Le Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France est situé à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Paris (voir la zone en rouge du plan à droite). Dans une ville de Seine-Saint-Denis de plus de 34.000 habitants dont une partie du territoire comprend les installations de l'Aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle.
Samedi dernier, la directrice du Théâtre a pris la parole en début de soirée pour s'inquiéter du financement de la culture dans le département et pour le théâtre qu'elle dirige, distribuant un court texte que nous reproduisons ci-dessous.
L'État va modifier le 1er janvier 2016 l'organisation territoriale et fon-dre Tremblay-en-France dans un en-semble beaucoup plus vaste dont on sait peu de choses. Ce qui est sûr, écrit le maire dans un éditorial paru dans le mensuel de la ville, TMagazine (février 2015, n°167, ici), c'est que « pour financer le pacte de stabilité (40 milliards d'euros), le gouvernement a décidé de couper les vivres aux collectivités territoriales en leur retirant leur dotation d'ici 2017 (28 milliards d'euros) » (page 3). Pour Tremblay-en-France cela signifie des baisses de dotations : de 2,5 millions d'euros en 2015, 4,6 millions en 2016 et 7,8 millions en 2017 (plus 1 million cumulé depuis 2013). Soit un total de 16 millions (15,9 millions pour être précis) (page 10). Une « carte-pétition » a été envoyée aux habitants, à retourner à la mairie.
Dans ce contexte le financement de la Culture par les collectivités locales est clairement menacé, ici, et un peu partout en France.
Fabien Rivière
Couverture du mensuel municipal de Tremblay-en-France, février 2015
Ci-dessous, texte distribué aux spectateurs du Théâtre Louis Aragon
de Tremblay-en-France samedi dernier
TOUT LE MONDE A DROIT
À LA CULTURE
Le 1er janvier 2016, la réforme territoriale intégrera nos villes et nos
intercommunalités dans la Métropole du Grand Paris et supprimera la
Communauté d’agglomération « Terres de France » réunissant Sevran,
Tremblay et Villepinte. À la place, nos villes seront intégrées dans un
Conseil de Territoire, de 300 000 à 400 000 habitants dont aujourd’hui
nous ignorons encore le périmètre et les compétences.
Ceci s’opère dans l’opacité la plus totale, sur fond de baisse drastique
des dotations de l’Etat aux communes menaçant directement l’ensemble
des services publics de nos villes. Aujourd’hui, il est plus que vital d’être
présents au plus près des habitants, pourtant ce désengagement de l’Etat
concerne les théâtres publics comme le Théâtre Louis Aragon.
Le Grand Paris, les grands équipements à rayonnement métropolitain,
comme la Philharmonie de Paris, c’est formidable, mais pour autant l’Etat
ne doit pas renoncer à son devoir d’égalité sur l’ensemble du territoire
national et nier le droit aux habitants des territoires les plus fragiles
l’accès à une offre artistique, culturelle, sportive, associative de qualité
et au plus proche de chez eux.
Si vous souhaitez avec nous signifier à l’Etat que des habitants vivent ici
et aspirent à une qualité de vie, vous pouvez, nous accompagner dans
cette démarche, laissez nous un petit message ou même une simple
signature pour faire savoir l’importance de ce qui se vit et se partage
ici, autour du projet du Théâtre Louis Aragon.
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