We're pretty fuckin' far from okay, de Lisbeth Gruwez, avec Nicolas Vladyslav et Lisbeth Gruwez, (du haut vers le bas) Vue du lieu de la représentation le Gymnase Paul Giéra (1 à 3) et les saluts (4), Photos Fabien Rivière (1 à 4) et Christophe Raynaud de Lage - Festival d'Avignon (5 à 7)
We're pretty fuckin' far from okay est un duo de la Belge née à Courtrai Lisbeth Gruwez qu'elle interprète avec Nicolas Vladyslav. Il est présenté au Gymnase Paul Giéra, à côté de la Fabrica, lors du Festival d'Avignon, côté In.
Difficile d'oublier la jeune femme, vue dans le magnifique solo de Jan Fabre Quando l'uomo principale è una donna, en français Quand l'homme principal est une femme, créé en 2004, où elle danse nue dans une mare d'huile d'olive.
Depuis 2007, elle développe son propre travail avec le musicien Maarten Van Cauwenberghe. Cela donne les solos Forever Overhead en 2007 sur la chute et Birth Of Prey en 2008 sur les relations entre le prédateur et la proie, le trio HeroNeroZeo en 2010 qui suit comment notre corps se « désintègre dans le temps », les solos L'origine en 2011 dansé en plein air sur un site hallucinant entre un château et un village proche de Sienne (Italie) à l'invitation du sculpteur Jean-Paul Phillipe (cf. photo ci-dessus) et It's going to get worse and worse and worse, my friend en 2012 sur la gestuelle des hommes politiques, le quintette AH | HA en 2014 consacré au rire — rappelons, sur le même sujet, l'exceptionnel Ha ! Ha ! de Maguy Marin en 2006 ICI — et le solo Lisbeth Gruwez dances Bob Dylan en 2015.
Nous étions au centre du premier rang dans les gradins qui venaient d'être implantés (on sentait cette odeur de neuf). Nicolas Vladislav et Lisbeth Gruwez s'installent vingt minutes avant le début de la représentation sur le plateau plongé dans la pénombre. Ils s'assoient chacun sur une chaise, face au public. Leurs présences ne modifient pas l'activité de ce dernier, que les deux performers peuvent donc observer à loisir. Ils portent un jogging noir, chaussures noirs et tee-shirt manche courte plutôt sombre.
Selon Lisbeth Gruwez « Le point de départ de We’re pretty fuckin’ far from okay est un rapport à l’espace. (...) J’ai choisi un homme et une femme car leurs respirations et énergies sont différentes et complémentaires. (...) Le langage chorégraphique est alors basé sur des réflexes naturels liés aux gestes quotidiens. Pour cela, nous nous sommes inspirés des mouvements des films d’horreur d’Alfred Hitchcock dont l’alphabet gestuel simple prend appui sur des mots comme «suspicion», «peur». Ce qui règle la peur est avant tout la respiration mais m’asseoir sur une chaise – action qui m’est venue intuitivement – permet d’encadrer tout le mouvement. (...) Quant aux danseurs, leurs mouvements évoluent de la caresse à la frénésie, pour signifier le malaise et l’inconfort. Cette progression parle du monde dans lequel on vit, un monde qui nous demande d’être toujours vigilants, méfiants. »
Nous n'avons pas vu les différences annoncées entre l'un et l'autre, au contraire très proches. Pas de peur non plus. Plutôt un travail sur la respiration (inspirer et expirer). En trois phases : sur la chaise, lutteurs debout dans un corps à corps under control, et chacun seul se frottant la paume des mains sur le corps de façon frénétique. Le tout est fascinant pour les uns, anecdotique pour les autres.
Fabien Rivière
We're pretty fuckin' far from okay, de Lisbeth Gruwez, Gymnase Paul Giéra (Avignon), Festival d'Avigon, du 18 au 24 juillet 2016. SIte Festival d'Avignon (+Tournée)
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