On compte 336 personnes dans la promotion du 1er janvier 2018 de la Légion d'honneur. La danse est présente avec le danseur et chorégraphe Daniel Larrieu, né le 23 novembre 1957 (il a donc 60 ans) (source), qui devient Chevalier. C'est, chez les civils, le premier grade (après, il y a officier et commandeur, puis on est élevé à la dignité de grand officier et de grand-croix) Cette promotion « illustre la volonté d'un respect plus strict des critères d'attribution et des valeurs fondamentales du premier ordre honorifique : universalité, mérite, contribution au bien commun », a indiqué la grande chancellerie de la Légion d'honneur dans un communiqué. Suivant en cela la volonté de l'actuel président de la la République.
Fabien Rivière
Ministère de la culture
Au grade de chevalier
M. Larrieu (Daniel, Roger), danseur, chorégraphe ; 39 ans de services.
A1 R&B Paul A2 Graham A3 Some Of These Plants Are Burned A4 My Music A5 Armitage Shanks B1 Dead Cities B2 The Mekon B3 Jobseeker B4 Stevie B5 Trixie B6 Chef's Omlette C1 Jason Stop Wanking C2 Fuck All Realleh C3 Chop Chop Chop C4 Chaos Down In Soho - Original C5 The Cherry Tree C6 The Bride Of Rankenstein D1 Tramp Stamps And Trendy Bollocks D2 Swarfega D3 Double Diamond D4 The Last Three Digits.... D5 Rollatruc D6 Police! Stop!
1 —Théâtre de la Ville - Espace Cardin 2 —Théâtre de la Ville au Centre Pompidou 3 — Festival Faits d'Hiver 4 — Théâtre du Rond-Point 5 — Centre national de la danse - Pantin 6 — Théâtre des Champs-Élysées 7 — Étoile du nord 8 — Ferme du Buisson 9 — Maison de la Musique de Nanterre 10 — Le Tarmac 11 — Point éphémère 12 — Opéra de Paris 13 — La Briqueterie - Vitry-sur-Seine 14 — Atelier de Paris Carolyn Carlson 15 — TND Chaillot 16 — Théâtre Alexandre Dumas - Saint-Germain-en-Laye 17 — Théâtre du Châtelet au Grand Palais 18 — Théâtre Jean-Vilar - Suresnes
1 —Théâtre de la Ville - Espace Cardin (8°) Salva Sanchis et Anne Teresa De Keersmaeker A Love Supreme Magnifique Du mardi 9 au samedi 20 janvier. Photo AnneVan AerschotEn savoir +
Wang Ramirez & Nithin Sawhney (compositeur) Dystopian Dream Du jeudi 25 janvier au dimanche 4 février et du 22 au 26 mai. En savoir +
2 —Théâtre de la Ville au Centre Pompidou (4°) Daniel Linehan Flood Du mercredi 17 au samedi 20 janvier. En savoir + SANS LE THÉÂTRE DE LA VILLE DD Dorvillier et Sébastien Roux (compositeur) Only One of Many Performance Du mercredi 24 au vendredi 26 janvier. En savoir +
3 — Festival Faits d'Hiver Du samedi 13 janvier au samedi 17 février. En savoir +
Samedi 13 janvier — 20h30 — Micadanses
Joanne Leighton Blitz – 9000 Pièces
lu. 15 > sa. 20 janvier — 21h [Relâche le 18] — Théâtre de la Bastille
Lisbeth GruwezWe’re pretty fuckin’ far from okay (Notre ARTICLE > ICI )
je. 18 & ve. 19 janvier — 20h30 — Micadanses
Lionel Hochesamedicarrément Photo Agathe Poupeney
ma. 23 & me. 24 janvier — 20h — Centre Wallonie-Bruxelles
Erika Zueneli ALLEIN !
