Mais s'agit-il vraiment d'un « rapprochement », le terme est utilisé deux fois dans le communiqué de presse ? « C'est une fusion », nous indique un observateur, ce qui n'est pas exactement la même chose. Et qui dit fusion, poursuit le même, aboutit souvent à des licenciements de personnel, pour réaliser des économies. Il y a aussi l'idée que "le plus gros mange le plus petit", en l'espèce Montpellier Danse ne ferait qu'une bouchée du CCN.
Le pourtant long communiqué de MMM ne fait pas état de problèmes budgétaires à régler ou d'économie-s à réaliser. Au contraire, elle indique qu'elle « a réaffirmé ces trois dernières années son soutien à la danse en votant des aides supplémentaires au deux structures : + 50 000 euros en 2021 au CCN, + 50 000 euros en 2023 à Montpellier Danse. » Mais Philippe Verrièle dans La Lettre du spectacle du 13/07/2023 page 4 écrit : « Une fusion sur la table de travail du ministère, qui est bien entre les mains des tutelles, et qui permettrait de solutionner une part de l'équation financière autant que d'apaiser des tensions locales. »
Le bilan d'ICI - CCN de Montpellier/Occitanie serait bon, qui tient à remplir ses missions. Le budget ne présenterait aucun déficit, selon lui.
C'est sensiblement différent du côté de Montpellier Danse. On découvre dans Midi Libre du 04/10/2023 (ICI) cette remarque : « Il [Didier Deschamps] devra entre autres rétablir le budget à l'équilibre [de Montpellier Danse] alors que le manque à gagner était estimé à 400 000 € pour 2024 selon le directeur Jean-Paul Montanari. » Plus précis, actu.fr écrit le 31/10/2023 : « Le 4 juillet dernier, lors du bilan du festival Montpellier Danse, Jean-Paul Montanari déplorait d'ailleurs le manque de moyens : « Il manque 400 000 € pour la nouvelle saison... Nous sommes face à deux solutions : maintenir la programmation et annoncer un déficit de 400 000 € en juillet 2024, ou se résigner à ne faire qu'un demi-festival l'été prochain », expliquait-il alors. » 400 000 € représentent 12 % d'un budget annoncé à 3,3 millions d'euros. D'où vient ce déficit soudain ? « (...) le programmateur [Jean-Paul Montanari] a rappelé que le CCN et l'Opéra se sont retirés de l'organisation de la saison. » (Midi Libre, 03/07/2023, ICI)
Mais un observateur nous fait remarquer que le budget annoncé de Montpellier Danse, 43 ans, de 3,3 millions d'euros est très faible, par rapport par exemple à celui du Festival d'Avignon, 77 ans, de 17 millions d'euros pour 2022 (ICI). Le second bénéficie d'un budget 5 fois plus élevé. D'autant plus que l'Etat n'octroie à Montpellier Danse, festival et saison réunis, en 2022 que 322.000 € (MMM participe à hauteur de 41 % au budget et la ville 0 %, pour des recettes propres de 32 %, « ce qui est énorme » selon Jean-Paul Montanari (Midi Libre, 03/07/23)). Du côté du CCN, en 2022, sur un budget de 2.410.000 €, les recettes propres représentent 550.000 € (23 % du budget) et les subventions 1.734.000 € (72 % du budget; DRAC Occitanie - Etat : 971.000 € (56 % des subventions), Région : 563.000 € (32 % des subventions), MMM : 160.000 €, ville de Montpellier 0 €).
Contre une lecture erronée sinon démagogique des chiffres (sur le mode : "Il y a trop d'argent dans la culture", et "qui serait mieux utilisé ailleurs (le social par exemple)"), on rappellera que les estimations quant à la fraude fiscale en France, par an, varient de 50 à 120 milliards (Rapport, Assemblée nationale, Jean-René Cazeneuve, 2022, n°292, annexe n°26, p. 7, ICI). Qui précise : « Les effectifs du contrôle fiscal ont diminué de plus de 4.000 personnes depuis 2010, dont 1.600 depuis 2017. »
L'audience du festival d'Avignon en 2022 est de 125.000 personnes contre 32.000 pour Montpellier Danse (soit 3,9 fois plus, et non 5 fois, si elle était proportionnée au budget). Proportionnellement à son budget, Montpellier Danse a plus de public.
