Le numéro 11 de la Revue du crieur vient de paraître. Trois des onze articles qui le composent portent sur un sujet préoccupant : la mainmise du secteur privé sur le spectacle vivant dans un objectif de pure rentabilité économique (cf. descriptif ci-dessous).
Fabien Rivière
— L'envers des friches culturelles. Quand l'attelage public-privé fabrique la gentrification. (par Mickaël Correia)
Un peu partout en France, des espaces qui faisaient auparavant l'objet d'occupations illégales sont aujourd'hui convertis en lieux culturels « engagés », « branchés », et « créatifs », par une poignée d'entrepreneurs ambitieux qui entendent revaloriser des quartiers dépréciés. Mais cette « valorisation » semble avant tout financière — et profiter essentiellement aux investisseurs privés qui avancent main dans la main avec les acteurs publics.
— Le « capitalisme culturel » à l'assaut du spectacle vivant. Pourquoi les salles de spectacles passent aux mains du privé. (Antoine Pecqueur)
Vivendi, Fimalac, Live Nation, Vente-privée : ces grands groupes ont en commun d'investir dans la musique, le théâtre, le cirque... Aujourd'hui, leurs opérations sont facilitées grâce à la complicité de l'État qui, par le biais de crédits d'impôts, délégations de service et autres partenariats favorise cet essor. Enquête sur ce changement de paradigme majeur dans la politique et l'économie culturelle française.
— Pour une culture désirable. Sortir des poncifs des politiques culturelles. (Paul Rondin)
La politique culturelle semble de plus en plus introuvable et laisse libre cours aux intérêts d'acteurs privés qui en transforment à la fois la nature et la mission. Le directeur délégué du Festival d'Avignon, Paul Rondin, en appelle à une réactivation du désir des spectateurs à partir d'une réflexion collective qui associerait les publics aux animateurs de la culture.
Revue du crieur, n°11, éditions La Découverte et Mediapart, parue en octobre 2018. En savoir +
Prochain numéro en février 2019.