samedi 23 septembre 2023

Comment résister à l'Intelligence Artificielle ?

Cette photo n'a pas été générée par l'Intelligence Artificelle, Commerce, Photo Fabien Rivière

En quelques mois 15 milliards d’images ont été produites au moyen de l’intelligence artificielle (IA), soit plus que la totalité des photographies prises dans le monde depuis Nicéphore Niépce (1765 - 1833), l'inventeur de la photographie ! Avec la mondialisation et le développement exponentiel des techniques numériques, la propriété intellectuelle est devenue un enjeu de société et plus que jamais les artistes doivent faire entendre leur voix pour réaffirmer leurs droits.

En France, les professionnels tentent de s'organiser. Ainsi, lors d'une conférence de presse le 19 septembre dernier à l'occasion de ses 70 ans, l’ADAGP, société d’auteurs d’arts graphiques et plastiques, qui représente des milliers d’artistes « visuels » – peintres, sculpteurs, photographes, architectes, designers, dessinateurs de comics, illustrateurs, affichistes, infographistes, vidéastes, graffistes, muralistes… – a pris position. 

Elle est l'interlocutrice des acteurs du monde de l’art – musées, éditeurs, commissaires-priseurs, galeristes, producteurs, télédiffuseurs, et assure « la perception et la répartition des droits d’auteur, en France comme à l’international, pour tous les modes d’exploitation : livres, presse, produits dérivés, télévision, vidéo à la demande, projections publiques, sites web, applications numériques ».

Thierry Maillard, le directeur juridique de l’ADAGP, a été très pointu sur ce sujet. Il s’est référé à la note du 23 mai 2023 publiée sur le site (ICI) et a rappelé les points qui sont à régler en priorité : 
— le consentement des auteurs à l’utilisation de leurs œuvres ; 
— leur rémunération grâce à l’introduction d’un mécanisme de compensation équitable en application des conventions internationales (Berne, Traité de l’OMPI, Accord sur les ADPIC) ; 
— et l’obligation de transparence vis-à-vis des créateurs (qui doivent disposer d’un droit d’accès pour connaître les œuvres et données les concernant utilisées dans la fouille de données), comme du public, qui doit être informé de l’origine – auteur humain ou IA – des créations mises à disposition. 

Ces points une fois traités permettront de résister à l’IA en général et l’IA « générative » ou « créative » en particulier (ChatGPT, Midjourney, Dall-E, Stable Diffusion). Beaucoup reste à faire. 
Nicolas Villodre
— Colloque sur le droit d'auteur : « PARCOURS L’œuvre d’art à la trace » En savoir +
Organisé pour les 70 ans de l’ADAGP 
Jeudi 30 novembre 2023 - Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand

ADAGP, comme Action 
Cette société civile à but non lucratif mène aussi des actions d’aide à la création, à la promotion des œuvres et à la formation des artistes, ne se bornant pas à reverser des droits aux auteurs ou à leurs représentants. A été créé à cet effet un fonds de soutien s’adressant aux adhérents de plus d’un an. De nombreuses dotations réparties en six catégories vont de 1500 à 6000 euros chacune permettent de réaliser les projets retenus. Par ailleurs, elle défend aussi les intérêts des auteurs auprès des pouvoirs publics et des institutions européennes et extra-européennes pour que le droit d’auteur soit une protection efficace des artistes et de leurs œuvres.

jeudi 21 septembre 2023

Conférences et tables rondes - Lancement du «Répertoire des contredanses (1762-1788)»

"Partitions de contredanses publiées par Landrin", (vers 1770). Paris,
Bibliothèque nationale de France - Bibliothèque musée de l'Opéra


Peut-on transmettre une danse par une partition ? En 1762 apparaît le Répertoire des bals, publication qui propose un modèle de partition de contredanse figurant les schémas des déplacements et portées musicales, et répondant au développement d’une pratique plus populaire des danses de société. Un millier de partitions de contredanse sont ainsi publiées jusqu’en 1788. Après deux ans d’enquête dans les bibliothèques françaises et internationales, la base de données proposera de croiser recueils factices et séries éditoriales, permettant ainsi de reconstituer des réseaux de collaborations : un corpus remarquable pour l’histoire de la danse, mais aussi pour l’histoire du livre et de l’estampe.

Organisation
Pauline Chevalier (INHA) et Johanna Daniel (INHA)

Intervenants
Pascale Cugy (université Rennes 2), Irène Feste (chercheuse, danseuse et chorégraphe), Marie Glon (université de Lille) et Guillaume Jablonka (chercheur, danseur et chorégraphe)

Programme de recherche
« Chorégraphies. Écriture et dessin, signe et image, dans les processus de création et de transmission chorégraphiques » (domaine Histoire des disciplines et des techniques artistiques)

Mardi 26 Septembre 2023 - 17:00 - 20:00
Adresse : INHA, Galerie Colbert, Auditorium Jacqueline Lichtenstein
2 rue Vivienne 75002 Paris - 75002

— La Rencontre sera diffusée bientôt sur la chaîne YouTube de l'INHA  > ICI   

mercredi 20 septembre 2023

Cinéma - Germain, l'homme touché par la danse contemporaine (« Last Dance! »)


Pour commencer, on pourrait rappeler ce slogan bien connu, que nous utiliserons cependant dans un tout autre contexte : « Soyons attentifs, ensemble ». Il s'agit bien ici de distinguer le film de fiction Last Dance!, avec un point d'exclamation, de la jeune cinéaste suisse Delphine Lehericey, visible sur grands écrans depuis aujourd'hui, du documentaire situé en Nouvelle Orléans (États-Unis), Last Dance, de la jeune française Coline Abert, sorti en salles le 22 février dernier, dont le DVD et la VOD sont disponibles depuis le 15 septembre (nous y reviendrons). 

Germain est un paisible retraité (interprété par François Berléand), encore empli d'amour pour sa femme (et inversement), et plus largement, très entouré familialement. Mais la vie va chambouler ce sympathique ordonnancement. Il se retrouve alors abruptement à devoir participer à une création de danse contemporaine qui mêle professionnel-le-s et amateurs sous la direction de la souriante performeuse et chorégraphe espagnole qui joue ici son propre rôle, La Ribot (prononcer : la ribote). Il ne devra pas reproduire mécaniquement une chorégraphie décidée à l'avance, mais découvrira son corps, expérience étonnante, agaçante, mais finalement bouleversante. La réalisatrice réussit à donner accès à une discipline réputée difficile.  

La famille est un peu collante pour le moins, qui mêle trois générations, avec des jeunes plus charmants que les plus âgés. C'est une comédie existentielle humaine et tendre où il est possible de pleurer.    
Fabien Rivière
Last Dance! est déjà sorti sur les écrans belges et suisses. C'est une co-production suisso-belge.

lundi 18 septembre 2023