Par ailleurs, la seule subvention versée par la ville de Paris au Théâtre de la Ville était de 11,25 millions d'euros en 2021 (ICI). En 2014, le budget de la Maison de la danse de Lyon était de 6,53 millions d'euros (ICI).
N'est-ce pas le problème principal, devant tous les autres ? La danse, comme parent pauvre de la culture. S'agit-il de demander des économies à un parent pauvre ? La mission demandée risque de mettre sur la défensive la profession qui devrait plutôt être à l'offensive pour demander sinon exiger une augmentation légitime et significative des subventions de l'État par exemple ? Montpellier est la 7° ville du pays en terme de population. Ne pas confondre faux problème et vrai problème.
Montpellier Danse bénéficie d'« une convention de subvention triennale.» On l'apprend en lisant le compte rendu d'une cérémonie en juin dernier où Jean-Paul Montanari « a été élevé au rang de commandeur des Arts et des Lettres par le ministère de la Culture. (ICI) » D'ailleurs, il s'agit « de la plus haute distinction du ministère de la Culture », précise Midi Libre (ICI). Cérémonie ouverte par le maire de la ville, en présence de Christopher Miles, directeur général de la création artistique au ministère de la Culture. Maire présenté ainsi : « Ami personnel du directeur du festival de danse qu'il fréquente, le festival, la saison, avec une passion sincère depuis... toujours (...). » Il n'est alors pas encore question de « rapprochement. » Bref, un titre (très) honorifique (de l'Etat), un peu d'argent (de MMM, +50.000 €) et une "belle" cérémonie (« Très ému, aux bords des larmes même lors de la cérémonie (...) » (Midi Libre, 23/06/2023)) pour rendre votre interlocuteur plus conciliant dans les négociations (de départ) ?
Du côté du théâtre à Montpellier c'est bien précisément « une fusion » qui est annoncée pour le début de l'année prochaine entre le festival Le Printemps des comédiens et le Domaine d'O sur lequel il est situé (La Scène, Automne 2023, p. 133). Mais c'est la même personne qui est à la tête des deux structures. La forme juridique retenue devrait être celle d'un établissement public de coopération culturel (EPCC).
QUI DÉCIDE ?
Mais pourquoi effectuer cette fusion ? Quelle est la nécessité du projet ? Réponse de MMM : « Permettre à ces lieux de répondre aux enjeux et défis actuels de la création, de la production et de la diffusion de la danse contemporaine. Il est inévitable si Montpellier veut continuer à être demain un des grands carrefours européens où danseuses, danseurs et publics se rencontrent. Où l’art chorégraphique de demain s’inventera. » Quels enjeux ? Quels défis ? Quelle danse contemporaine ? L'argument n'est-il pas un peu général ? Garantir une pluralité de points de vue n'est-il pas autrement plus important sinon vital pour le futur de la danse (c'est la position de Christian Rizzo explicitement exprimée et de beaucoup de professionnels) ? Et, surtout, qu'en aurait pensé Dominique Bagouet, qui a fondé le Centre chorégraphique en 1980 ?
Qui veut cette fusion ? La profession ? Non. ICI - CCN de Montpellier ? Non. Montpellier Danse ? Non. Résulte-t-elle d'une discussion publique démocratique ? Non. Résulte-t-elle d'un audit demandé à une autorité compétente et indépendante et rendu public et discuté ? Non. La fusion est-elle aussi, a priori, un gage d'efficacité, notamment économique ? Non. L'observation des relations de pouvoir par exemple de Renault sur Nissan, les deux parlaient d'« alliance », autre mot de « rapprochement », montre qu'en lui même il ne garantit aucune réussite automatique si il n'est pas pensé en amont de façon approfondie. Si il se fait contre une partie, il a de forte chance d'échouer.
L'hebdomadaire local l'Agglorieuse du 12/04/2023 révélait qu'un journaliste culturel du quotidien de droite Le Figaro, François Delétraz, avait déposé sa candidature auprès du maire précédent de Montpellier afin de succéder à Jean-Paul Montanari, le même ayant co-écrit depuis un ouvrage consacré au nouveau maire, sorti cette année (Michaël Delafosse - L’atypique maire socialiste de Montpellier). Selon l'Agglorieuse du 19/07/2023 le poste aurait de nouveau échappé à l'intéressé.