je. 25 & ve. 26 janvier — 20h30 — Micadanses
Camille Mutel Animaux de béance
lu. 29 & ma. 30 janvier — 20h30 — Théâtre da la Cité internationale
Yuval Pick PlayBach + loom + eddies
me. 31 janvier & je. 1er février — 19h30 — Le Carreau du Temple
Aude Lachaise Outsiders, la rencontre
4 — Théâtre du Rond-Point (8°)
Jonathan Capdevielle Adishatz / Adieu Conseillé
Du mardi 12 déc. au samedi 6 janvier, salle Jean Tardieu (176 places). En savoir +
Photo Alain Monot
Jean-Claude Gallotta My Ladies Rock Du mardi 16 janvier au dimanche 4 février. Photo Stéphanie Para En savoir +
5 — Centre national de la Danse (CND), Pantin (93) ——— Jeudi 18 janvier 14h - COMMUNICATIONS :En savoir + Analyse du contenu de The English Dancing Master, ouvrage publié par John Playford en 1651 et élaboration d’une typologie à partir des cent cinq danses du corpus, par Cécile Laye De l’entraînement du danseur à la théâtralité d’une variation chorégraphique dans les cahiers de Michel Saint-Léon entre 1829 et 1836, par Pierre-François Dollé et Irène Feste Les créations chorégraphiques dans les casinos de 1895 à 1929, par Florence Poudru
——— Jeudi 25 janvier 14h - COMMUNICATIONS :En savoir + Les masques dans la danse durant la période Weimar en Allemagne, par Ana Hopfer
Wigman/Waehner, correspondances (1949-1972), par Mélanie Papin et Guillaume Sintes.
On peut consulter notre Karin Waehner, une artiste migrante (déc. 2017 - mars 2018) L’impact de la guerre froide sur les développements internationaux de la danse de 1945 aux années 1960, par Annie Suquet Gabin Nuissier, un pionnier du hip-hop raconte son histoire, par Gabin Nuissier « Dans le cadre des exposés de recherches 2018 ayant bénéficié de l'aide à la recherche et au patrimoine en danse (CND) »
6 — Théâtre des Champs-Élysées (8°) MomixViva Momix Forever Direction artistique et chorégraphie Moses Pendleton, codirection artistique Cynthia Quinn Du dimanche 24 au dimanche 7 janvier. En savoir +
Moses Pendleton et sa femme Cynthia Quinn en décembre 2016, Source : ICI
7 — Étoile du nord (18°)
Festival de danse - Open Space 6 :
— Étapes de création (1 soirée = trois étapes de création) Louis Barreau Ad beatitudinem Fernando Cabral Une émotion - une pièce matérialiste Partie 1 Gaëlle Bouilly et Matthias Groos Un satellite d'un seul être Vendredi 19 et samedi 20 janvier. En savoir + — Étapes de création (1 soirée = trois étapes de création) Santiago Codon GrasDivin@media.com
« Anagramme de Divina Comedia, DIVIN@MEDIA.COM invite à la traversée d’un Enfer constitué de médias – notamment Internet, lieu de non-droit, terrain de jeu du voyeurisme, d’exhibitionnisme et d’isolement. » Photo DR
Nach Cellule Etienne Rochefort Vestige (titre provisoire, solo de Marino Vanna) Vendredi 26 et samedi 27 janvier, Tarif unique 8 €. En savoir + 8 — Ferme du Buisson (77)
16h-20h — Classe de danse les yeux fermés - Alex Cecchetti - dans le cadre de l'exposition Tamam Shud 16h — Herman Diephuis Clan 50 min 18h — Serge Aimé CoulibalyKalakuta Republik 1h20
