vendredi 26 août 2016

Un peu de Mark Farrant, par Zaiba Jabbar


NOTRE AVIS Intéressante vidéo, mise en ligne ce 26 août, qui n'évite pas quelques maladresses : trop d'oiseaux, d'eau, de vitres et de musique un peu lourdingue. Aurait dû se concentrer beaucoup plus sur l'écriture de la danse, son espace, et la qualité de l'interprétation. On ne se demandera pas si le titre du court métrage, — Directors’ Cuts: First Date — et la description qui l'accompagne sont pertinents : « A tranquil portrait of improvisation (en français, Un portrait tranquille de l'improvisation). » 

Mark Farrant est danseur et chorégraphe. Il réside à Londres (Royaume-Uni). 
Fabien Rivière
Mark Farrant, Photo Facebook

Vers plus de déontologie au ministère de la Culture et dans les établissements publics culturels ?

Un communiqué de presse du Ministère de la Culture et de la Communication publié le 5 juillet ne doit pas passer inaperçu. En effet, il indique que la Ministre de la Culture et de la Commu-nication Audrey Azoulay veut « renforce[r] les dispositifs de contrôle et de déontologie » au sein du ministère qu'elle dirige et des établissements publics sous sa tutelle, à la suite de la remise d'un rapport de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique consacré à La déontologie dans les établissements publics culturels

Il faut espérer que le milieu de la danse saura se saisir de ce nouvel outil qui vise à faire progresser rien moins que la démocratie et la République contre un certain nombre de conduites plus que contestables et monarchiques. 

Un cas pratique remarquable illustre déjà ce qu'affirme vouloir combattre le Ministère de la Culture, en la nomination récente contestée d'Hélène Joly comme Directrice du Département Formation et pédagogie du Centre national de la danse (CND) à Pantin. Nous écrivions : « Elle n'a pas de compétence dans le domaine de la formation et de la pédagogie. Il apparaît que les professionnels de la formation et de la pédagogie en danse ne la connaissent pas. » (Une nomination contestée au Centre national de la danse). Un membre de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) d'Île-de-France, le bras du Ministère de la Culture et de la Communication en région, interrogé sur la possibilité qu'un candidat non retenu à ce poste porte l'affaire devant la Justice, répondit qu'en faisant cela il serait professionnellement immédiatement "grillé". Voici un étrange milieu où faire valoir ses droits vous discrédite professionnellement et celui ou celle qui ne les respecte pas vraiment est protégé/e. On nous précisait aussi que le cabinet de la Ministre se moquait des questions de déontologie. Nous avons donc découvert le communiqué du Ministère avec curiosité. Le CND est un établissement public. Les établissements publics sont  « des structures qui jouissent d'une certaine autonomie administrative et financière, par rapport à l'administration centrale du Ministère, pour remplir une mission d'intérêt général. » Il est sous la tutelle du Ministère de la Culture (cf. ICI). Ce dernier va-t-il laisser faire ? 

De même, la nomination dans la nouvelle équipe de direction du CND mise en place par sa nouvelle directrice, du compagnon d'un de ses membres est-elle, dans le domaine de la déontologie, une faute ?  

Le CND est financé par des fonds publics. Ils doivent être utilisés selon les lois de la République. Il est légitime de savoir comment ils sont mobilisés. À une époque où une partie de la population exprime une violente défiance à  l'égard des milieux culturels, — on l'a bien vu à l'occasion de la crise des intermittents où il suffisait de lire les commentaires laissés par les internautes en bas des articles de presse — et où l'extrême-droite prospère, il est permis de penser qu'il est irresponsable de laisser apparaître ou perdurer des pratiques qui ne sont pas dignes d'une République.  

Quoiqu'il en soit, le même rapport préconise « une sensibilisation et la formation des dirigeants des établissements culturels ». Il faut espérer que les responsables du CND seront parmi les premiers à s'inscrire. Et qu'ils méditeront « le livret d’accueil, en cours de rédaction, rappelant les obligations déontologiques et les règles de bonne gestion publique des institutions [qui] sera diffusé dès cet automne ».

On saura dans les prochains mois dans quelle mesure ce nouveau dispositif est utilisé et efficace. 
Fabien Rivière

COMMUNIQUÉ DE PRESSE  
— Paris, le 5 juillet 2016
[pour aider à la lecture nous avons mis en gras les passages importants]

Audrey Azoulay renforce les dispositifs de contrôle et de déontologie 
au sein du ministère de la Culture et de la Communication

Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, a reçu de Jean-Louis Nadal, président de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), le 5 juillet 2016 un rapport portant sur la déontologie dans les établissements publics culturels. Elle a salué la qualité du travail mené par la Haute Autorité.

