(Le Petit Bulletin, Rue89Lyon, 10 septembre 2015)
Les salles de la Ville de Lyon, qui consacre 20% de son budget à la culture, risquent bien de devoir modifier leur offre de programmation dans les mois et les années à venir. Car le 15 juin dernier, lors de l’annonce des grandes orientations budgétaires pour la période 2016-2020, le milieu a tremblé : pour combler le désengagement de l’État vis-à-vis des collectivités territoriales (moins 240 millions d’euros) et malgré un endettement calculé pour continuer à investir, deux domaines ont souffert plus que d’autres, le sport et la culture. 7 millions d'économie ont été décidées.
Bilan pour cette dernière délégation :
— budget gelé pour l’Auditorium-Orchestre National de Lyon, l’Opéra et les Célestins,
— baisse de 150 000 euros pour le musée des Beaux-arts et le Musée d’Art Contemporain,
— et de 450 000 euros pour les Subsistances.
Georges Képénékian, Capture d'écran Espaces Magnétiques
INTERVIEW de Georges Képénékian, 1er Adjoint au Maire de Lyon délégué à la Culture, aux Grands Evènements et aux Droits des citoyens (Exit, 1er septembre 2015) > ICI
Extraits :
— « On a plutôt mis à contribution les grosses maisons comme l’Opéra, les Célestins ou l’Auditorium, pour essayer de sauvegarder les petites, notamment au niveau des associations. »
— « On a sans doute un peu trop fonctionnariser les institutions culturelles dans le passé, en grossissant un peu trop la part administrative des structures au détriment de la création. »
— « On a pu travailler par exemple avec le maire Républicain de Rillieux pour maintenir le Centre chorégraphique de Yuval Pick en faisant un travail croisé. C’est une bonne chose. »
— « Mais la lisibilité et la visibilité de ce qui se passe aux Subsistances, franchement, c’est dramatique. Ca apparaît aux yeux de beaucoup d’acteurs comme un lieu d’élitisme. »
— « Il ne s’agit pas de remplacer une culture par une autre, mais de créer de nouvelles formes de dialogues, ce qu’a parfaitement réussi la Maison de la Danse par exemple avec Babel 8.3. Faire faire du hip-hop à des amateurs sur du Mozart en travaillant avec de grands professionnels, c’est très fort. »
— « Lyon est devenue une véritable capitale de la danse mais la Maison de la Danse reste avant tout un lieu de monstration. Il faut lui donner les moyens maintenant d’être un lieu de création à part entière. Ce sera donc un lieu [le nouvel "Atelier de la Danse", à 25 millions €, en aménageant l'ancien Musée Guimet fermé depuis 2007 ici, qui vient en remplacement du projet de nouvelle Maison de la Danse à Confluence, à 100 millions €, abandonné en janvier dernier pour des raison budgétaires] dédié à la résidence, à la fois de création et de diffusion, avec une salle de quelques centaines de personnes. C’est un des grands objectifs de ce mandat. »
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