20h30 — Thomas LebrunLes rois de la piste 1h 20h45 — Herman Diephuis Clan 50 min 22h — DJ set — DJ Moulinex - jusqu'à 1h du matin
9 — Maison de la Musique de Nanterre (92) Ballet national de Marseille & BNMNEXT (Ballet Junior) Erik Kaiel (Pays-Bas) Tetris Vendredi 26 janvier. Erik Kaiel Photo Anna van Kooij, et DR En savoir +
10 — Le Tarmac (20°) Serge Aimé CoulibalyKalakuta Republik Du mardi 16 au vendredi 19 janvier. En savoir +
11 — Point Éphémère (10°) Sandra Français Onkalo Vendredi 5 janvier, 19h30. En savoir + Répétition ouverte, entrée libre sur réservation, danse@pointephemere.org SPLIT! — vendredi 12 janvier 20h En savoir + Doriane Aguilar Je viens de deux30 mn. Axel Loubette Unité 777 20 mn. Antonin RiocheOh Boy!Avec Benjamin Behrends18 mn. Extrait ci-dessous Valentin Brunner - Space and movement Altering the void Je.18 janv. 19h30, entrée libre sur réservation, danse@pointephemere.org. En savoir + Jodéphine Tilloy Rosalie Je. 25 janv. 19h30, entrée libre sur réservation, danse@pointephemere.org. En savoir + 12 — Opéra national de Paris
Rudolf Noureev Don Quichotte Opéra Bastille, du samedi 9 décembre au samedi 6 janvier. En savoir +
— Exposition photographique et table ronde :Viril mais correct - Olivier Houeix et Nathalie Sternalski - Un dialogue photographique à propos de la danse masculine (Lieu : Le Kremlin-Bicêtre) Du mer 10 janvier au jeudi 15 février Table ronde : Médiation culturelle et photographie de danse : Quelle rencontre pour quelle métamorphose ? Samedi 10 février 18h — Culture et Santé, Rencontre professionnelle, danse et handicap, Je.18, 10h-17. — Exposition photographique, La danse contemporaine en questions, à partir du ve. 26 — Christian Ubl, H&G, Spectacle jeune public, 28 janvier et 3 février, Ateliers parent/enfant. Mardi 30. En savoir + — Satchie Noro et Yumi Rigout, Atelier Kaléidoscope. Mercredi 31 janvier. En savoir + 14 — Atelier de Paris Carolyn Carlson (12°) OPEN STUDIO Carolyn Carlson samedi 20 janvier 15h. En savoir + Tomeo vergés Primal Jeudi 25 et vendredi 26 janvier. En savoir +
Claire Jenny et Etienne Aussel Echo Jeudi 11 et ve. 12 janv. (Atelier de Paris et Théâtre Berthelot, Montreuil (93)) En savoir +
15 — TND Chaillot (16°)
Philippe Decouflé Nouvelles pièces courtes
Du vendredi 29 décembre au vendredi 12 janvier, salle Jean Vilar. En savoir +
Yuval Pick Acta est fabula Du 9 au 12 janvier, salle Firmin Gémier. En savoir +
Festival nordique (du 16 au 27 janvier) En savoir +
Soirée d’ouverture — salle Jean Vilar - 20h30 - Mardi 16 janvier
Alan Lucien Øyen ...and Carolyn (solo, 8 mn.) Film : Ingmar Bergman dans l’oeil des chorégraphes. Conçu avec quatre chorégraphes suédois reconnus (Alexander Ekman, Pär Isberg, Joakim Stephenson et Pontus Lidberg) Ballet Cullberg (Suède) - Jefta van DintherProtagonist Du mercredi 17 au dimanche 21 janvier, salle Firmin Gémier
Tero Saarinen (Finlande) Morphed Du jeudi 18 au samedi 20, salle Jean Vilar. GöteborgsOperans Danskompani (Suède) Alan Lucien Øyen (Norvège) Kodak Du jeudi 25 au samedi 27, salleJean Vilar.