Ce rapport répond à la demande du ministère de la Culture et de la Communication le 23 juin 2015, d’accompagner ses établissements dans la définition des lignes directrices et la rédaction d’une charte de déontologie. Il s’inscrit dans la mise en œuvre de l’instruction pour la maîtrise et la transparence des dépenses des dirigeants publiée en juin 2015 qui a conduit à l’adoption d’un document unique de cadrage des moyens affectés aux dirigeants dans les établissements publics.

Les travaux ont porté sur sept opérateurs pilotes : l’Institut national de l’audiovisuel, l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture, la Cité de la Musique-Philharmonie de Paris, l’Etablissement public de Versailles, le Centre national d’art contemporain George Pompidou, le Musée d’Orsay et l’Opéra national de Paris.

Le rapport constate que, si des dispositions relatives à la déontologie existent d’ores et déjà au sein des établissements, elles restent cependant éparses et méritent d’être renforcées. Dans le cadre créé par la loi du 20 avril 2016 relative à la déontologie et aux droits et obligations des fonctionnaires, la Haute Autorité formule trois propositions : la mise en œuvre d’un corpus de règles s’appliquant à l’ensemble du ministère et décliné dans chaque établissement public culturel ; l’accompagnement des dirigeants des établissements sur ces thématiques ; une formation plus approfondie des personnels.

Les propositions seront déclinées sous la coordination du Secrétaire général du ministère
— Une mission sera proposée à un membre d’une haute juridiction dès cet été afin d’engager la rédaction de la charte de déontologie du ministère ;
— Un travail est d’ores et déjà engagé autour de la formation continue des agents dont le plan d’orientation pluriannuel 2017-2019 devra intégrer la déontologie parmi ses priorités ;
— Enfin, la sensibilisation et la formation des dirigeants des établissements culturels se verront renforcées. Un livret d’accueil, en cours de rédaction, rappelant les obligations déontologiques et les règles de bonne gestion publique des institutions sera diffusé dès cet
automne.

Un référent «déontologie» au ministère de la Culture et de la Communication sera nommé dès publication du décret pris en application de la loi relative à la déontologie du 20 avril 2016.

  Le rapport intégral est disponible    ICI  (bas de la page, format Pdf)
Couverture du rapport et sommaire


mercredi 24 août 2016

Appel à projet - 1st Antarctic Biennale


THEME

Participants of the contest shall create a unique art object representing their own vision of Antarctica.

WHO CAN PARTICIPATE

Artists, who are 18-35 years old as of May 01, 2017 and work in any field of art (including installation, performance, video, and sound art).

 PROJECT

The Antarctic Biennale is an international socio-cultural phenomenon that uses artistic, scientific, and philosophic methodologies to address shared spaces such as Antarctica, the Ocean, and Outer Space.

The expedition on the research ships will culminate in these inspiring interdisciplinary activities. The ship will become a vehicle for the generation of art and ideas, a travelling platform for dialogue between artists, researchers, and thinkers.

The Antarctic Biennale does not start or end with the expedition on March 27, 2017. This is a biennale «in process», constantly building space for productive cooperation and creation of meaning.

lundi 22 août 2016

Danse au cinéma : une rentrée 2016 diverse

La rentrée Danse au cinéma s'annonce diverse, dans une rentrée cinéma chargée. Vont se succéder : le 24 août ELEKTRO MATHEMATRIX une « comédie musicale urbaine » de Blanca Li située dans un lycée et sans parole, le 7 septembre une nouvelle version de Relève : Histoire d'une création de Thierry Demaizière et Alban Teurlai, qui montre Benjamin Millepied à l'Opéra de Paris créant son ballet Clear, Loud, Bright, Forward, le 28 septembre Anna Halprin et Rodin : voyage vers la sensualité de Ruedi Gerber et La Danseuse de Stéphanie Di Giusto, quand Loïe Fuller rencontre Isadora Duncan, avec Soko (Loïe Fuller), Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp (Isadora Duncan) et François Damiens, et le 16 novembre Polina, danser sa vieadapté de la BD de Bastien Vivès, le parcours de Polina, danseuse classique russe, avec Nastya Shevtzoda (Polina), Juliette Binoche, Niels Schneider et Jeremie Belingard, filmé par Valérie Müller et son époux Angelin Preljocaj.  
Fabien Rivière

ELEKTRO MATHEMATRIX
    Sujet : comédie musicale      
Réalisation : Blanca Li
   Sortie : 24 août  —  Durée : 1h25   > Film & Séances 



