, elle imite malheureusement le Forsythe des années 80 et 90, confondant qui plus est, vitesse et précipitation. De nouveau du piano, inutilement agressif, joué par deux pianos à queue face à face en milieu de plateau vers le fond. Le décor est celui d'une cathédrale.
Le programme de la soirée, dont on sort assommé, donne un sentiment d'absence totale de culture chorégraphique et d'originalité, comme si Merce Cunningham, Pina Bausch, Trisha Brown, Anna Halprin, Anne Teresa De Keersmaeker, William Forsythe (à part le singer), Jan Fabre, Meg Stuart, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Mathilde Monnier, Marco Berrettini, Boris Charmatz, Jérôme Bel, Michael Clark et bien d'autres n'avaient jamais existé ou n'existaient pas. Terrifiant.
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