Fabien Rivière pour Espaces Magnétiques |
Le blog français HILDA, — sous titré Why the fuck am I a dancer ? — du nom de la danseuse professionnelle qui en est à l'origine, publie un texte signé par 29 interprètes professionnels, Lettre ouverte des danseuses et danseurs « Nous avons des prénoms », qui décrit le déroulement d'une audition qui a eu lieu au CentQuatre (Paris) le 15 juin 2018, simultanément pour quatre chorégraphes (Emilio Calcagno, Kaori Ito, Anthony Egea, Kettly Noël). Ils détaillent un certain nombre de faits survenus, et estiment que cette audition s'est mal passée. Et affirment :
Votre comportement, lors de cette audition, n’est pas en adéquation avec la responsabilité et la mission de votre compagnie. Votre audition a été la fois de trop. Nous ne voulons plus que cela se reproduise.
On peut élargir le questionnement en précisant que la Lettre ouverte est adressée à différents interlocuteurs, dont le Centre national de la danse, qui a connu sa première grève le 4 octobre 2016 (ICI et ICI), révélant aussi un profond malaise. Et si on élargit encore, on peut remarquer la violence des uns sur les autres, notamment mais pas seulement de ceux qui ont des postes de pouvoir sur ceux qui n'en ont pas ou moins (programmateurs sur chorégraphes, programmateurs sur journalistes, etc.). On pourrait parler de violence professionnelle ou sociale. D'où la question : comment en est-on arrivé là, que faire pour que cela cesse, quelle organisation professionnelle mettre en place ?
Fabien Rivière
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[introduction par le blog]
Par cette lettre ouverte des danseuses et danseurs, ce n’est pas seulement ma voix que je partage. Ce sont LES voix à l’unisson des danseuses et danseurs qui ont envie de faire changer les choses. Et je suis fière que cela se produise ici. Le 15 juin 2018 se tenait au cent-quatre, l’audition sur convocation, de la Compagnie Eco, dirigée par Emilio Calcagno. Le projet réunit quatre chorégraphes, Emilio Calcagno, Kaori Ito, Anthony Egea, Kettly Noël. Quatre postes sont à pourvoir : 2 hommes, 2 femmes. Malheureusement, l’audition pour ce projet, s’est mal passée. Ici, c’est un Nous, danseuses et danseurs, qui parlons aujourd’hui. Afin de dire à cœur ouvert, ce que nous ressentons tout bas. Nous avons décidé de ne pas garder pour nous ce qui s’est passé, afin d’apporter une vraie réflexion sur notre métier, et les conditions problématiques de certaines auditions.
A l’attention du Ministère de la Culture, de la compagnie ECO, des chorégraphes Emilio Calcagno, Kettly Noel, Antony Egea, Kaori Ito, de l’établissement Le cent-quatre, du Centre National de la Danse, ainsi qu’à toutes et tous, actrices et acteurs de notre métier, danseuses, danseurs, chorégraphes, assistantes et assistants chorégraphes, directrices, directeurs de compagnies, productions, administratrices, administrateurs, directrices et directeurs de théatres, metteuses et metteurs en scène…
Nous sommes danseuses et danseurs free-lance. Sélectionnés, après envoi de nos candidatures et vidéos spécifiquement demandées, puis convoqués à votre audition se déroulant à Paris, nous nous sommes déplacés depuis Paris, mais aussi de toute la France, d’Angleterre, de Suisse, d’Allemagne… Nous avons payé, avions, trains, trajets, hôtels et frais annexes pour être présents devant vous en ce 15 juin 2018.
Votre audition a eu lieu au cent-quatre : l’espace idéal lorsque nous n’avons pas de budget pour nos entraînements ou répétitions de futurs projets, puisque libre d’accès, et ouvert à tous.
L’audition de votre projet, destiné à la scène, se déroule dans les grands espaces du cent-quatre sur ce sol en béton. Pourquoi ce choix alors que des studios de répétitions existent là-bas ? > SUITE
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