jeudi 5 février 2015
mardi 3 février 2015
Suisse - Les compagnies de danse et de théâtre frappées par la hausse du Franc Suisse face à l'Euro
"Les milieux culturels font le point après l'annonce de la parité du franc suisse avec l'euro", RTS (Radio Télévision Suisse), vendredi 30 janvier 2015, 19h30.
Alors la télé, ça raccourci.Ce que je voulais essayer de dire - ce que j'ai dit en fait, mais bon, on ne va pas faire un procès aux médias, là, juste maintenant on est déjà contents qu’ils s’intéressent à ça…C'est que pour une compagnie comme la 2b company [théâtre, Lausanne], qui n'est pas conventionnée, tourner, à l'étranger comme en Suisse, est autant un besoin qu’un risque.C'est un besoin en terme artistique, en termes de networking, de "c'est ça qu'on a envie de faire" ou "il faut travailler », ou en terme de beaucoup d’autres choses.Mais c'est aussi une demande de nos subventionneurs (privés, et publics), pour des raisons tout à fait sincères, que je résumerais en deux points:- on ne va pas travailler plusieurs mois sur un spectacle pour le jouer 10 jours seulement devant ses amis.- L’art est un outil de promotion (« promotion culturelle »), et les états ont avantage à voir leurs productions artistiques montrées à l’étranger.C’est donc un besoin légitime, qui reste néanmoins risqué quand une compagnie ne dispose pas de soutiens annualisés (on appelle ça des « contrats de confiance », des « conventions de soutiens conjoints », des « décisions de soutiens pluriannuels », voire des « lignes au budget ». )En effet, c’est extrêmement rare - et je répète, autant en Suisse qu’à l’étranger - que nous arrivions à obtenir de la part des lieux qui nous accueillent des cessions (donc le prix que le théâtre paie), qui couvrent l’entier des frais de tournée.A presque tous les coups, nous devons demander des fonds supplémentaires auprès de partenaires privés et publics.Et cette recherche de fonds s’effectue APRÈS que nous ayons conclu, si ce n’est un contrat, au moins un accord avec le lieu d’accueil. Parfois, le soutien arrive même après notre retour. Et évidemment, les soutiens externes ne sont jamais garantis, d’où le risque, purement, concrètement économique de « partir en tournée ».Dans ce contexte, la parité du Franc suisse et de l’Euro, est à mon sens une augmentation du risque financier.Ce risque n’est pas plus important pour notre économie que pour d’autres économies du pays. Sauf que nous n’avons absolument aucune marge sur les tournées.Comme certains des soutiens sont des « garanties de déficits » (pour des déficits de toute façon systématiques), nous ne pouvons pas espérer économiser sur une tournée pour compenser les pertes d’une autre.Or, le budget d’une tournée est composé essentiellement de salaires. Si nous perdons 20% à cause du change, ou d’une décision administrative de la BNS [Banque nationale suisse] (donc je parle des tournées futures que nous avons déjà « signées »), nous allons devoir trouver 20% de fonds supplémentaires. Si personne ne peut nous les accorder (et pour les deux premiers trimestres de 2015, le manque à gagner de la 2b company s’élève quand même à 4-5000 CHF), alors oui, là, nous n’aurons pas le choix, nous devrons baisser nos temps de travail et nos salaires.Et je rajoute que nous sommes déjà bien soutenus par la Ville, le Canton, la CORODIS [Commission romande de diffusion des spectacles], Pro Helvetia, les privés comme la Migros [grande distribution] ou la Loterie Romande, et d’autres - merci à tous pour leurs soutiens. Mais la réalité est là. À la fois complexe, abrupte et mathématiquement simple: tourner va devenir plus difficile, plus cher.Mais toujours terriblement passionnant.Alors ok, tout ça est trop long et compliqué pour la télé, mais que voulez-vous, Mesdames et Messieurs, c’est de l’Art…
Danse - Une soirée (presque) nulle à l'Opéra de Paris (Paul, Rigal, Millepied, Lock)
Vue du plafond de la salle de l'Opéra de Paris - Palais Garnier, Photo Espaces Magnétiques ©
Saluts à la fin de Répliques, Photo Espaces Magnétiques ©
Salut, de Pierre Rigal, Photos Espaces Magnétiques ©
Le Salut de Pierre Rigal, une création, entend questionner les différents sens du mot "salut". Mais il s'agit en fait d'une pantomime de 38 minutes sans grand intérêt, dont on ne peut sauver que la scénographie. On constatera simplement que Brigitte Lefèvre a commis une erreur en programmant beaucoup trop tôt un jeune chorégraphe, le mettant ainsi inutilement en péril.
La création de Benjamin Millepied, Together Alone, est une gentille bluette plutôt insignifiante de 10 minutes entre un solide gaillard, Hervé Moreau, et une jeune femme, Aurélie Dupont, tous deux en jeans et tee-shirts. Il est protecteur. Nombreux portés pilotés par l'homme. Cette façon d'envisager les relations entre un homme et une femme, de façon non égalitaire, nous semble non seulement obsolète mais politiquement dangereuse (politiquement au sens de la racine grecque du mot, la vie dans la cité). Benjamin Millepied explique sa démarche : « Tout simplement, c'est la dernière saison d'Aurélie Dupont, et il se trouve que c'est une saison où elle n'a pas forcément beaucoup de spectacles. En en parlant, on se disait que c'était bien de partir en dansant des choses nouvelles et pas seulement avec le rôle de Manon qu'elle incarnera au printemps. (...) On a monté d'abord ce pas de deux pour un gala, qui a eu lieu le 12 janvier, puis on s'est dit que ce serait bien de l'ajouter à ce programme. On était content du résultat. » (source : ici) (reportage vidéo sur la pièce ici)
Benjamin Millepied ajoute par ailleurs : « Il se trouve aussi que j'ai fini ce pas de deux pendant la semaine des attentats. Je connaissais bien Cabu et, comme tout le pays, j'ai été extrêmement touché par ce qui s'est passé. Ce duo je veux le dédier aux victimes des attentats. Ces évènements épouvantables ont été évidemment dans la conscience de mon travail les derniers jours. » (source : ici) Il est cependant possible de ne pas voir de rapports entre ce duo et les tragiques événements. Et, tant qu'à faire, n'aurait-il pas été plus juste d'inviter les familles des victimes, de préférer la discrétion d'une pratique à la publicité d'une déclaration publique.
Quant à AndréAuria, pièce de 2002 du Canadien Édouard Lock, elle imite malheureusement le Forsythe des années 80 et 90, confondant qui plus est, vitesse et précipitation. De nouveau du piano, inutilement agressif, joué par deux pianos à queue face à face en milieu de plateau vers le fond. Le décor est celui d'une cathédrale.
Le programme de la soirée, dont on sort assommé, donne un sentiment d'absence totale de culture chorégraphique et d'originalité, comme si Merce Cunningham, Pina Bausch, Trisha Brown, Anna Halprin, Anne Teresa De Keersmaeker, William Forsythe (à part le singer), Jan Fabre, Meg Stuart, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Mathilde Monnier, Marco Berrettini, Boris Charmatz, Jérôme Bel, Michael Clark et bien d'autres n'avaient jamais existé ou n'existaient pas. Terrifiant.
lundi 2 février 2015
dimanche 1 février 2015
Documentaire - Becoming Billy Name. The Factory photographer on how he loved, and left, Andy Warhol
Au sujet de l'exposition à New York de Billy Name, né Billy Linich. The Guardian - Interview pour American Photo