Bára Sigfúsdóttir (Islande) TIDE + Ina ChristelJohannessen (Norvège) Scheherazade + Himherandit (Andreas Constantinou, Danemark) The WOWAMHouse Du jeudi 25 janvier au samedi 27, salle Firmin Gémier.  16 — Théâtre Alexandre Dumas, Saint-Germain-en-Laye (78) Malandain Ballet Biarritz La Belle et la Bête Mardi 16 janvier 20h45. En savoir +
17 — Théâtre du Châtelet au Grand Palais (8°)
Singin' in the Rain
Du mardi 28 novembre au jeudi 11 janvier, 2h50 avec entracte. chatelet-theatre.com
18 — Théâtre Jean-Vilar, Suresnes (92)
Festival Suresnes Cités Danse - 26° édition - du 12 janvier au 11 février En savoir +
— David Drouard (S)acre — Mourad Merzouki Cartes Blanches — Cités danse connexions #1 : Sonia Duchesne La partie immergée de l’iceberg François Lamargot Reflets — Cités danse connexions #2 Ibrahim Sissoko Le Jardin des cris Bintou Dembélé S/T/R/A/T/E/S – Quartet — Cités danse connexions #3: Julien Saint Maximin et Camille Régneault Dos au mur Amala DianorMan Rec Amala Dianor Une — Farid Berki 25 ans de hip hop — Blanca Li Elektrik — Jann Gallois Quintette — Andrew Skeels Finding Now
Le chorégraphe Sylvain Groud, 48 ans, a été nommé hier à la direction du Centre chorégraphique national (CCN) de Roubaix Hauts-de-France / Ballet du Nord. Sa compagnie est basée à Vernon, en Normandie. Il succédera à Olivier Dubois, 45 ans, qui part à la suite d'un unique mandat (de quatre ans). 19 personnes ont postulé. La liste finale (ou short list) comprenait le belge Jan Martens qui s'est finalement retiré, Aïcha M'Barek avec Hafiz Dhaou, Olga de Soto qui s'est retirée elle aussi, Farid Berki (hip hop, basé à Villeneuve-d'Ascq en région Hauts-de-France) et Brahim Bouchelaghem (hip hop, né à Roubaix, en région Hauts-de-France). La date d'entrée en fonction est fixée au 1er avril 2018 au plus tard. Mais dès à présent l'équipe de la compagnie et du centre chorégraphique vont travailler ensemble.
Françoise Nyssen, ministre de la Culture, a donné son agrément à la nomination de Sylvain Groud à la direction du Centre chorégraphique national (CCN) Roubaix Hauts-de-France / Ballet du Nord. Elle a suivi la proposition du jury, validée par le Conseil d'Administration du CCN. Le jury était composé de représentants du ministère de la Culture, de la Région Hauts-de-France, de la Ville de Roubaix et du CCN.
Après une formation au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Sylvain Groud a commencé une carrière d'interprète avant de s'engager dans la création chorégraphique pour laquelle il a reçu notamment le Prix du Concours international de Paris. En 2002, il fonde la Compagnie MAD et s'installe en Normandie. Il crée de nombreuses pièces en multipliant les partenariats artistiques avec des auteurs, vidéastes, musiciens, plasticiens, comédiens. Il propose également des projets participatifs en lien avec les habitants du territoire. Il continuera à mener ce travail de création chorégraphique multi-focale au sein du Centre chorégraphique.
Le projet « CCN et vous ! », proposé par Sylvain Groud pour le CCN Roubaix Hauts-de-France / Ballet du Nord s’inscrit pleinement dans une démarche interactive et participative en défendant le développement de projets de proximité sur le territoire avec la volonté affirmée de mobiliser un public diversifié. Il souhaite placer le CCN dans une dynamique partenariale locale, régionale, et transfrontalière, notamment grâce au déploiement d’un CCN mobile. Le projet prévoit aussi le rayonnement national et international du centre chorégraphique.
Il démontre une ouverture marquée à l’ensemble des esthétiques chorégraphiques à la fois dans l’accompagnement des compagnies et la programmation envisagée. Il propose de consacrer une place importante aux chorégraphes féminines, en particulier dans le cadre d’association d’artistes.
Il succède au chorégraphe Olivier Dubois, artiste dont le parcours et les créations de grande ambition artistique sont fortement reconnues et ont vocation à se déployer en compagnie indépendante à compter de 2018.