Quoiqu'il en soit, cette nomination changerait sinon détruirait la ligne artistique défendue depuis l'origine. Que l'information soit vraie ou pas, se pose la question de la capacité ou de la volonté du politique local de respecter l'intégrité artistique d'un lieu. Si la nomination à la tête d'un CCN suit une procédure réglée (appel à projet, audition), ce n'est pas le cas pour Montpellier Danse qui est, comme l'on dit, "à la discrétion" du maire. On nous dit : il paye, donc il fait ce qu'il veut. Cela se discute. N'est-ce pas en effet un réflexe monarchique (le fameux "fait du prince" du "prince éclairé") ? Car il s'agit bien d'argent public, dans une République, donc qui doit s'inscrire dans un dispositif raisonné et respectueux sinon public ? « Il paye » grace aux impôts et aux taxes. Il s'agit bien d'argent public, et non privé. Au passage, on peut indiquer que les lignes artistiques demeurent de qualité dans ces deux principales structures consacrées à la danse, dans la deuxième ville de France après Paris en terme de qualité de l'offre artistique en danse contemporaine.
DÉPARTS ?
Officiellement, tout va bien. Didier Deschamps, dans une interview à La Gazette de Montpellier (9-15/11/2023) explique : « L'idéal serait de profiter des départs concomitants de Christian Rizzo, dont le mandat se termine en décembre 2024, et de Jean-Paul Montanari, qui doit partir à la retraite, pour lancer une nouvelle étape de l'Agora ». Mais on notera la subtilité : Le départ de Rizzo est décidé, pas celui de Montanari. Il « doit partir à la retraite » n'est pas il « va partir », ou même il « part », puisque son départ est annoncé depuis très longtemps, sans aboutir. Comme dirait la maire de Lille, Martine Aubry : « Quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup ». Enfin, il se veut rassurant : « Dans tous les cas, il n'y a aucun moyen de passer en force. Il faut arriver à un système gagnant/gagnant, pour respecter le travail accompli des deux côtés de l'Agora, avec un personnel très impliqué. » Et si, « respecter le travail accompli », c'était ne rien faire ? Et en quoi fondre les deux structures c'est « respecter le travail accompli » ?
Le départ de Jean-Paul Montanari ? En juin 2021 il répondait ceci à Jean-Paul Guarino pour Offshore - création contemporaine Occitanie (ICI) : « Dans la tempête actuelle, ne croyez pas que le capitaine va partir. Il est clair que tant que cette histoire d’épidémie n’est close et qu’on n’a pas retrouvé une sorte de stabilité, je ne quitterai pas ce navire. A part ça, je suis en dialogue avec les pouvoirs publics et particulièrement la Métropole et son président, Michaël Delafosse, qui ne souhaite pas pour l’instant que je quitte mon poste. Moi-même, je dois dire que l’adversité me donne de la force. Je suis fabriqué comme ça. Je suis désolé mais c’est comme ça. C’est très difficile en ce moment et c’est ça qui me donne cette espèce d’énergie qui surprend tout le monde, qui fait que je repose des questions sur tout, je restructure, j’interviens dans tous les secteurs, alors que ces derniers temps, j’avais un peu laissé courir. Je reviens absolument partout. Donc voilà, j’en suis plutôt là, même si je connais certains matins, physiquement, des fatigues terribles, j’aurai 74 ans à la fin de l’année. C’est comme ça. Et en même temps je vois partir Raimund [Hoghe, décédé le 14 mai 2021], dans son sommeil. Il était un peu plus jeune que moi, un an de moins. Gisèle [Depuccio, directrice adjointe de Montpellier Danse] me dit que je mourrai dans mon bureau. »
Et : « Question : Cela pourrait être un acte de construction que de partir ?
