samedi 23 juillet 2016
Surfer Blood (USA), Point of No Return
Thomas Fekete, le guitariste de Surfer Blood, est décédé à 27 ans, 1er juin 2016. ICI
Photos - Hollande visite Millepied à Arles
(de gauche à droite) Michel Vauzelle, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1998 à 2015, François Hollande et Audrey Azoulay dans l'espace dévolu au L.A Dance Project à Luma Arles
Le 7 juillet 2016 le Président de la République François Hollande, accompagné de la Ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay, a visité l'espace qui vient d'ouvrir qu'occupe le L.A Dance Project de Benjamin Millepied, 5 semaines par an pour trois ans, à Luma Arles dans le bâtiment La Mécanique générale (nous avons aussi annoncé le projet ICI, et publié des photos du lieu ICI). Le tout relève principalement du mécénat.
Le matin, le chef de l'État était présent à la cérémonie d'hommage à Michel Rocard à l'Hôtel national des Invalides à Paris, et le soir à 21h au match France - Allemagne au Vélodrome à Marseille dans le cadre de l'Euro 2016. Sur le compte Facebook de l'Élysée, on parle de ces deux événements, mais pas du déplacement à Arles.
C'est la seconde visite à Luma Arles du locataire du palais de l'Élysée, la première datant du 26 juillet 2013 avec la Ministre de la Culture de l'époque Aurélie Filippetti ICI.
Il a assisté à la cérémonie de pose de la première pierre de la future Ecole nationale supérieure de photographie dont le projet aura mis plus de 30 ans pour aboutir, et qui jouxte Luma Arles. Il a aussi visité des expositions d'Arles 2016, 47° édition des Rencontres de la photographies, — où il a prononcé un long discours sur cette école principalement — ainsi que le chantier des travaux de la tour de 56 mètres de hauteur de Frank Gehry à Luma Arles.
Le matin, le chef de l'État était présent à la cérémonie d'hommage à Michel Rocard à l'Hôtel national des Invalides à Paris, et le soir à 21h au match France - Allemagne au Vélodrome à Marseille dans le cadre de l'Euro 2016. Sur le compte Facebook de l'Élysée, on parle de ces deux événements, mais pas du déplacement à Arles.
C'est la seconde visite à Luma Arles du locataire du palais de l'Élysée, la première datant du 26 juillet 2013 avec la Ministre de la Culture de l'époque Aurélie Filippetti ICI.
Il a assisté à la cérémonie de pose de la première pierre de la future Ecole nationale supérieure de photographie dont le projet aura mis plus de 30 ans pour aboutir, et qui jouxte Luma Arles. Il a aussi visité des expositions d'Arles 2016, 47° édition des Rencontres de la photographies, — où il a prononcé un long discours sur cette école principalement — ainsi que le chantier des travaux de la tour de 56 mètres de hauteur de Frank Gehry à Luma Arles.
mardi 19 juillet 2016
Le « Déplacement » de Mithkal Alzghair (Avignon)
Déplacement de Mithkal Alzghair, Photos Fabien Rivière
Déplacement du Syrien réfugié en France Mithkal Alzghair est présenté à La Parenthèse, une cour en plein air, dans le cadre de La Belle Scène Saint-Denis, qui associe deux lieux de ce département, le Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France et le Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis. Du 9 au 22 juillet de la danse y côtoie du théâtre, une lecture et une rencontre pique-nique. Dans la première discipline, qui nous intéresse, les propositions sont de bonne qualité.
La pièce, où plus précisément un extrait de 10 minutes, durée de tous les projets, a reçu le premier prix (mérité) du concours Danse élargie à Paris le 19 juin 2016 (lire notre Concours - Danse élargie entre Danse de surface et Danse du monde). Trois hommes dont Mithkal Alzghair dans la capitale, en Avignon un solo de 25 minutes dansé par le chorégraphe.
Nous écrivions alors : « Déplacement parlerait d'abord de ceux qui sont partis, qui sont devenus des réfugiés. Il est cependant difficile de ne pas y voir aussi ceux qui restent. » Ici, on comprend mieux le propos : comment un corps, même éloigné des zones de conflits armés, continue à porter son histoire. S'il continue à porter le passé récent d'une zone géographique donnée, on réalise soudain que le déplacement s'opère jusqu'à l'histoire ancestrale, au moins jusqu'à la période de l'Ancien Testament...
