samedi 19 septembre 2015

Revue - Cahiers du cinéma : Le vide politique du cinéma français, septembre 2015

Passionnant dossier des Cahiers du cinéma. Question subsidiaire : que se passe-t-il si on remplace "cinéma français" par "danse" ? Règne du publireportage, Absence d'une pensée sérieuse, Haine de la pensée indépendante et de la critique, Absence d'autonomie financière, Soumission aux programmateurs, Fonctionnement féodal, etcetera. Conclusion de l'éditorial des Cahiers du cinéma : « Nous vivons un drôle de moment où les aberrations sont telles qu’on se dit que cela ne peut pas durer. »
Une des Cahiers du cinéma, septembre 2015, n° 714

     ÉDITORIAL    

par Stéphane Delorme

Derrière ce titre provocateur et les rires goguenards de la couverture, se dresse le constat alarmant que le cinéma français de fiction fait tout pour se débarrasser de la politique. Il le fait de diverses manières. La première, la plus fréquente, prend la forme du "cinéma social", terme générique qui s’est substitué à ceux de cinéma politique, militant ou engagé : le cinéma social ne mange pas de pain, il dresse des constats, toujours désabusés, de situations qui semblent inévitables. Ces enquêtes dans un milieu socioprofessionnel donnent bonne conscience à tout le monde. Or plus ça va, plus ces films nous coupent de tout « social », se soumettant à la loi de l’immersion dans un vague milieu qui sert surtout de décor à un roman initiatique : La Loi du marché en est l’incarnation.

La deuxième, plus récente, nous en ­avions parlé il y a cinq ans ("Nouvelles utopies du cinéma français", n° 659), prend la forme de la défection : quittons ce monde pourri, partons nous ressourcer loin des villes, créons des communautés autarciques. C’est une forme dandy de cinéma d’auteur, parfois réussie (Larrieu, Bonello, même Guiraudie), qui ne croit plus aux mirages du film social mais ne croit pas non plus en un possible politique puisque le peuple et le monde sont précisément ce qu’il faut fuir. La troisième, enfin, est celle qui prend toute la place en ce moment et qui demande le plus d’éclaircissements : le recours au cinéma de genre sur le dos de situations politiques. Dheepan de Jacques Audiard, Palme d’or à Cannes, en est désormais l’étalon. Colportant les plus gros clichés sur les banlieues, Dheepan est le parfait résultat, conscient ou non, de la « BFMisation » des cerveaux.

Pourquoi s’étonner de ce vide politique du cinéma français ? N’est-il pas le même partout ? Dans les grands médias, qui réduisent la politique à du ­storytelling de série TV (la Grèce, saison 6) ou à une fiction sportive (qui gagnera le pompon de l’Élysée ? quel score record fera le FN ?). Chez les hommes politiques eux-mêmes, qui nous expliquent ­benoîtement leur impuissance face au diktat économique, aux géants transnationaux ­d’Internet, au désastre écologique, bref à la marche du monde. Comment s’étonner que ce vide politique retentissant se reflète dans le cinéma français ?

Mais à l’inverse comment expliquer que la révolte qui monte face à cette incurie ne trouve pas de relais sur les écrans ? Le seul film qui sauvait l’honneur cet été et résonnait avec la persécution sadique des Grecs était Les Mille et Une Nuits du Portugais Miguel Gomes. Mais pas un film français – ni allemand, ni grec d’ailleurs (et hélas pas la scène ratée de fête chez les Grecs dans Révolution Zendj de Tariq Teguia). C’est comme si le cinéma s’était détaché de notre monde pour vivre dans une sphère séparée, pour raconter les mêmes histoires, convaincre les mêmes financiers, rassurer le même public. Or le monde tourne, et vite, et ce cinéma ne résonne plus avec notre vie. Qu’est-ce que le cinéma de fiction nous a appris sur la crise financière depuis sept ans, sur l’Europe, sur le gouvernement des experts, sur les castes au pouvoir, sur la révolte qui monte ? Où sont les satires féroces de ce moment ubuesque où les incompétents clament leur incompétence et les soumis leur soumission ? Mais aussi ­comment témoigner des nouveaux rapports de vie, empestés par la peur, la sécurité, la rentabilité, l’amertume, la surveillance consentie, et un goût moindre pour la liberté – et à ­l’inverse, reprenons courage, de la prolifération de la parole politique de la part de tous : pourquoi ne voyons-nous pas au moins sur les écrans des gens discuter de politique ? Le cinéma français ne dit rien de cela, il s’enferme dans des imageries coupées du réel. Au pire le vide politique cache mal une affirmation cynique, une droitisation plus ou moins décomplexée – des fantasmes guerriers d’Audiard aux comédies clinquantes néo-beaufs.