Le guichet du théâtre où se déroule (re)connaissance, La Rampe, à Échirolles, Photo Fabien Rivière
Au moins, c'est clair : Espaces Magnétiques n'était pas le bienvenu au concours (re)connaissance, qui se déroulait les 24 et 25 novembre à Échirolles, au sud de Grenoble (France). Dans un premier temps, nous avons pourtant été invité à participer à un voyage de presse (au départ de Paris) à l'invitation du service de presse indépendant extérieur à la manifestation, qui fait son travail. Dans un second temps, nous sommes informés que notre voyage est annulé. Aucune raison n'est fournie. Nous apprenons seulement que l'initiative de cette décision revient à Philippe Quoturel, coordinateur du pôle production et médiation du Pacifique. Nous l'appelons pour en connaître la raison. Au téléphone, il joue l'étonné, celui qui ne sait rien. Il promet de nous rappeler le jour qui suit. Il n'en sera rien. Façon d'avouer le malaise. Manifestement, on nous reproche quelque chose, mais on ne peut pas nous le dire. Est-ce inavouable ? Nous reproche-t-on notre précédent article, publié à l'occasion de notre dernière venue, en 2013 (Le concours (Re)connaissance 2013 mi-figue mi-raisin) ? (re)connaissance serait-il rancunier ? Faut-il parler de représailles ? On peut remarquer que dans la revue de presse de l'édition 2013, notre article était le plus long et fouillé, occupant 8 pages sur 27 (soit 30 %). Cette année nous avons été accrédité sans problème à Boston et Minneapolis (États-Unis), Bruxelles (Belgique), Berlin (Allemagne), Lausanne et Bern (Suisse), Avignon, Strasbourg et Paris (France) notamment. D'une façon générale, il n'y a que très peu de journalistes présents. Vouloir entraver le travail d'un des rares qui fait le déplacement n'est pas très malin, et alimente l'hypothèse qu'il s'agit d'entretenir et protéger un entre-soi problématique.
C'est le symptôme d'une situation plus générale : depuis une décennie au moins, les théâtres sont tout-puissants. Et ils n'hésitent pas à écarter tout ce qui peut gêner leurs actions. Au mépris du respect dû à la plus élémentaire démocratie. Mais on peut se demander si les collectivités locales doivent continuer à subventionner des lieux et événements culturels qui s'adonnent à de telles pratiques ? La liberté de la presse ne devrait-elle pas d'ailleurs être inscrite dans les cahiers des charges des équipements ? D'autant plus que les milieux culturels adorent critiquer et déconsidérer les milieux politiques, qui les financent, et aiment à se présenter comme un possible (contre)modèle pour la société. Mais les politiques sont, eux, au moins, élus par la population pour une période plutôt courte, fixée à l'avance, cinq ans en général.
UN CONCOURS
Le jury de cinq professionnels, lors de la pause repas d'une heure, à « la table verte » comme nommée par un membre du jury en référence amusée à La Table verte (1932) du chorégraphe Kurt Jooss, dans un gymnase proche où mangent les professionnels, Photo Fabien Rivière
Mais revenons au projet de (re)connaissance : c'est un concours qui entend défendre le travail « de chorégraphes confirmés mais encore peu identifiés ou peu diffusés ». Il se déroule chaque année depuis 2009, sur deux jours, chaque fois dans un lieu différent de la région Rhône-Alpes. Une petite structure, le Pacifique - Centre de développement chorégraphique national (CDCN) à Grenoble, et une grosse structure, la Maison de la Danse à Lyon, en sont à l'origine. Cette année 16 « partenaires » nationaux participent à la manifestation : 1 théâtre national, 4 scènes nationales, 5 centres chorégraphiques (sur 19), 2 maisons de la danse, 1 centre de développement chorégraphique national, 1 scène conventionnée, 1 festival de danse et 1 association Musique et Danse (liste complète en fin d'article). Le concours de déroule sur deux jours, au rythme de six propositions quotidiennes d’une durée d’entre 10 et 30 minutes, interrompues par 1 heure de repas pour les professionnels, qui vont manger dans un gymnase tout neuf proche.
Un autre concours a vu le jour en 2010, Danse élargie, qui se déroule tous les deux ans à Paris en juin. C’est une initiative de Boris Charmatz qui dirige le Musée de la danse - Centre Chorégraphique National (CCN) de Rennes et de Bretagne, et du Théâtre de la Ville - Paris (on peut lire notre compte-rendu de l'édition 2016 Danse élargie entre Danse de surface et Danse du monde). Son principe : 20 propositions de 10 minutes et comprenant au moins 3 interprètes. Il a fait le choix d'un jury d’artistes, quand (re)connaissance est composé en 2009 par exemple quasi-exclusivement de programmateurs. Un effort a été fait cette année en conviant une journaliste danse qui a du métier, Marie-Christine Vernay, qui a longtemps travaillé pour Libération, et un chorégraphe qui a de la bouteille, Fabrice Lambert.
