Scenario (1997), de Merce Cunningham, costumes Rei Kawakubo
(Comme des Garçons), présenté à l'Opéra Garnier
La danse sur l’agglomération nantaise est-elle en train de devenir le parent pauvre du spectacle vivant ?
Nous apprenons qu’Onyx, scène conventionnée pour la danse de Saint-Herblain jusqu’en 2015, déplace le curseur de son projet vers le cirque. Nous constatons que le Centre chorégraphique national, malgré la dynamique d’une nouvelle direction, reste le moins doté de France, en terme financier et en terme d’équipement. Nantes, classée parmi les dix villes les plus attractives de l’hexagone, voit s’installer de plus en plus de compagnies de danse professionnelles sur son territoire ou dans sa proximité sans pour autant offrir un lieu de création et de diffusion adapté à leur pratique (plateau digne de ce nom, studio de répétition avec plancher flottant, salle avec gradin...) Le Lieu unique, qui a le mérite de proposer dans son programme de saison une dizaine de spectacles de danse contemporaine, est une scène nationale pluridisciplinaire et n'a pas une mission particulière pour la danse. Par ailleurs, l’absence de direction et de projet depuis un an au Théâtre universitaire, seule plateforme de l’émergence chorégraphique, n’augure rien de bon de l’avenir. Un remarquable « diagnostic partagé de la danse à Nantes », remis en 2015 à la Ville de Nantes et porté à la connaissance de tous (voir lien plus bas), avait pourtant listé toutes les problématiques du paysage chorégraphique nantais.
Jamais la création chorégraphique n’a été aussi riche et aussi diversifiée dans notre pays. De la rue jusqu'au plateau, la danse touche aujourd’hui tous les publics et toutes les générations. Les nantais devront-ils se rendre à Angers ou à Paris pour voir ou revoir les grandes pièces du répertoire ? Dans un contexte économique extrêmement contraint, les jeunes chorégraphes, parmi lesquels se trouvent peut-être les classiques de demain, devront-ils renoncer à présenter leur travail ?
Nous, publics, artistes, amateurs et professionnels du spectacle vivant, demandons aux pouvoirs publics liés au territoire nantais (collectivités territoriales : villes, Conseil départemental et Conseil régional, et Etat) de rendre à la danse la place qu’elle mérite.
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