« Ce colloque pluridisciplinaire et transchronologique sera l’occasion de questionner les phénomènes de censure, institutionnelle ou plus officieuse, s’exerçant sur les corps dans les arts.
Comment certains corps sont-ils invisibilisés ou formatés ? Quels regards identifient et pathologisent des corps pour mieux les contrôler ? Quels mécanismes de résistance et de détournement de la censure émergent dans les arts et/ou sont générés par les artistes ?
Telles sont quelques-unes des différentes interrogations déployées par les intervenant·e·s afin de mieux cerner le phénomène polymorphe et les enjeux socio-politiques de la censure en France ou s’exerçant sur des œuvres françaises. »
PROGRAMME
VENDREDI 4 FÉVRIER
10h — Accueil des participants
10h15 — Introduction
10h30 — INVISIBILISER ET FORMATER LES CORPS
— La censure des “nudités” à Paris au XVIIIe siècle
— “Une tête que Raphaël eût donnée à Marie posée sur un cou que Jean Goujon
eût donné à Vénus” ou les normes de la description “réaliste” du corps féminin.
— Instagram et la censure des corps sexisé
12h — Pause déjeuner
14h — CONTRÔLER L’IMAGE, ENCADRER LES CORPS :
CENSURE PAR LES INSTANCES DU POUVOIR
— Le concert et le roi de France pendant les Guerres de religion :
contrôler et mettre en scène les corps par la musique
— Commerce des photographies obscènes et contrôle du corps féminin
dans les archives policières parisiennes de la fin du Second Empire.
15h — IMPORTER L’IMMORAL, CENSURER LES ÉROTISMES :
RÉCEPTION D’ŒUVRES FRANÇAISES À L’ÉTRANGER
— Enjeux de la (auto)censure dans les éditions et les traductions chinoises
du Journal du voleur de Jean Genet
— La censure du corps et de l’érotisme visant les films français importés
pendant la dictature portugaise (1926-1974)
16h — Pausé café
16h45 — REGARDS : IDENTIFIER ET PATHOLOGISER DES CORPS POUR MIEUX LES CONTRÔLER
— In(k)sane. Tatouages et monstration du corps déviant dans les asiles
en France à la fin du XIXe siècle.
— Où sont les Sourd·es ? : un regard contemporain de la télévision française
des années 1950-1975
18h — Fin de la première journée
SAMEDI 5 FÉVRIER
10h — Accueil des participant-es
10h30 — REJOUER OU DÉTOURNER LA CENSURE POUR LA DÉJOUER ?
— Jouer la censure pour déjouer les normes :
Deborah de Robertis et l’exposition du corps
— Incarner la sauvage pour dévoiler la norme :
le “Monstre d’amour” de Rébecca Chaillon
— Mascarade et queernaval : les identités artificielles subverties
12h — Pause déjeuner
14h — DES SCÈNES DE RÉSISTANCE ?
— Histoire du cirque, entre censure, canons esthétiques et liberté transgressive
— Entre mainstreamisation et hétérotopie :
quels regards et quels discours sur les corps drag
15h — Pause café
15h30 — Table-ronde : ART, GENRE ET VISIBILITÉ :
PORTER DES RÉCITS/IMAGES/VÉCUS CONTRE LA CENSURE
Modération par Hortense Belhôte avec :
Salomé Burstein, commissaire d’exposition, chercheuse et membre de Lusted Men
Marion Chevalier, commissaire d’exposition, chercheuse et membre de Lusted Men
Hélène Fromen, artiste, chercheuse et membre fondatrice du collectif Modèle vivant.e
Maya Inès Touam, artiste et photographe plasticienne
17h — Fin du colloque
LIEU : École nationale des chartes - 65, rue Richelieu, Paris (France)
DATE : Vendredi 4 et samedi 5 février 2022 - De 11h à 18h