LE COUPLE
Trois duos ont été consacrés au couple, abordé sous l’angle de la psychologie. Et l’on ne peut pas dire que la psychologie réussisse à la danse contemporaine, comme la narration d’ailleurs. On pourrait même ajouter qu’il s’agira à chaque fois d’un couple hétérosexuel blanc de classe moyenne. Avec h o m e, qui ouvre le concours, Paul Changarnier nous présente un garçon et une fille (et un batteur sur scène, lui-même). On devrait dire un gentil garçon et une gentille fille. Elle est en gentille robe jaune, lui en gentil pantalon et chemise sombre. Déjà les oppositions sont en œuvre : garçon-fille, sombre-claire. C’est propre. Il y bien une tentative de désarticuler tout cela, mais la gestuelle, tout de soubresaut répétitif, pauvre, est épuisante. La pièce a déjà été présentée à Danse élargie en 2016. Avec Duo, de Cécile Laloy, qui clôt le concours, voici un grand mec et une petite nana. Ils sont habillés comme s’ils travaillaient dans une banque ou une compagnie d’assurance. Entre les deux, le Lowland de Roser López Espinosa nous expose sa joie à deux. Ça dégouline de bonheur. On peut se demander s’il ne s’agit pas en définitive, en sous-texte comme disent certains, de célébrer la joie du célibat, contre cette terrible fadeur qu’est la camisole du couple (du moins ici).
OONA DOHERTY
Oona Doherty, Photo DR
Le programme n’indique que les pays dont sont originaires les chorégraphes. Il oublie les villes qui sont pourtant toutes aussi importantes. Ainsi, Oona Doherty est Irlandaise. Mais elle vient de Belfast. Dans son solo, Lazarus and the Birds of Paradise, elle s’intéresse aux jeunes des quartiers populaires. On pourrait ajouter : violemment touchés par les politiques ultra libérales des gouvernements conservateurs successifs (et de ceux qui se disent « de gauche »). La danse contemporaine s’étant construite contre la question du populaire (à quelques exceptions) il est intéressant de la voir revenir sur le plateau. Au fond à gauche un container poubelle qui déborde, qui dégueule même. Au milieu du plateau la chorégraphe elle-même, en survêtement bleu foncé XL et T-shirt XXL idem. Les cheveux sont gominés et rejetés en arrière. Une femme masculine ? Les femmes sont-elles sous domination masculine dans les quartiers populaires ? Doivent-elles se masculiniser pour vivre ou survivre ? Oona Doherty possède une puissance expressive certaine. Dans une phrase elle peut vous mener au bord des larmes. En même temps, il nous semble qu'elle demeure entravée. On songeait en contrepoint à la puissance de feu du meilleur des groupes de rap (par exemple l'album Yeezus de Kanye West, sorti en 2013) et de rock (les britanniques Idles sont de Bristol). Elle porte un personnage, une jeune femme, mais la question de l'ego n'est pas totalement réglée. Elle porte un "Je", mais on aimerait qu'elle sache aussi lâcher prise, et joue plus avec l'espace même si elle le fait. Peut-être trop de puissance et de contrôle et pas assez de vraie faiblesse et désarroi. Et si le container poubelle était plutôt au milieu, omniprésent, bouffant l'espace, gênant tout ce bel ordonnancement ?