J-P. Montanari : Non, pour moi, partir sera de toute évidence une mort. Je pense que je mourrai quelque temps plus tard. C’est comme ça, ce n’est pas grave. Ça ne me trouble pas plus que ça, mais c’est ma vie ici. Je vis tout seul, ma vie ici, c’est ce bureau. C’est pour ça qu’il est aussi grand sans doute, je n’en sais rien. » Enfin : « Il n’y a qu’une seule chose qui m’irait, c’est que je tombe dans mon bureau, et que je finisse comme Georges Frêche, en activité. » On lira aussi l'article de Lokko publié le 10 juillet 2022 (ICI) titré Jean-Paul Montanari : la comédie des vrais faux adieux, où ce dernier souhaite « une maîtrise de la transition par ses propres soins, via la désignation d’un assistant successeur putatif, sur lequel il exercerait un “contrôle de qualité” selon ses mots. »
Jean-Paul Montanari a été Interrogé en clôture de la dernière édition de Montpellier Danse le 3 juillet dernier, sur le mode « Et alors, ce départ, on en reparle ? ». Ainsi, « Non, ce festival dédié à la mémoire [2024], ne sera pas son dernier festival, "mais peut-être l'avant-dernier". » (Midi Libre, 03/03/07) Tout est, évidemment, dans le "peut-être".
Pour mémoire, on savourera cet extrait d'un article de Libération signé Marie-Christine Vernay paru le 5 juillet 1995 : « Même si, une fois de plus, il [Jean-Paul Montanari] déclare qu'il ne fera pas le prochain Montpellier Danse, qu'il prend une année sabbatique, qu'il entend devenir directeur de la piscine ou s'occuper des crèches. Une façon de rappeler régulièrement qu'il a envie de lâcher prise. » (ICI)
RÉACTIONS
Localement, les réactions sont variées. Une source : « On n'est au courant de rien. L'opacité règne ». Une autre source, au sujet de l'annonce de MMM : « C'est à l'étude [au sens de très hypothétique], c'est une idée [insistant sur le mot]. (...) Cela peut aller d'une simple convention entre les deux structures à un rapprochement. » Ailleurs, un-e journaliste renseigné-e assure que tout cela n'est que « l'écume des choses » et que rien n'adviendra. Un-e autre aussi renseigné-e confirme.
L'Association des Centres Chorégraphiques Nationaux (ACCN) a protesté dans un communiqué de presse, faisant état « de méthodologie partiale, unilatérale et non concertée employée par la Ville et la Métropole de Montpellier. » L'ACCN a demandé par ailleurs le 27 octobre dernier au Syndeac d'intervenir. La position de ce dernier est « de défendre les labels », comme il nous a été expliqué. Mais pas de prise de position publique, à ce jour, un mois plus tard. Les deux structures échangent cependant. ICI - CCN « ne souhaite pour l’instant rien ajouter au communiqué de l’ACCN (...) [qui] semble décrire assez bien la situation. » Mais Philippe Verrièle nous apprend, dans La Lettre du Spectacle du 20/10/2023, que « la situation [du CCN] attiserait cependant l'intérêt de personnalités comme Nicolas Dubourg, le directeur du Théâtre de la Virgule (Montpellier) [en réalité il s'agit du Théâtre La Vignette – Université Paul Valéry, depuis 2014] et président du Syndeac. Interrogé par La Lettre du Spectacle ce dernier « dément totalement. » » Formulé autrement, cela suggère l'idée que le nouvel établissement aurait pu être envisagé comme une proie facilement absorbable par un acteur local étranger au milieu de la danse. Par ailleurs, pour le moment, aucune prise de position officielle de la région Occitanie ni du Ministère de la Culture.
On peut rappeler ces faits survenus en 2019. Le 29 janvier de cette année Midi Libre publiait un article titré « Montpellier : Jean-Paul Montanari éjecté du Centre chorégraphique national de danse » (ICI), précisant : « Tout puissant patron du festival et de la saison Montpellier Danse, Jean-Paul Montanari ne fait plus partie du conseil d’administration du centre chorégraphique national de Montpellier, que dirige Christian Rizzo. Poussé vers la sortie lors du dernier conseil, il a été remplacé par le chorégraphe Didier Théron. Le CCN et le festival Montpellier Danse cohabitent à l’Agora dans une grande indifférence. » Il était précisé : « Leurs tutelles respectives (Région, Métropole, État) voudraient davantage de passerelles. Jean-Paul Montanari serait-il devenu un obstacle ? Son départ de la direction du festival est programmé pour 2020. » Ce n'est pas exactement ce qui est arrivé. Et un jeune chorégraphe vient par exemple d'être accueilli par le CCN avec le soutien de Montpellier Danse.