Fabien Rivière
Programme détaillé de La Belle Scène Saint-Denis. ICIDéplacement, Mithkal Alzghair, du 16 au 22 juillet, 10h. site du off
lundi 18 juillet 2016
Danse - Singer n'est pas aimer (Marie Chouinard, «Soft virtuosity, still humid, on the edge»)
Soft virtuosity, still humid, on the edge, de Marie Chouinard; Saluts des danseurs,
puis salut de Marie Chouinard, Photos Fabien Rivière
Selon le directeur du festival d'Avignon Olivier Py, la Québécoise Marie Chouinard est « une immense chorégraphe ». Elle présentait ce dimanche dans la Cour du Lycée Saint-Joseph une pièce de 2015, Soft virtuosity, still humid, on the edge, en français Virtuosité douce, encore humide, sur le bord.
Ce qui frappe d'emblée ce sont les traversées rapides de la scène vide, de droite vers la gauche et inversement de danseurs boitants fortement. C'est à la fois très bien fait, les 10 interprètes sont forts bons (et cela donne de belles photos), mais cette façon de singer le corps handicapé est franchement gênant. D'autant qu'un peu plus tard, il est aussi question du handicap mental. On peut penser observer les pensionnaires d'un asile. Le regard est surplombant, soft ?, comme un riche regardant ses pauvres.
William Forsythe travaille la question de la folie, et plus généralement celle du chaos de façon plus convaincante, dans ses différentes strates. Chaos psychique, chaos de la matière, du point de vue d'un physicien, chaos stellaire. William Forsythe n'imite pas. Il est profondément dans le matériau corporel. Il ne s'exclut pas, dans une hauteur aristocratique.
On est donc surpris de lire dans la feuille de salle une interview de Marie Chouinard où elle explique que son intérêt se porte sur la marche de l'humanité, et non d'un groupe en particulier.
Par ailleurs, l'usage de la vidéo, qui retransmet sur la plus grande partie du mur du fond en direct les situations n'apporte pas grand chose, même si l'on sait que la chorégraphe veut être au plus près des visages. On ne comprend pas trop le court passage où un danseur portant un casque audio, très concentré sur sa musique et sa danse, les yeux quasi fermés, traverse l'espace. La scène finale est finalement très kitsch avec cette grande et cette petite aile d'ange découpées dans un carton blanc dont le sens demeure mystérieux.
On peut avoir le sentiment que la chorégraphe développe des processus qui se déploient dans des séquences plus ou moins réussies, mais que manque un propos solide.
Fabien Rivière
Soft virtuosity, still humid, on the edge, Marie Chouinard, Cour du Lycée Saint-Joseph, du dimanche 17 au samedi 23 juillet (relâche le 21 juillet), 22h. En savoir +
— Ateliers de la pensée, Dialogues artistes-spectateurs avec Marie Chouinard, le jeudi 21 juillet à 17h30 sur le site Louis Pasteur de l'université d'Avignon.
dimanche 17 juillet 2016
Roser Montlló Guberna & Elsa Wolliaston, «Sisters»
Sisters, Roser Montlló Guberna & Elsa Wolliaston, Photos Fabien Rivière
Sisters, Roser Montlló Guberna & Elsa Wolliaston, dans le cadre de Sujets à vif (initiative de la SACD), Programme C, Jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph, Festival d'Avignon (In), du lundi 18 au dimanche 24 juillet (relâche le 21 juillet), 11h (programme précédé par Il est trop tôt pour un titre, de Malory Goerger et Martin Palisse). En savoir +
La rencontre entre Roser Montlló Guberna & Elsa Wolliaston est une initiative de la SACD.