RODERICK GEORGE
Fleshless Beast de Roderick George, au Sophiensaele, Berlin, Photo Jubal Batisti
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C'est LA découverte du concours, qui justifie à elle seule le déplacement. Le Fleshless Beast, en français Bête sans chair, de Roderick George, né à Houston (États-Unis) et vivant à Berlin (Allemagne), est un véritable électrochoc. Pas uniquement sonore, d'une véritable déflagration. La musique pulse, mélange d’électro et de rap savants. Ultra brut et terriblement sensuel. Une véritable tuerie, comme disent les jeunes. C'est une création de LOTIC (J’Kerian Morgan), lui aussi de Houston (à écouter ICI), collaborateur de Björk et de Hercules and Love Affair, qui joue normalement live (mais absent pour cette date). Le public a découvert les 29 premières minutes d'une œuvre d'une heure créée le 26 octobre 2017 à Sophiensaele à Berlin.
Saluts à l'issue de Fleshless Beast, de Roderick George, (re)connaissance 2017, Photo Fabien Rivière
Ils sont cinq, dans une combinaison noire, avec un magnifique masque de céramique noir sur le visage. Le plateau est blanc. Ils évoluent dans une légère brume, constante. Magnifiques éclairages subtils : blanc, blanc cassé, vert, etc. Les interprètes suggèrent, dans leurs silhouettes et motricités, un univers peuplé de Fantômas. C'est un personnage apparu dans la littérature française en 1911, qui ne va pas cesser de fasciner cette dernière ainsi que le cinéma. C'est un criminel qui défie la police. Des forces souterraines et nocturnes sont à l'œuvre. Ici, les interprètes sont à la fois corps (chair) et esprits (malins). Le poids de leur corps est plus léger. Qui, comme dans la mythologie, peuvent apparaître et disparaître à volonté, et se changer, pourquoi pas, en cyprès, par pudeur. Un certain nombre d'enjeux demeureront secrets. Il nous semble qu’il existe, au delà des différences, une fraternité avec le to a simple, rock ’n’ roll ... song. de Michael Clark que nous avons vu récemment à Bern (Suisse) dans cette présence massive des fantômes (à lire ICI). Nous n’en avons pas l’habitude, mais nous n’avons pas à en avoir peur non plus. Le rapport à l’Histoire est puissant. Il ne s’agit pas d’être dans la célébration béate du moment présent ou de fantasmer un passé mythique. Il s’agit de négocier, dans la mesure du possible, avec le passé, de jouer avec lui quand c’est possible. Pas de psychologie ou de névrose, mais des forces où l’énergie vitale est constamment en jeu. On peut y voir aussi les marionnettes de l'allemand Oskar Schlemmer (1888 - 1943).
Roderick George a 32 ans. Il est né en 1984 dans une banlieue pauvre de Houston (état du Texas), confronté au racisme. Il y étudie la danse classique puis la technique moderne à l'école de Alvin Ailey. En 2003, il part à New York où il danse pour le Cedar Lake Contemporary Ballet en 2005, puis le Sidra Bell Dance NY et le Kevin Wynn Collection. Il décide de rejoindre la Suisse pour le Basel Ballet/ Theater Basel en 2007, puis la Suède avec le GöteborgsOperans DansKompani en 2012. Et enfin, il rejoint la Forsythe Company en février 2014 jusqu'à sa dissolution fin juin 2015 (entre Francfort et Dresde). En tant que danseur ou chorégraphe il a reçu divers prix. Il fonde sa compagnie à Berlin en 2015, et propose sa première création, Dust, d'une durée de 40 minutes, en janvier 2016. Fleshless Beast est sa seconde production dans ce cadre. Mais revenons à la question du racisme. À Grenoble, certains professionnels, blancs, ont du mal à admettre, et accepter que l'on puisse en rendre compte, l'interroger, et pourquoi pas le mettre en cause, au nom d'une "neutralité" éminemment suspecte et d'une conception éthérée de l'art (c'est un blanc qui rédige ces lignes). Contrairement à l'avis d'un membre du jury, cette proposition est tout aussi politique que celle de Oona Doherty. Et se contenter d'affirmer, comme l'ont fait certains professionnels, que cela faisait "trop de bruit" est assez sommaire, car il serait plus juste d'avouer que l'on ne connaît rien au rap et à l'électro, continents diversifiés et immenses pourtant, et, même, que l'on n'aime pas ça, et pourquoi pas que l'on déteste. Mais alors, vit-on encore dans son époque, et non dans une bulle qui sent la naphtaline ? Le rap et l'électro n'appartiendraient pas à la culture savante ? Quoiqu'il en soit, cette proposition a obtenue la 2° position dans les votes du public, ce qui est encourageant (mais cette information importante n'a pas été communiquée à la compagnie). La pièce de Roderick George se trouve confrontée à la vague glaciale de conservatisme en danse qui s'est abattue en France depuis quelque temps, où l'on ne tolère que les gentilles pièces de gentils chorégraphes. Mais si la danse contemporaine veut continuer d'exister, il faudra bien qu'elle accepte de suivre les travaux de chorégraphes qui entendent rendre compte et questionner avec courage et lucidité l'évolution du monde tel qu'il va.