Or voilà il y a eu les attentats de janvier et l’injonction impérieuse de faire quelque chose : nous verrons si les films mis en chantier depuis s’en font l’écho. Nous vivons un drôle de moment où les aberrations sont telles qu’on se dit que cela ne peut pas durer. 

jeudi 17 septembre 2015

Colloque - De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa (1818-1910) et le ballet « russe »

Marius Petipa

Mercredi 21, jeudi 22, vendredi 23 octobre 2015 
Grand-Théâtre de Bordeaux, France

«  Le grand ballet académique, connu également sous le vocable de « ballet russe », est le produit d’une évolution initiée au XVIIIe siècle en Russie et parachevée dans la seconde moitié du XIXe siècle par Victor-Marius-Alphonse Petipa (1818-1910), maître de ballet principal des Théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg de 1869 à sa mort.

 Né à Marseille dans une famille de danseurs et d’acteurs, Marius Petipa, après des contrats éphémères dans plusieurs théâtres dont celui de Bordeaux, a effectué une carrière de plus de cinquante ans en Russie, où il est devenu Marius « Ivanovitch ». C’est lui qui a fixé les règles du grand ballet académique en laissant à la postérité une soixantaine de créations, dont les plus célèbres (La Bayadère, Le Corsaire, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant, Raymonda, etc.) continuent d’être données sur toutes les scènes du monde.

 Le nom « Petipa » est devenu synonyme de ballet classique. Cependant, en France, son pays natal, aucun ouvrage, pas même une simple biographie, n’a été consacré à Petipa et son œuvre a connu une reconnaissance tardive, consacrée seulement par les relectures de Rudolf Noureïev à la tête du Ballet de l’Opéra national de Paris dans les années 1980.

 L’importance du rôle de Petipa pour l’histoire du ballet classique, des relations culturelles franco-russes et de la danse de façon générale justifie qu’une étude globale de son œuvre soit enfin réalisée, dans la perspective de la célébration de son bicentenaire en 2018.

 Ce colloque se propose de rassembler les connaissances les plus actuelles sur la vie et l’œuvre de Marius Petipa et de préciser son rôle dans l’histoire du théâtre musical, ainsi que sa place dans l’univers contemporain de la danse. Quelques-uns des meilleurs spécialistes mondiaux du ballet sont attendus au Grand-Théâtre de Bordeaux, dans ce lieu mythique où Marius Petipa a officié comme second danseur au cours de la saison 1843-1844.
 Sous le patronage de la commission nationale française UNESCO. »
Marius Petipa

mardi 15 septembre 2015

Biarritz - Du passé ne faisons pas table rase (Festival Le Temps d'aimer la danse)

Le festival Le Temps d’aimer la danse s’est déroulé cette année du 12 au 21 septembre 2014. Son directeur artistique est le chorégraphe néo-classique Thierry Malandain, qui dirige le Malandain Ballet Biarritz - Centre chorégraphique national (CCN) d'Aquitaine en Pyrénées Atlantiques.

S'il souhaite mettre l’accent sur des compagnies néoclassiques, souvent jamais venues en France, la danse contemporaine a aussi sa place. Sans doute pas le courant conceptuel. Mais cette année, quelques pépites permettaient de se régaler. 

