jeudi 3 octobre 2024

Louis Cole (Los Angeles), Things Will Fall Apart

Extraits de l'album de Louis Cole (with Metropole Orkest & Jules Buckley), nothing, paru le 9 août 2024.
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
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mercredi 2 octobre 2024

Louis Cole (Los Angeles), Who Cares 1 + Doesn't Matter

Extraits de l'album de Louis Cole (with Metropole Orkest & Jules Buckley), nothing, paru le 9 août 2024.
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
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mardi 1 octobre 2024

Le festival Excentriques, c'est du sérieux (Mounia Nassangar, Simon Le Borgne, Xenia Koghilaki) (1/2)

Sandra Neuveut dirige le festival Excentriques, Photo DR 

EXCENTRIQUES 2024

Cette année, pour sa quatrième édition, le festival Excentriques, qu'organise Sarah Neuveut à La Briqueterie - Centre de Développement Chorégraphique National (CDCN) à Vitry-sur-Seine — commune limitrophe du sud de Paris —, qu'elle dirige depuis déjà quatre ans tout juste, souhaite poursuivre son accompagnement des œuvres chorégraphiques émergentes, dans le cadre de son projet initial qui défend « la parité, le développement durable et le dialogue entre l’art et la société », mais aussi la coopération européenne.

Du mardi 24 septembre au dimanche 6 octobre, on peut suivre sept soirées (deux ou trois propositions chaque fois) à la Briqueterie et un spectacle au MAC VAL présenté deux après-midis. Onze œuvres signées de onze chorégraphes et un compositeur, et deux ateliers. 

Sans oublier un nouveau numéro de la revue maison, Cahiers de danse #2 (En savoir +) début octobre, consacré au sommeil, et la présence sur deux soirs, les 3 et 4 octobre, de l'excellente librairie nomade française spécialisée en danse Books on the Move (En savoir +).  
 
Douze artistes, soit neuf femmes et trois hommes. Nationalités française (avec Mounia Nassangar,  Dominique Brun, Pol Pi, Dalila Belaza, Geisha Fontaine et Pierre Cottreau, Gaëlle Bourges et Simon Le Borgne), grecque (Chara Kotsali et Xenia Koghilaki), autrichienne vivant en Suisse (Teresa Vittucci), et lituanienne avec le musicien Arturas Bumšteinas. 

Mounia NASSANGAR  S.T.U.C.K

Les cinq interprètes de S.T.U.C.K, Photo @le.kabuki

Le  Théâtre de la Ville à Paris présentait un extrait de dix minutes de S.T.U.C.K de Mounia Nassangar lors du concours Danse élargie en juin dernier, où elle a reçu le mérité premier prix du jury d'artistes, ainsi que le premier prix Espaces Magnétiques (notre article > Concours Danse élargie 2024 : la croisière s'amuse). 

Nous écrivions : « L'espace est réellement construit, pas subi comme souvent, ou en tout cas accepté comme tel. La chorégraphe est aussi à l'aise dans la lenteur que la vitesse. En ouverture, les corps sont immobiles dans un espace immense et vide, comme des arbres éclairés seulement par la lune. C'est une pièce de femmes (métis) fortes, qui porte une tension sinon une violence sourde qui sait éviter la précipitation, le pathos et l'hystérie. » 

La version longue de la pièce confirme le talent de celle qui se définit sur son Instagram comme : « Choreographer•Dancer•Dj•event producer•AD» Elle est aussi mannequin, notamment pour Jean-Paul Gaultier. À Paris, la scène d'ouverture suggérait un désert la nuit éclairé par la lune. À Vitry, c'est plutôt une boîte de nuit le plus souvent, puis, par moments, une immensité glacée sous un ciel où scintillent des aurores boréales. 

Le programme explique : « Le whacking dérivé de l’anglais whack qui signifie « gifle » est né dans les années 1970 dans les clubs gays de la communauté noire et afrolatina. C’est une danse d’urgence et d’expression, née d’une oppression. » Sans vigilance, la relation danse - musique, ici électro et house, risque de produire un bel objet formel mais un peu vain. Ce n'est absolument pas le cas ce soir. Elle ne neutralise pas la nécessité expressive, l'urgence de dire, de témoigner, de vivre, d'être. Cette relation, très savante, est puissamment travaillée. On sort secoué, et ravi. 

Simon LE BORGNE  Ad Libitum

Simon Le Borgne et Ulysse Zangs dans Ad Libitum, Photo DR 

Simon Le Borgne a été élève pendant neuf ans de l'École de Danse de l'Opéra national de Paris à Nanterre (2005-2014), avant d'intégrer le Ballet de l'Opéra national de Paris, successivement surnuméraire en 2014, engagé comme membre permanent en 2016 en tant que Quadrille, Coryphée en 2019 et Prix de la Danse AROP pour la saison 2018/2019, devenant finalement Sujet en 2020. Il est le personnage central de la création d'Alexander Ekman pour ce Ballet, Play, en décembre 2017.  

