Exposé au Musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam, Pays-Bas.
Edgar Degas (Paris, 1834 - Paris, 1917).
NOTICE du Musée Boijmans Van Beuningen (texte anglais ci-dessous : (1))
« Marie van Goethem avait quatorze ans quand elle a posé pour cette sculpture. Degas l'a modelé dans de la cire colorée et l'a fourni avec de vrais cheveux, un arc de soie, de vrais vêtements et des ballerines. Il est presque aussi réaliste que les modèles en cire de Madame Tussauds [musée de cire fondé en 1835 à Londres par l'artiste française Marie Tussaud] et a provoqué un scandale lors de son exposition en 1881. Degas n’a plus jamais montré ses sculptures en public, bien qu’il en ait réalisé quatre-vingt. Vingt-cinq copies en bronze de la petite danseuse ont été coulées après sa mort. » [traduit de l'anglais par Espaces Magnétiques]
NOTICE du Musée d'Orsay, Paris, France (ICI) :
« À la mort de Degas, en 1917, on trouva dans son atelier 150 sculptures en cire ou en terre. Du vivant de l'artiste, l'ensemble était demeuré à peu près inconnu du public, à l'exception de la Danseuse de 14 ans, que Degas montra à l'exposition impressionniste de 1881.
Colorée au naturel, coiffée de vrais cheveux, vêtue d'un tutu et de véritables chaussons, elle témoigne d'un hyperréalisme, d'un vérisme poussés à l'extrême. Présentée dans une vitrine à la manière d'un spécimen de museum, elle révèle un Degas presque anthropologue ou naturaliste. Les critiques ne s'y trompèrent pas : l'oeuvre fut violemment accusée de représenter la fillette de manière bestiale ; on la compara à un singe ou un aztèque ; on lui trouva un visage "où tous les vices impriment leurs détestables promesses, marque d'un caractère particulièrement vicieux".
Degas poussait ainsi à bout la logique du réalisme, si en vogue par ailleurs, en dépeignant sans fard ni hypocrisie, de manière quasi scientifique, la société de son temps. L'édition en bronze qui fut faite après sa mort, dont la statuette du musée d'Orsay est un exemplaire, tenta de préserver au mieux les caractéristiques de la cire. La cage de verre est le seul élément voulu par Degas lui-même, affirmant le statut d'oeuvre d'art de la Danseuse. »
(1) « Marie van Goethem was fourteen when she posed for this sculpture. Degas modelled it in coloured wax and furnished it with real hair, a silk bow, real clothes and ballet slippers. It is almost as lifelike as the wax models at Madame Tussauds, and caused a scandal when it was exhibited in 1881. Degas never showed his sculptures in public again, although he made as many as eighty. Twenty-five bronze copies of the little dancer were cast after his death. »