Par ailleurs, hasard du calendrier, on notera que le 6 octobre 2023, soit un jour après la révélation du communiqué de presse de MMM, le journal Zébuline, publiait une interview de Christian Rizzo, où on trouve cette question et cette réponse (ICI) : « (Question) : Où en sont vos relations avec Montpellier Danse, qu’on dit parfois tendues ?
(Christian Rizzo) : J’aime beaucoup l’idée que nos deux structures, très différentes, apportent chacune son regard et son état du monde. »
DU POLITIQUE
Ce qui se joue aussi ici, c'est la capacité d'un responsable de structure recevant principalement des fonds publics à mobiliser (ou pas) en faveur de son projet ce que l'on nommera le politique. Et justement, dans cet article, le journal écrit dans le sous-titre, ceci : « Christian Rizzo nous parle de la politique artistique [nous soulignons] qu’il a mis en œuvre depuis son arrivée (...) ». On retient "artistique", oubliant "politique", au sens étroit du mot, soit "autorité-s politique-s".
On apprend ce 15 novembre la nomination de Rostan Chentouf, directeur délégué d'ICI - CCN de Montpellier, "numéro 2" de la structure, à la direction de La Place de la Danse - Centre de développement chorégraphique national (CDCN) Toulouse Occitanie (ICI).
Départs du n° 1 et du n°2. Le CCN est-il prêt alors pour être rapproché - fusionné - absorbé - dépecé - dilué, comment faut-il dire ? Fondé en 1980 par Dominique Bagouet, alors centre chorégraphique régional, il disparaitrait en 2024 après une existence de 44 ans ?
En janvier 2022, Christian Rizzo accordait une interview à Vincent Pourrageau pour Midi Libre (31/01/2022). Il y déclarait : « Avec ce qu’on a traversé, on est tous mal en point. Mieux vaut considérer le corps social comme un corps qui a été abîmé. » Il n'est pas sûr que cette affaire participe à améliorer les choses.
Fabien Rivière ©
(1) La nomination comme président était annoncée comme effective dès le début juillet dernier par Midi Libre.
MICHAËL DELAFOSSE et la CULTURE (Selon l'ouvrage Michaël Delafosse - L’atypique maire socialiste de Montpellier de Christine Ducros et François Delétraz, éd. du Rocher, 2023) :
« J’ai été sollicité par plusieurs des proches du président [Macron] notamment pour le ministère de la Culture. J’ai refusé, car je suis pleinement engagé pour Montpellier. (p.114) « Il est d’une droiture intellectuelle qui, à une époque où le cynisme prévaut, peut parfois dérouter, mais qui fait toute sa force. » (p.126) « Il affirme surtout qu’il ne sera pas « un coupeur de têtes, la culture a besoin de bienveillance, de liberté et d’écoute ». (p.144) « Dans sa hiérarchie des valeurs, Michaël Delafosse place l’artiste et l’écrivain au sommet, bien avant les politiques. » (p. 149)
— Autre domaine, autre méthode. On peut s'intéresser à ce qui se passe dans la région dans le domaine des industries culturelles et créatives (ICC), où il est question de « fédérer les forces ». L'université Paul-Valéry Montpellier-III souhaite former un partenariat avec l’École d’architecture et les trois écoles d’art de Montpellier, dans le cadre d'un EPE (Établissement public expérimental). Mais Anne Fraïsse, présidente de cette université, « souligne par ailleurs que l’EPE est "totalement différent de la fusion " : il n’y a pas de risque de "dissolution" pour des écoles qui travaillent en plus dans le même domaine, "on les prend vraiment comme des partenaires. L’idée c’est de travailler ensemble et de construire ensemble un EPE". » (source)
— La candidature de Montpellier-Sète fait partie des quatre villes finalistes pour le titre de Capitale Européenne de la Culture en 2028.
