samedi 2 novembre 2024

Heavy Lungs (Bristol, UK), Get Out

Joie : premier morceau accompagné d'une vidéo du nouvel album, Caviar, des épatants Heavy Lungs, en français Poumons Lourds, à paraître le 18 avril 2025. Le groupe est mené par Danny Nedelko, « un immigré ukrainien », comme le définit son ami Joe Talbot, le leader du groupe Idles (interview > ICI). 
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
— NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ : 
POCHETTE DE L'ALBUM CAVIAR

vendredi 1 novembre 2024

Exposition - hommage à Scott Burton à Saint-Louis

 Scott Burton, Section III. Sexual Presentations [alternating aggressive and passive], 1980. Gelatin silver print,
 7/8 x 1 7/16 inches (2.2 x 3.6 cm), Scott Burton Papers, II.87. The Museum of Modern Art Archives, New York.
© 2024 Estate of Scott Burton
.
La Pulitzer Foundation for the Arts à Saint-Louis, dans l'état du Missouri (cf. plan ci-dessous),  a ouvert ses portes en octobre 2001 dans un bâtiment conçu par Tadao Andō, architecte japonais de renommée mondiale, lauréat du prix Pritzker. Elle consacre actuellement la première exposition aux États-Unis depuis sa mort du sida en 1989 à l'âge de 50 ans à l'artiste Scott Burton, Scott Burton: Shape Shift, en français Scott Burton: Changement de forme (6 sept. 2024 - 2 février 2025). 

L'exposition se déploie des années 60 aux années 80. Il fut artiste, critique, chorégraphe social, collectionneur et curateur. Le musée a invité des artistes contemporains à répondre à son héritage. Il qualifiait son travail de « sculpture amoureuse du mobilier ». Scott Burton : Shape Shift rassemble 40 pièces de mobilier sculpturales, ainsi que des documents jamais exposés sur les performances de Burton et un ensemble de documents d'archives couvrant toute sa carrière, prêtés par le Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Ainsi, on trouvera des notes, des partitions et des photos de ses premières performances, en soulignant son passage à la sculpture, pensée dans sa relation avec le corps.

Vue du catalogue, Scott Burton, Five-Part Storage Cubes [Cubes de rangement en cinq parties],  1982.
Painted wood, 53 x 57 x 43 1/2 inches (134.6 x 144.8 x 110.5 cm), Number 1 from the edition of 2.

Un catalogue de l'exposition sera  publié en août 2025. Il comprendra des écrits des commissaires de l'exposition Jess Wilcox et Heather Alexis Smith, des universitaires David J. Getsy et Jeremy Johnston, ainsi que des artistes Brendan Fernandes et Gordon Hall. Le catalogue comprend également un extrait inédit de la transcription d'une conférence donnée par Burton en 1988. Le catalogue est co-édité par Alphawood Exhibitions. (ICI)
Fabien Rivière
Scott Burton: Shape ShiftEn savoir + 
Installation view of Scott Burton: Shape Shift at the Pulitzer Arts Foundation,
 Photograph by Alise O'Brien Photography. 
La Pulitzer Foundation for the Arts à Saint-Louis, dans l'état du Missouri 
Couverture de l'ouvrage Scott Burton: Collected Writings on Art & Performance, 1965-1975
 
paru en 2012

mercredi 30 octobre 2024

Soft Play (UK), Isaac Is Typing… + Mirror Muscles + Punk's Dead + Everything and Nothing


L'excellent groupe de rock britannique explosif Slaves, soit Laurie Vincent et Isaac Holman, a décidé de changer de nom en décembre 2022 pour Soft Play, ce qui n'est pas exactement la même chose. Ils expliquent que Slaves posait « problème », et s'excusent « auprès de tous ceux qu’ils avaient offensés » (source : ICI). On rappellera que, de même, les Irlandais Girl Band, composés exclusivement d'hommes est devenu Gilla Band (ICI). Mais les américains de Los Angeles, Allah Las, demeurent (ICI). 

Extraits du nouvel album, Heavy Jelly, en français Gelée épaisse, publié le 19 juillet dernier. 
L'ALBUM >  Écoute - soundcloud  
Fabien Rivière 
SLAVES > nous avons déjà publié : 
POCHETTE DE L'ALBUM

lundi 28 octobre 2024

L'Alvin Ailey American Dance Theater enchante Paris

Alvin Ailey, 1962. Photo by Jack Mitchell, courtesy of Alvin Ailey Dance Foundation, Inc.
and the Smithsonian National Museum of African American History and Culture

La presque totalité de la salle se lève et manifeste sa joie. Ce n'est pas si fréquent. Nous sommes dans l'immense salle du Palais des Congrès à Paris, où se produit l'Alvin Ailey American Dance Theater, qui n'était pas venue depuis 7 ans. Elle occupe avec son école un immeuble à New York à Manhattan, proche de Central Park.  
 