Fabien Rivière
Kosh
PS #1. On peut regretter que le nom de l'épatant maître de cérémonie, le beatboxer KOSH, de Villeurbanne, personnage chaleureux et talentueux, ne soit même pas indiqué dans la feuille de salle.
PS #2. On trouvera ci-après les prix attribués. Nos Prix Espaces Magnétiques seraient :
Roderick George (Berlin, Allemagne) Fleshless beast 6 interprètes
PAUSE REPAS d'1 heure
Malika Djardi (France) Horion 2 interprètes
Fana Tshabalala (Afrique du sud) Border 1 interprète
Cécile Laloy (Saint-Étienne, France) Duo 2 interprètes
LE JURY
— Sandrine Mini, Présidente, directrice Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau — Marie-Christine Vernay, ancienne journaliste danse à Libération — Fabrice Lambert, chorégraphe — Jacques Maugein, ancien directeur de Chateau Rouge à Annemasse — Frédéric Durnerin, directeur Centre Culturel Agora Pôle National des Arts du Cirque de Boulazac
PRIX
1er prix du jury
Lazarus and the birds of Paradise de Oona Doherty
Coproduction de 7.000€ avec un temps de résidence au Pacifique Centre de Développement Chorégraphique National (CDCN) Grenoble-Auvergne-Rhône-Alpes
2ème prix du jury
Everything is ok de Marco D’Agostin
Coproduction de 4.000 €
Prix du public
Lazarus and the birds of Paradise de Oona Doherty
Coproduction de 4.000 €
(829 votants sur les deux soirs)
Mention spéciale du jury
Horion de Malika Djardi
Tournée
Les (re)connaissances* des 16 partenaires seront communiquées ultérieurement :
*Les partenaires s’engagent à diffuser un ou plusieurs spectacles ou extraits dans une programmation partagée, à offrir des coproductions, à s’engager sur des accueils la saison suivante. Les structures implantées sur un même territoire favoriseront une synergie dans l’accueil de leur (re)connaissance.
Le montant des prix est attribué par Le Pacifique, la Maison de la Danse, le Théâtre National de la Danse Chaillot – Paris, la MC2 Scène nationale – Grenoble.
PARTENAIRES
— Le Pacifique Centre de Développement Chorégraphique National (CDCN) Grenoble - Auvergne Rhône-Alpes
— La Maison de la danse (Lyon)
— La Rampe et la Ponatière - Scène conventionnée – Échirolles
— CCN2 - Centre Chorégraphique National de Grenoble - direction Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois
— Ballet Preljocaj - Pavillon Noir (Aix en Provence)
— CCNN - Centre Chorégraphique National de Nantes - direction Ambra Senatore
— CCNR - Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape - direction Yuval Pick
— Malandain Ballet Biarritz
— Festival Le temps d’aimer la danse (Biarritz)
— KLAP - Maison pour la danse (Marseille) - direction Michel Kelemenis
— Comédie de Clermont-Ferrand - scène nationale (Clermont-Ferrand)
— La Garance - scène nationale (Cavaillon)
— MC2 - scène nationale (Grenoble)
— Musique et Danse en Loire-Atlantique (Orvault),
— Le Merlan - scène nationale de Marseille
— Théâtre National de la Danse Chaillot (Paris).
Saluts à l'issue de Guerre de Samuel Mathieu, (re)connaissance 2017, Photo Fabien Rivière