S'il a dansé du Balanchine, Mats Ek et Jiří Kylián, il possède une expérience riche et diversifiée en danse contemporaine, ayant rencontré les univers de Sidi Larbi Cherkaoui, Merce Cunningham, Sharon Eyal, Maguy Marin, Ohad Naharin, Crystal Pite, et Hofesh Shechter, notamment.

Notre homme, très occupé par ce Ballet, a souhaité faire une pause, pour faire le point. En effet, que reste-t-il de toutes ces expériences ? Quelles traces demeurent ? Comment se sédimentent-elles, pas seulement pour le danseur, mais pour l'homme ? Il y a peu, assistant à un solo d'un interprète proche de la cinquantaine, qu'on ne nommera pas, qui souhaitait se pencher sur sa carrière, on remarquait qu'il donnait le sentiment d'avoir été plus un objet qu'un sujet, un peu trimballé, dérouté, et pourquoi pas blessé par cette situation. Dans une autre approche, le Suisse de Genève Foofwa d'Imobilité, anciennement Frédéric Gafner, danseur pour Merce Cunningham à New York pendant sept ans, se posait le même genre de questions après son départ de la compagnie. Il proposa en 1998 le puissant et troublant Maximax & luj Godog?, formidable et courageuse introspection.

Ce soir, les appuis du danseur sont solides. Quelque chose comme une force tranquille. Pas de drame ou de règlements de compte (mais pourquoi pas régler des comptes, au demeurant). 

Dans un premier temps, debout derrière un micro sur pied, il investit la respiration, accompagné à la guitare électrique par un musicien. Les deux complices et le public, sont sur le même plateau, dans un cercle. Pour le danseur, cela débute au bord du cercle. On songe à l'épatant danseur et chorégraphe français Dominique Bagouet (1951-1992), qui expliquait qu'il collaborait jadis avec des danseurs, avant de préférer travailler avec des êtres humains dansant. Puis, notre être humain dansant, va investir l'intérieur du cercle, dans un art du lâcher prise, dans un long voyage. On songe à une marche sur un chemin de terre. 

Soudain, le musicien se met à danser dans un solo, mais on s'aperçoit que c'est un danseur professionnel par ailleurs, comme s'il était sur la scène de l'Opéra Garnier ou Bastille, machine "efficace". C'est plutôt une autoroute. Perplexité. Puis il reprend sa place, cette fois à la batterie où il est excellent, et souriant. 

Simon Le Borgne continue sa route. Il tente des interactions avec le public. C'est tentant, mais comment être pertinent, même s'il est accueilli par de larges sourires ? Peu de chorégraphes réussissent cette rencontre, à part Pina Bausch qui offre du thé et de la douceur, ou Robyn Orlin dans l'humour et la dépense (du spectateur). 

Quoiqu'il en soit, on saluera l'intelligence de la proposition, tranquille, épurée et élégante, pas si fréquente. 

Xenia KOGHILAKI  Slamming  

Slamming, de Xenia Koghilaki, Photo DR

Trois jeunes femmes, déterminées, se positionnent au milieu du plateau, côte à côte. Elles portent des baskets, jeans larges. Longs cheveux. Le public est lui aussi sur le même plateau, dans un dispositif tri-frontal carré. Accompagnées par un dj jouant live, elles ne vont pas cesser de se heurter, secouant la tête fortement, sans qu'on devine le sens à donner à la situation générale (hostilité, jeu, neutralité, coopération ?) qui va évoluer très intelligemment autour de cette idée de contacts dits virils. C'est un très bon travail à la fois réaliste, cru et mystérieux, qui demeure constamment fascinant.  
Fabien Rivière 

Festival Excentriques :  En savoir +

DIFFUSION 

> Mounia NASSANGAR  S.T.U.C.K
11.10  — Centre des arts, Enghien-les-Bains  En savoir + 
16>17.10 — Scène nationale de l’Essonne-Evry  En savoir + 
21>23.01.2025 — La Villette, Paris   En savoir +

> Simon LE BORGNE  Ad Libitum
9 octobre 2024   
[version in situ]
Le Triangle / La Cité de la danse, Rennes   En savoir +
dans le cadre de La Grande Scène organisée par le réseau Les Petites Scènes Ouvertes

3 et 4 décembre 2024   
[version plateau - théâtre]
Théâtre de Vanves    En savoir +
dans le cadre de Danse Dense #lefestival

Avril à juillet 2024  
[version in situ ou plateau]
Bousbecque, Tressin, Verlinghem                  
dans le cadre des Belles Sorties de la Métropole Européenne de Lille En savoir +