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Association des Centres chorégraphiques nationaux
COMMUNIQUÉ EN RÉACTION À LA SITUATION
DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE MONTPELLIER
Le 16 octobre 2023, par voie de parution sur le site d’information News Tank Culture, l’Association des Centres chorégraphiques nationaux a appris avec stupéfaction qu’à l’issue du Conseil d’administration de l’association Montpellier Danse, en date du 4 octobre 2023, une mission relative à un projet de « rapprochement » entre l’association Montpellier Danse et l’association ICI—Centre Chorégraphique National Montpellier/Occitanie a été confiée au Président de Montpellier Danse nouvellement désigné.
Cette information est confirmée par la publication d’un communiqué de presse de la Ville et de la Métropole de Montpellier, s’exprimant au nom et pour le compte des concernés et notamment de l’État et de la Région Occitanie.
L’ACCN est préoccupée, tant sur le fond que sur la forme, par les termes de ce communiqué et par la méthodologie partiale, unilatérale et non concertée employée par la Ville et la Métropole de Montpellier. Appeler ainsi à une « coopération renforcée » entre deux structures tout en souhaitant réfléchir – depuis une position équivoque – « l’avenir de la danse à Montpellier », n’augure pas d’un cadre de travail constructif et équitable dont le secteur chorégraphique a besoin.
De surcroît, les objectifs de ce projet de « rapprochement » étant notamment : « d’établir les scénarii de gouvernance, structure juridique, (...) et de mener une concertation, médiation et un accompagnement du personnel des deux structures en prévision de leur rattachement futur au sein du nouvel établissement. », nous souhaitons que la Ministre de la culture ainsi que la Présidente de la Région Occitanie clarifient respectivement, dans les meilleurs délais, le positionnement du Ministère de la culture et celui de la Région Occitanie sur ce projet de « rapprochement », ainsi que sur leur attachement à la présence d’un Centre chorégraphique national de plein exercice à Montpellier/Occitanie.
Par ailleurs, nous interpellons également le Syndeac – qui compte le Centre Chorégraphique National Montpellier/Occitanie parmi ses adhérents – pour lui demander de se conformer au mandat et aux prérogatives qui lui sont confiés par ses adhérents pour, d’une part, défendre et représenter l’un de ses adhérents, et, d’autre part, veiller à une sincère concertation entre les différentes parties prenantes concernées.
Enfin, l’ACCN souhaite également apporter et affirmer son soutien à tou·te·s les salarié·e·s du CCN Montpellier/Occitanie, particulièrement concerné·e·s par la publication de ce communiqué de presse, alors que l’entrée en fonctions de la prochaine direction générale et artistique de ce Centre chorégraphique national doit se faire au plus tard au 1er janvier 2025 et, qu’à ce jour, le calendrier de recrutement n’est pas connu.
L’ACCN suivra avec une extrême vigilance ce dossier.
Le 27 octobre 2023
Association des Centres chorégraphiques nationaux
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Montpellier Méditerranée Métropole - Montpellier
UNE NOUVELLE PRÉSIDENCE POUR MONTPELLIER DANSE
Publié le 05/10/2023
Ce mercredi 4 octobre 2023, le conseil d’administration de Montpellier Danse a désigné Didier Deschamps comme nouveau président de l’association.
Il succède ainsi à Patrick Malavieille qui a beaucoup fait ces dernières années au service du festival et de l’art chorégraphique.
Didier Deschamps est une personnalité bien connue des Montpelliérains amoureux d’art et de culture. Mais c’est avant tout un grand serviteur de l’État, au parcours exemplaire, dont les qualités professionnelles et humaines font l’unanimité au niveau national. Il a occupé des fonctions de DRAC dans différentes régions, notamment en Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Il a été conseiller auprès du ministre de la culture. Ici même, il a été président de l’OONM, entre 2014 à 2018, et a joué un rôle décisif dans le redressement de la structure.
Désignée personnalité qualifiée par Montpellier Méditerranée Métropole au sein du conseil d’administration, son nom a été proposé ce matin par Michaël Delafosse, Président de Montpellier Méditerranée Métropole, en plein et entier accord avec l’État et la Région Occitanie.