ROSER MONTLLÓ GUBERNA
« Metteuse en scène, chorégraphe, danseuse et comédienne, Roser Montlló Guberna dirige, avec Brigitte Seth, la compagnie Toujours après Minuit qui lie le théâtre, la danse et la musique. Roser Montlló Guberna n’a eu de cesse d’ouvrir son bagage classique en s’installant en France et en le frottant à d’autres danses – contemporaine, baroque, flamenco – et en l’enrichissant auprès d’autres formes – littérature, opéra, musique. Tout ce qu’elle touche lie les langages, les langues et les générations, le plus souvent avec un humour et un appétit jubilatoires. »
ELSA WOLLIASTON
« Danseuse, chorégraphe et comédienne, Elsa Wolliaston a étudié, chorégraphié et enseigné les danses classiques, improvisées et ancestrales sur quatre continents. Curiosité, recherche et amour des collaborations jalonnent un parcours atypique. Depuis cinquante ans, elle sillonne le monde – des États-Unis à la France, terre d’installation, de l’Afrique à l’Asie, elle est cette femme puissante qui va au-devant de l’inconnu et de l’improvisation pour mieux percevoir rites et traditions. Elsa Wolliaston travaille aussi pour le cinéma, le théâtre et l’opéra. »
Que faire de l'abjection ? (« Prémix », d'Herman Diephuis, Avignon Off)
Marvin Clech et Dalila Khatir dans Prémix, d'Herman Diephuis, (dernière photo) Les saluts
Photos Fabien Rivière ©
Prémix est un duo que présente Herman Diephuis à La Parenthèse, une cour en plein air, dans le cadre de La Belle Scène Saint-Denis, qui associe deux lieux de ce département, le Théâtre Louis Aragon à Tremblay-en-France et le Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis. Du 9 au 22 juillet de la danse y côtoie du théâtre, une lecture et une rencontre pique-nique. Dans la première discipline, qui nous intéresse, les propositions sont de bonne qualité.
Présent dans un programme composite, ce tête-à-tête, d'une durée de 30 minutes, suit le fort bon Déplacement dans sa version solo que danse son auteur Mithkal Alzghair (25 minutes) et précède It's a match, de la chorégraphe Raphaëlle Delaunay et de l'écrivain Sylvain Prudhomme (30 minutes), que nous n'avons pas vu.
Prémix préfigure Mix, la prochaine création d'Herman Diephuis. La feuille de salle explique que Dalila Khatir et le jeune Marvin Clech s'inscrivent dans « une battle ludique (...), un corps-à-corps entre le chant [elle] et la danse [lui] ». Mais, à vrai dire, le cœur du sujet n'est pas celui-ci. Car la femme va injurier, à la manière de, à la manière du racisme le plus abject, le jeune homme (avec un peu d'homophobie au passage). Après les injures caractérisées, vont suivre des propos racistes (« On est chez nous ! », etc.). Certes, elle va mimer un vomissement (de dégoût). Certes est diffusé un morceau de Depeche Mode (Personal Jesus, tiré de l'album Violator, publié en 1991) pour ouvrir l'espace, modifier le cadrage. Mais c'est bien peu. Trop peu. D'autant que, dans le programme, cela donne : « Les deux interprètes jouent avec la question de la différence, de l'identité culturelle et les stéréotypes qui y sont liés. (sic) » Puis, la proposition poursuit son petit bonhomme de chemin. Herman Diephuis va du côté de l'humour un temps, mais c'est surtout dans la douceur et la séduction un autre moment qu'il est juste.
C'est un sujet trop grave pour être abordé à la légère, et qui ne nous fait pas rire. Il faut l'urgence à dire et la puissance de pensée d'un Pasolini, d'un Genet ou d'un Fassbinder. Sinon, ne faut-il pas s'abstenir ?
Le réel rode, quand l'art flanche : en sortant de la représentation nous découvrons immédiatement, "par hasard", comme une confirmation, un article que le quotidien Le Parisien vient de publier : Attentat de Nice : dans le centre-ville, la parole raciste se libère (1).
Fabien Rivière
(1) À lire ICI.Programme détaillé de La Belle Scène Saint-Denis. ICI
Prémix d'Herman Diephuis, du 16 au 22 juillet. site du off
NOUS AVONS AUSSI PUBLIÉ, RÉCEMMENT :
Que faire de la vulgarité ? (Avignon - Sujets à vif - Capdevielle & Dosch + Cattani & Diephuis)