Michel Schweizer Cartel
Photo Capture d'écran Espaces Magnétiques

Michel Schweizer aime la diversité humaine. Le projet Cartel manifeste un intérêt plus particulier pour le danseur étoile qui, à 42 ans et demi, doit quitter l'Opéra national de Paris, Michel Schweizer se demandant, selon ses propos, « comment ils ont repris pied dans notre monde commun ». Il a ainsi sollicité Cyril Atanassoff et Jean Guizerix, anciens danseurs étoiles (le premier s'est blessé), une performeuse et chanteuse lyrique, Dalila Khatir et un jeune danseur classique professionnel, Romain di Fazio. Le témoignage de Jean Guizerix, qui a su avec sa compagne Wilfride Piollet accueillir avec intelligence et chaleur le chorégraphe Merce Cunningham à l'Opéra de Paris en 1973 où il créait Un jour ou deux, dans une maison alors très conservatrice, est particulièrement touchant. De même que celui de Romain di Fazio. Le tout est follement lyrique. 

Frédéric Werlé Nijinskoff
Photo DR


Frédéric Werlé est né en 1964 à Sarcelles (département du Val-d'Oise) nous indique sa biographie. Dans les années 80, il travaille comme danseur avec/pour des pointures comme l’on dit dans le milieu de la musique jazz : Régine Chopinot (dans Rossignol, Le Défilé, Fred le bordel et À la Rochelle il n’y a pas que des pucelles), Philippe Decouflé (Codex et Caramba), Marcia Barcellos en duo avec le musicien Karl Biscuit (Acktualismus et Oratorio mongol), et Angelin Preljocaj pendant deux saisons. Dans les années 90 c’est le chorégraphe qui officie. Dans les années 2000 de même, sauf que cette force tranquille se sait ne plus être "à la mode" (violence d'un milieu culturel). 

On reçoit sa nouvelle pièce, Nijinskoff (2012), avec joie. Frédéric Werlé y est à la fois un danseur contemporain dans sa dimension prosaïque, confronté aux aléas de la vie quotidienne (comme arriver en retard à la répétition, aller au wc et se laver les mains, etc, le tout filmé en caméra subjective) et un personnage de fiction entre (l'adresse de) Zorro et la maladresse du Sergent Garcia. Demeurer humain est sa première exigence. Il refuse de produire un art élitiste et excluant. Il défend un art profondément relié, aux autres et à la vie. Il y manifeste toute son énergie et refuse la mise au pas disciplinaire. Réjouissant. Des adolescents avec lesquels il a travaillé dans le cadre d'un lycée sont sortis enthousiastes. Ils ont su faire leur miel de cette rencontre, poursuivant la discussion après la représentation.  



Claude Brumachon et Benjamin Lamarche La fulgurance du vivant 
Photo Olivier Houeix
La première représentation de La fulgurance du vivant de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche - Centre chorégraphique national (CCN) de Nantes a eu lieu à Biarritz. Sur le grand plateau, vide, de la Gare du midi, six interprètes, cinq hommes et une femme, vêtus d’un simple slip de couleur claire. Une lumière douce comme simple habillage. La musique électronique de Christophe Zurfluh, variable comme le temps, est efficace, 

Si la scène d’ouverture fait penser à de la sculpture, on observe avec attention ces étranges créatures le plus souvent en position debout qui vont se déployer dans l’espace avec une forte énergie. La position des bras, constante dans sa torsion (nerveuse), même si de multiples positions sont prises, est frappante : l’avant-bras est replié (vers l’intérieur) en partie, de même que la main. 

Si nous avons une réserve elle est là. Nous ne pensons pas que le vivant maintienne cette position. On peut y voir non pas des hominidés mais de la volaille (déplumée). Pour la pièce les interprètes ont visité un zoo, et sont allés à la plage regarder les oiseaux. Il nous semble que le magnifique Beach Birds (1991) de Merce Cunningham manifeste une imprégnation plus profonde de son objet. De même que le Batracien, l'après-midi (2007) de Bernardo Montet. 