SYNOPSIS >  « Elektro Mathematrix est une comédie musicale urbaine. Drôle, sensible et sans aucun dialogue, ce film, entièrement chorégraphié, propose une vision positive de la vie quotidienne dans un lycée, celle de jeunes drôles et créatifs, jouant avec humour leurs amitiés, leurs rivalités, leurs inquiétudes et leurs espoirs... »


Relève : Histoire d'une création
    Sujet : Benjamin Millepied à l'Opéra de Paris      
Réalisation : Thierry Demaizière et Alban Teurlai 
 Version cinéma  —  Sortie : 7 septembre  —  Durée : 2h7  > Film & Séances

SYNOPSIS >  « Benjamin Millepied, danseur chorégraphe français, est nommé directeur de la danse de l’Opéra National de Paris en novembre 2014. Sa jeunesse, son regard moderne, sa culture et sa notoriété doivent apporter un renouveau dans la prestigieuse institution. Aussi bien dans ses choix créatifs que par ses méthodes de travail auprès des jeunes danseurs du corps de ballet, Benjamin Millepied va révolutionner les codes de la danse classique. RELÈVE raconte le processus de création de son nouveau ballet Clear, Loud, Bright, Forward, une incroyable épopée pleine d’énergie. »


Anna Halprin et Rodin : voyage vers la sensualité
    Sujet : Rodin dansé nu sur des plages et dans des forêts de Californie    
 Sortie : 28 septembre - Durée : 1h2    > Film & Séances
Réalisation : Ruedi Gerber (Suisse)
SYNOPSIS > « À partir des sculptures d’Auguste Rodin, la chorégraphe Anna Halprin, pionnière de la danse, aujourd’hui nonagénaire, réalise une mise en scène pour sa troupe Sea Ranch Collective et crée des chorégraphies sensuelles, stupéfiantes, interprétées par des danseurs entièrement nus sur les plages et dans les forêts de Californie.

Profondément marquée et inspirée par les sculptures de Rodin qu’elle découvre à Paris, Anna Halprin donne expression, dans une nouvelle création, à son espoir pour la vie et pour l’humanité.

Sur la musique de Fred Frith, ce portrait émouvant capture l’essence de la démarche artistique d’Anna Halprin, son sens extraordinaire du mouvement et son attachement pour Rodin , ainsi que la profondeur du lien unissant sa troupe à la nature. »

REMARQUE C'est le second film que Ruedi Gerber consacre à Anna Halprin, après Anna Halprin, le souffle de la danse, qui date de 2012 (cf. notre article ICI).


La Danseuse
    Sujet :  Loïe Fuller rencontre Isadora Duncan     
 Sortie : 28 septembre - Durée : 1h48    > Film & Séances
Réalisation : Stéphanie Di Giusto
 Avec Soko (Loïe Fuller), Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, 
Lily-Rose Depp (Isadora Duncan), François Damiens
SYNOPSIS >  « Loïe Fuller est née dans le grand ouest américain. Rien ne destine cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, Loïe réinvente son corps sur scène et émerveille chaque soir un peu plus. Même si les efforts physiques doivent lui briser le dos, même si la puissance des éclairages doit lui brûler les yeux, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter la chute de cette icône du début du 20ème siècle. »


Polina, danser sa vie
    Sujet : le parcours de Polina, danseuse classique      
 Sortie : 16 novembre — Durée : /   > Film & Séances
Réalisation : Valérie Müller et Angelin Preljocaj
Avec Nastya Shevtzoda (Polina), Juliette Binoche, Niels Schneider et Jeremie Belingard
SYNOPSIS > « Polina, danser sa vie a pour héroïne, une jeune danseuse étoile russe âgée de huit ans. Polina est promise à une belle carrière. Elle commence par intégrer une école qui prépare ses élèves au Bolchoï. Elle décide par la suite de quitter son pays pour concrétiser tous ses rêves. Son parcours lui permettra de se créer une véritable identité d'artiste et d'essayer de nouvelles expériences professionnelles. Le film est réalisé par le chorégraphe Angelin Preljocaj et par Valérie Müller, son épouse. Il est adapté d'une bande dessinée écrite par Bastien Vivès (couverture à droite) [parue en 2011 ICI]. Au casting, la danseuse Nastya Shevtzoda et Juliette Binoche, vue dans Personne n'attend la nuit et Sils Maria d'Olivier Assayas. À leurs côtés, Niels Schneider (Les amours imaginaires) et Aleksei Guskov (Le concert). Le tournage a eu lieu à Paris, à Aix-en-Provence (au Pavillon Noir, le lieu que dirige Preljocaj) et à Moscou. »