mardi 25 mars 2025

Abdomen (Netherlands), Live Session

Mis en ligne le 11 février 2025.
— Tracklist:
1. Fish I
2. Yes, I Don’t Know
3. Weird Shapes
4. Exhale
ÉCOUTER ABDOMEN  >  bandcamp 
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lundi 24 mars 2025

Aina Alegre célèbre Carmen Amaya (« FUGACES »)

FUGACES, d'Aina Alegre, Photo Martin Argyroglo 
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La danse contemporaine s'est intéressée récemment aux danses populaires. Dans deux démarches distinctes. 

La première approche déconstruit. Déconstruire n'est pas détruire, mais aimer, observer, accepter certaines choses et refuser d'autres, puis reconstruire différemment. Ainsi l'Espagnol Israel Galván, fou de flamenco ; l'Italien Alessandro Sciarroni avec FOLK-S will you still love me tomorrow ? qui explore le Schuhplattler, une danse typique de Haute-Bavière dans le sud de l'Allemagne dont la capitale est Munich, et du Tyrol à l'ouest de l'Autriche, dont le nom (battre la chaussure) vient du fait qu’elle consiste, littéralement, à taper ses chaussures et ses jambes avec ses mains de façon rythmique ; l'Autrichien Simon Mayer avec son solo SunBengSitting, « une pièce à cheval entre le yodel [une technique de chant], la danse folklorique et la danse contemporaine », et son trio Sons of Sissy, avec les danses et les chants de son village natal du nord du pays. La Française Dalila Belaza a travaillé avec le collectif Lous Castelous de Senergues. C'est une association fondée en 1982, qui vise à « sauvegarder et maintenir les traditions locales, notamment les danses et les chants ». Elle est basée dans le village de Senergues, 421 habitants selon le recensement de 2018 (le pic a été atteint en 1881 avec 1671 administré-e-s), dans le département de l'Aveyron, à 30 km au nord de Rodez. Lous Castelous signifie en occitan "Les Châtelains". Toutes ces œuvres sont excellentes.

L'autre approche prend le matériel chorégraphique tel qu'il est sans le déplacer, tel le collectif (La)Horde avec Marry Me in Bassiani avec l'ensemble Iveroni, en Géorgie. Du bon travail. 

On peut aussi faire état du remarquable Dialogue avec Shams, du Français Mathieu Hocquemiller, avec une derviche tourneur qui vit en France, d'origine iranienne. 

FUGACES, d'Aina Alegre, Photo Martin Argyroglo
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Avec sa nouvelle création, FUGACES, Aina Alegre manifeste son intérêt, sinon sa passion, pour la danseuse de flamenco espagnole Carmen Amaya (1918 - 1963). Elle explique dans la feuille de salle : « (...) on va se laisser traverser par ce fantôme, par cette revenante, par cette figure. » Elle évite les pièges à la fois du tourisme illustratif et la dévotion du mausolée. Elle a travaillé sur des archives (cf. liste ci-dessous) sans pour autant se laisser étouffer ou neutraliser par elles. Si elle affirme « (...) en aucun cas [nous] n'essayons de reproduire sa danse », certaines positions corporelles sont reprises, comme point de départ, mais réinvesties, déplacées, repensées, retravaillées. Elle déconstruit, au sens où si elle mobilise un vocabulaire "daté", il s'agit bien, pour paraphraser William Forsythe avec le vocabulaire classique chez lui, d'écrire des histoires d'aujourd'hui.

Tout débute dans les ténèbres, dans un décor épuré à dominante blanche, d'où émergent les silhouettes des 7 interprètes. Magnifiques costumes noirs signés de la chorégraphe et Andrea Otin. Puissant espace sonore et musical de Vanessa Court, avec une interprète, Maria Cofan, qui joue du trombone de façon magnifique.  

Au sortir du spectacle, un danseur et pédagogue catalan installé en France, nous a fait part de son émotion. À la fin des années 60 et durant les années 70, enfant puis adolescent, il a subi la répression du gouvernement franquiste qui réprimait, par exemple, qui parlait catalan dans la rue. Façon de mêler histoire personnelle, histoire de l'art et histoire politique. Or, Carmen Amaya, gitane née à Barcelone, en Catalogne, fait partie d'une autre minorité opprimée. Elle s'éloigne une dizaine d'années du pays. Ainsi, comment s'articule danse et politique, hier, et aujourd'hui ? 

Un rappel historique n'est pas inutile : « En 1937, pour fuir la guerre civile espagnole, Amaya quitte le pays avec sa troupe pour aller au Portugal, puis en Argentine, où elle obtient un grand succès. Pendant 3 ans, elle se produit dans de nombreux pays d'Amérique Latine, avant de débuter aux États-Unis en 1941. Dans ce pays, elle se produit dans les théâtres les plus importants, et notamment au Carnegie Hall. Elle intervient dans plusieurs films. Le succès obtenu lui vaudra même d'être invitée à la Maison-Blanche pour danser devant le président Roosevelt. Amaya rentre en Espagne en 1947, et enchaîne les tournées nationales et internationales à travers l'Europe, l'Amérique et l'Asie. (...) Atteinte d'une maladie rénale, en 1963 elle tourne dans le film Los tarantos, malgré son état. Elle arrête la danse et part se reposer à Begur, petit village de la côte catalane, où elle décèdera quelques mois plus tard des suites de sa maladie [à 45  ans]. » (1) 