La compagnie est toujours active 35 ans après la disparition de son fondateur. C'est suffisamment rare pour être noté. Alvin Ailey est né en 1931 dans une famille pauvre. Il se forme à la gymnastique, et rencontre quand il a 18 ans le chorégraphe Lester Horton (1906 - 1953), dont il suit l'enseignement, dans l'un des rares espaces de mixité raciale. Il fonde sa compagnie en 1958 à 27 ans, et meurt du sida en 1989 à 58 ans. Il demande que cette information ne soit révélée qu'après la mort de sa mère. Prolifique, il aura créé 79 ballets. Le New York Times écrit alors : « Vous n’avez pas besoin de l’avoir connu personnellement pour avoir été touché par son humanité, son enthousiasme et son exubérance ainsi que par sa position courageuse en faveur de sa fraternité multiraciale. »
 
Visuel Coffret Abbey Lincoln

Le programme A associe 2 pièces historiques et 2 créations récentes. Survivors (1986) de Alvin Ailey, ouvre la soirée. On est saisi immédiatement par la puissance émotionnelle de la voix d’Abbey Lincoln (cf photo ci-dessus). La pièce se veut « un hommage passionné au profond courage et la terrible angoisse de Nelson et Winnie Mandela, et plus largement dépeint un portrait de personnes transformées par l’injustice. » 

La musique de la soirée est absolument somptueuse, avec Max Roach et Peter Philips, Duke Ellington, Count Basie, Rebirth Brass Band, The Dirty Dozen Brass Band, et Cyrus Chestnut.

Elizabeth Roxas-Dobrish, Photo  Ernest S. Mandap 

Me, Myself and You (2023), d’Elizabeth Roxas-Dobrish est assez bref, qui dure 7 minutes. Soit un beau duo, tendre et doux, manifestement amoureux, entre un solide gaillard torse nu et une femme habillée élégamment.

Amy Hall Garner, Photo Luis Alberto Rodriguez

CENTURY (2023) est la première collaboration d'Amy Hall Garner avec la compagnie, et c'est un coup de maître. Un chef d'œuvre, inspiré par son grand-père à la veille de son 100° anniversaire. Ambiance comédie musicale, où les femmes suggèrent Joséphine Baker, dans des échanges joyeux avec les hommes. L'écriture de la danse est très riche, fluide, comme un fleuve qui coule sans discontinuer, accompagnée par la musique de Ray Charles, Count Basie, et de la Nouvelle-Orléans avec The Dirty Dozen Brass Band.  

CENTURY, d'Amy Hall Garner, Photo Paul Kolnik

Solomon Dumas, Khalia Campbell et Samantha Figgins dans Revelations, d'Alvin Ailey,
 2021, Photo by Paul Kolnik

Revelations (1960) de Alvin Ailey, clôt la soirée. C'est une œuvre en trois parties qui traite de l'histoire et de la culture afro-américainessur une musique de spirituals, de gospel et de blues. Ailey expliquait qu'il était notamment question « de son enfance dans la campagne texane et de l’Église baptiste. » Se manifeste une certaine joie de vivre, dans une approche stylisée, au sens où est mis à distance ce que fut et demeure la réalité de la violence de la condition noire aux Etats-Unis. 

On songe, au loin, au monde tel qu'il est. Cette soirée est comme une oasis dans un désert, bienvenu, où l'on vient se reposer, souffler et se rafraîchir. 
Fabien Rivière
—— La portrait qui ouvre l'article fait partie des plus de 10 000 documents photographiques constitués de 8 288 négatifs en noir et blanc, 2 106 diapositives et transparents en couleur et 339 tirages en noir et blanc, que le Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaines du Smithsonian à Washington (États-Unis) [Smithsonian’s National Museum of African American History and Culture] a mis en ligne à l'occasion du 30° anniversaire de la mort d'Alvin Ailey (le 1er décembre 1989) en 2019. En savoir + 

—  Il serait opportun de présenter en France le documentaire de la réalisatrice 
Jamila Wignot, Ailey, qui date de 2021. (lire l'article de Radio Canada > ICI)
< VISUEL 

—  Programme B : 
 « composé d’œuvres ayant déjà rencontré un grand succès »,  
Following the Subtle Current Upstream [Suivre le courant subtil en amont] (2000) d’Alonzo King (1952 - )
Dancing Spirit [L'esprit de la danse] (2009) de Ronald K. Brown (1966 - )