Il n’en reste pas moins que nous demeurons saisis par le souffle de cette création.  
Fabien Rivière

— Le festival a publié chaque jour une intéressante Gazette, gratuite, dont 10 numéros ont paru. 

Affiche - Sylvie Guillem, Life in Progress


Le programme est présenté au Théâtre des Champs-Élysées (Paris) 
du 17 au 20 septembre. En savoir +

dimanche 13 septembre 2015

Concours Danse élargie : que donne la cuvée 2015 ?


2010, 2012 et 2014 : le concours de chorégraphie Danse élargie a connu trois éditions. Il est organisé conjointement par le Musée de la danse - Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne - direction Boris Charmatz et le Théâtre de la Ville - Paris - direction Emmanuel Demarcy-Mota. Il se déroule en juin durant un week-end dans les murs du théâtre parisien. Dans la grande salle historique de 1.000 places. L'objectif est ambitieux : faire émerger une nouvelle génération de chorégraphes. Pour des résultats que nous avons analysé à l'occasion de la dernière édition dans un article disponible ICI

Les primés sont soutenus au-delà des 10 minutes réglementaires présentées, afin de leur permettre d'élaborer un pièce entière. Début septembre 2015, trois programmes différents sont ainsi proposés dans la salle plus intime des Abbesses. 


—— Paula Rosolen (Allemagne)  Aerobics ! Un ballet en trois actes 
Photo Laurent Philippe

Quel sens peut avoir en 2015 une chorégraphie consacrée à l’aérobic ? Cette activité « qui stimule l’activité cardio-vasculaire et oxygène le corps par des mouvements rapides sur une musique à rythme soutenue ». Elle a été inventée par le médecin Kenneth H. Cooper, le terme faisant son apparition à la fin des années 60 aux États-Unis et une décennie plus tard en France (merci wikipedia). Des personnalités l’ont incarné comme Jane Fonda aux États-Unis et plus largement encore dans le monde, et Véronique et Davina pour la France à travers leur émission de télé, Gym Tonic. Mais la chorégraphe Paula Rosolen est Allemande. 

Deux danseurs et cinq danseuses « en tenue » évoluent sur un plateau vide. Chacun porte une couleur fluo unique, des pieds à la tête, des baskets, chaussettes, shorts et T-shirts. Jaune et vert pour les garçons, orange, rose, rouge, bleu clair et violet pour les filles. Les tenues flashy sont contredites par des éclairages lugubres, de caves ou de catacombes. 

Il est question de santé physique, sinon, plus poétiquement, d’air. Mais il s’agit surtout de discipline, les interprètes réalisant pendant une heure sans discontinuer des mouvements d’aérobic, à l’exception de deux brèves pauses durant lesquelles une technicienne du théâtre passe un balai raclette, respectivement au bout de vingt, et trente trois minutes. La chorégraphe rappelle, dans une interview publiée dans le programme de salle que « l’aérobic vient d’une forme d’entrainement militaire ». Mais selon Paula Rosolen « le corps du danseur apporte sa propre histoire ». C’est plutôt le contraire, puisque l’anonymat est manifeste, même si Christopher Matthews, en jaune, apporte un peu de fantaisie et d’humour. Sans forcer. Pas de musique mais le bruit répétitif des baskets sur le sol, selon un rythme binaire.

Les dix minutes présentées en 2014 nous semblaient anecdotiques, même si elles avaient remportées le premier prix. Ici, la rigueur de l’organisation temporelle et spatiale en lignes est convaincante. Le plateau du théâtre nous semble un peu étroit (il était trop grand dans la vaste salle du 4° arrondissement où se déroulait le concours). 