Montpellier Danse : un héritage remarquable
Avec le soutien constant du ministère de la culture, Montpellier a toujours démontré un esprit pionnier dans le champ de l’art chorégraphique et a façonné ces quarante dernières années un espace d’émergence, de production et de rayonnement de la création en danse contemporaine. Cet héritage est celui de Georges Frêche, de Dominique Bagouet, de Jean-Paul Montanari qui ont inventé et fait de Montpellier Danse un des très grands festivals de danse à travers le monde.
En 1984, le Centre chorégraphique, créé sous la direction de Dominique Bagouet quatre ans plus tôt, devient le premier CCN (Centre chorégraphique National), dont les missions ont été portées haut, ces dernières années, par Mathilde Monnier puis Christian Rizzo.
Année après année, saison après saison, festival après festival, une véritable culture de la danse se construit à Montpellier. Cette véritable culture de la danse a un lieu mis à disposition par la Métropole, l’Agora – Cité Internationale de la danse, ancien couvent des ursulines, que se partagent Montpellier danse et le CCN.
UNE PRÉSIDENCE DE PROJET TOURNÉE VERS L’AVENIR
Incarnée par Didier Deschamps, cette nouvelle présidence de l’association Montpellier Danse s’inscrit dans le cadre plus large du nouveau projet culturel porté par la Ville et la Métropole. Montpellier Méditerranée Métropole lance une réflexion partagée avec l’État et la Région autour de l’avenir de la danse à Montpellier. Une nouvelle page doit être écrite et permettre le rapprochement de Montpellier Danse et du Centre Chorégraphique National.
« Notre volonté, partagée par la ministre de la culture et la présidente de Région, c’est qu’elles se rapprochent demain, qu’elles travaillent mieux et plus régulièrement ensemble. Ce rapprochement est inévitable, il est vital, si nous voulons permettre à ces lieux de répondre aux enjeux et défis actuels de la création, de la production et de la diffusion de la danse contemporaine. Il est inévitable si Montpellier veut continuer à être demain un des grands carrefours européens où danseuses, danseurs et publics se rencontrent. Où l’art chorégraphique de demain s’inventera. » Michaël Delafosse, Président de Montpellier Méditerranée Métropole.
Aujourd’hui, les débats qui traversent le secteur du spectacle vivant sur la nécessité de préparer la transition écologique en adaptant les modes de production et de diffusion, de garantir la parité et la diversité, de favoriser les coopérations, ont l’occasion de trouver à Montpellier, pour le secteur chorégraphique, un espace d’expérimentation ambitieux fidèle à son esprit pionnier d’origine.
C’est avec cette ambition que Montpellier Méditerranée Métropole a réaffirmé ces trois dernières années son soutien à la danse en votant des aides supplémentaires au deux structures : + 50 000 euros en 2021 au CCN, + 50 000 euros en 2023 à Montpellier Danse.
TRAVAILLER ENSEMBLE
Ces quinze prochains mois, Didier Deschamps aura la responsabilité de travailler conjointement avec Montpellier danse, avec le CCN, avec les services de la Métropole, ceux de l’État, ceux de la Région, à la mise en place d’une méthodologie de travail, réunissant toutes les parties prenantes. Il mènera avec tous un travail de préfiguration à l’issue duquel s’inventera une nouvelle configuration. Ce travail de préfiguration aura notamment pour objectifs :
- - D’établir un calendrier de travail sur les 15 prochains moins avec les partenaires des deux structures ;
- - De travailler à la préfiguration des orientations stratégiques au sein d’un projet singulier, expérimental et renouvelé ;
- - D’établir les scénarii de gouvernance, structure juridique, schéma d’organisation et budgets pluriannuels ;
- - De mener une concertation, médiation et un accompagnement du personnel des deux structures en prévision de leur rattachement futur au sein du nouvel établissement.
La Métropole et ses partenaires ont toute confiance en Didier Deschamps, Jean-Paul Montanari et son équipe, Christian Rizzo et la sienne, pour que ce travail aboutisse, à l’horizon fin 2024 – début 2025 à l’invention d’un nouvel outil. Un outil au service de la danse et de ses créateurs, un outil respectueux des histoires, héritages et missions de chacun, mais aussi un outil adapté aux défis du présent, un outil innovant et expérimental : ce n’est qu’à ce prix que nous serons à la hauteur des pionniers qui ont inventé la danse, ici, à Montpellier.
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