À l’issue de la première pause, quand la pièce reprend, l’atmosphère se densifie, une dimension tragique émerge. C’est passionnant. Mais ce n’est pas la voie choisie par la chorégraphe qui poursuit sur l’axe de la mécanique glacée sinon folle. Nous sommes à mi-parcours, et nous allons décrocher de la proposition. 
Fabien Rivière
— Paula Rosolen (Allemagne)  Aerobics ! Un ballet en trois actes 
Du mercredi 2 au samedi 5 septembreEn savoir +    
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—— Brice Bernier  J'y arrive pas   e-nondation



Brice Bernier est un jeune Nantais. Le collectif hip hop auquel il appartient, KLP, a remporté le troisième prix (mérité) de la première édition de Danse élargie. La pièce présentée aujourd'hui s'appelait jusqu'à récemment J'y arrive pas, pour devenir e-nondation (le e doit avoir un lettrage plus grand que le reste du titre).

Dans ce solo, Brice Bernier apparaît en fond de plateau à droite. Il est de profil et marche lentement. Il est fin et musclé. Il porte des chaussettes blanches basiques, des genouillères noires, un short noir moulant, et un marcel blanc. Tonsure de moine, barbe de trois jours et fine moustache. Ce pourrait être un footballeur. Sur le grand écran blanc derrière lui, une aurore boréale irradie. 

Quelques minutes passent, le "dispositif spectaculaire" est installé avec des consoles, des baffles, un tapis de danse, un projecteur de diapos. Trois collaborateurs du chorégraphe occupent le plateau : le musicien et le vidéaste à gauche, la créatrice lumière à droite. Ils sont tous assis. Le seul mobile est le musicien, dans des mouvements de tête et du buste qui accompagnent la rythmique. Le danseur va enfiler son survêtement marron foncé et ses  baskets ainsi que son bonnet.

On peut parler d'ouvrier danseur pour qualifier Brice Bernier. Qui suggère un rapport au monde du travail plus ancré, un rapport distant à la question de son image et de l'esthétique, qui obsède tant de monde dans le milieu de la danse. 

Quand retentit soudain le célèbre morceau du musicien et poète afro-américain Gil Scott-Heron (1949-2011)The Revolution Will Not Be Televised, sorti en 1970, l'émotion est forte. Mais nous sommes en France dans une salle remplie de Blancs (ce que nous sommes aussi). C'est pour eux une autre histoire qu'ils ne connaissent pas pour l'essentiel, et qu'il n'est pas sûr qu'ils aient d'ailleurs envie de connaître. Quoiqu'il en soit, c'est une attaque-analyse brillante « contre les médias de masse et contre l'ignorance par l'Amérique blanche de la dégradation progressive des conditions de vie dans les cités ». Et que se passe-t-il pendant ce temps-là sur le plateau ? Brice Bernier tente des mouvements. Cette distance entre le travail de conscience du poète et le renfermement du danseur fait mal. On nous expliquera qu'elle est voulue. Qu'il ne s'agissait pas d'aller dans le même sens que la chanson. Soit. Mais est-ce une bonne idée ? N'est-ce pas dévastateur ? D'autant qu'entre la conscience collective de l'un et la solitude (ou dépolitisation) de l'autre il existe un vaste espace de possibles. 

En savoir + (texte original, traduction française, traduction annotée) Ici

Nous avons découvert le sujet de la pièce après la représentation : la submersion de nos vies par les nouvelles technologies. Comme en écho, Jérome Bel explique : « J'ai aussi besoin de voir si les spectateurs comprennent les idées que je développe durant le spectacle. S'ils ne les comprennent pas, c'est que je me suis mal exprimé, et c'est en parlant avec eux que je peux réaliser qu'il leur manque tel ou tel élément. Dans ce cas là, il faut que je reprenne ma copie. » (1)

Il n'en demeure pas moins que nous attendons avec grand intérêt la prochaine pièce de Brice Bernier. 
Fabien Rivière

(1) Supplément "Festival d'Automne à Paris", Les InRockuptibles, supplément au n°1031 du 2 septembre 2015, page 27. On le trouve aussi gratuitement dans différents théâtres. 

— Brice Bernier  J'y arrive pas   e-nondation, 
Du jeudi 10 au dimanche 13 septembre. En savoir +   Photos DR
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À VENIR
— Alina Bilokon & Léa Rault  TYJ 
Du mercredi 16 au samedi 19 septembre. En savoir +      Photo Laurent Philippe
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