Le Monde écrit alors : « Gitane, avec tout ce que ce mot, compris des seuls Espagnols, comporte d'incantatoire, de charlatan, de fatal, de carnassier, de délirant, Carmen Amaya l'était à cent pour cent. (...)  la première Espagnole osant danser en pantalon collant de caballero. Techniquement, tout était anarchique dans son art, qui passait du trépignement à l'épilepsie, les doigts griffant le vide et la rose hors des cheveux ; mais elle seule pouvait le faire. » (Olivier Merlin, 20 novembre 1963)

Ce soir, plus que des « claquements de talon mitraillant n'importe quel sol »pour reprendre l'expression du même article, ce sont les déplacements dans l'espace qui frappent, comme un groupe de biches traversant une forêt. Ou comme un rituel secret, mais sans sacrifice. Pas de sang versé. On est surtout saisi par la puissance de la pulsion vitale, malgré la nuit.
Fabien Rivière 
(1) source : Wikipédia 

FUGACES, d'Aina Alegre - Centre chorégraphique national (CCN) de Grenoble et STUDIO FICTIF, vu à la Maison des Arts de Créteil (94), dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne (notre présentation), du 20 au 22 mars 2025. en savoir +  —  en savoir + 

TOURNÉE FUGACES
25 MARS 2025 - Théâtre de Corbeil-Essonnes (dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne - La Briqueterie - CDCN)  En savoir + 
23, 24 AVRIL 2025 - Festival Dias da Dança - Porto En savoir + 
19, 20 SEPTEMBRE 2025 - Biennale de la danse de Lyon, France

ON PEUT LIRE : 
— Article : Original Gypsy Dances - [de] Jack Kemp, 1941, avec Carmen Amaya, de Christian Lacroix, pp. 62-65, dans CINÉDANSE - 50 films culte (cf. notre Livre - L'amoureux « Cinédanse - 50 films culte »)   [FILM à voir ICI]
— Article : Rétrospective Carmen Amaya à Madrid, 2013, par Nicolas Villodre. ICI

— Références et bibliographie de FUGACES  [données par la compagnie] :
Carmen Amaya, Montse Madridejos et David Pérez Merinero, Editions Bellaterra - 2013.
Carmen Amaya o la danza del fuego, Mario Bois, Editions Espasa Calpe - 1994. Aina Alegre s'est particulièrement appuyée sur le recueil de critiques qu'on retrouve dans l'ouvrage de Mario Bois autour du spectacle Embrujo Español en tournée en 1948 à Paris, au Théâtre des Champs Élysées. Carmen Amaya y met en scène et interprète notamment sa version du Boléro de Ravel.  
- Archives sonores extraites du titre El Ritmo de Carmen Amaya (Buleria) par Carmen Amaya & Sabicas, album Queen of the Gypsies.
- D'autres extraits d'archives sonores et vidéos trouvées sur Internet mais que nous ne pouvons pas citer car les sources sont difficilement identifiables.
Couverture du livre Carmen Amaya, de Montse Madridejos et David Pérez Merinero

vendredi 14 mars 2025

dimanche 9 mars 2025

La Biennale de danse du Val-de-Marne célèbre les imaginaires de la nuit

Affiche de l'édition 2025 de la Biennale de danse du Val-de-Marne

— Par Fabien Rivière 

La Biennale de danse du Val-de-Marne, dans ce département limitrophe du sud de Paris, va fêter pendant un mois sa 23° édition, du 12 mars au 11 avril, célébrant « les imaginaires de la nuit» La nuit de la douceur ou de l'agitation, de la poésie, des rêves et de l'imagination. Soit 27 chorégraphes proposés dans 25 lieux. 

Il s'agit aussi de mêler danse contemporaine et danses populaires, autour de cinq « constellations. »

Des nuits flamenca avec :
— Aina Alegre (qui propose FUGACES),
— Dominique Brun et François Chaignaud (Un Boléro
— Israel Galván (Solo), 
— María del Mar Suárez/La Chachi (Taranto Aleatorio), 
— Pol Jiménez (Lo Faunal
— Fernando López Rodríguez (Flamenco queer). 

Des nuits des étoiles montantes, « un parcours à la rencontre de créatrices et d’œuvres prometteuses » : 
— Dalila Belaza (Orage)
— le Collectif ÈS (About Lambada et LOTO3000
— Eisa Jocson (née aux Philippines) et Venuri Perera (Sri Lanka, vit à Amsterdam) (Magic Maids)
— Tatiana Julien (En fanfaaare !
— Soa Ratsifandrihana (franco-malgache) (Fampitaha, fampita, fampitàna)

Des nuits afro« Un voyage musical et chorégraphique de Maputo [capitale du Mozambique] à Kinshasa [capitale de la République Démocratique du Congo] » : 
— Idio Chichava (Mozambique) (Vejo Anjos que atravessam o sol na minha sala [en français, Je vois des anges traverser le soleil dans mon salon])
— Supa Rich Kids / Oulouy (Afrikan Party
— Alain Platel, Fabrizio Cassol et Rodriguez Vangama (Coup Fatal). 

Des nuits catalanes, : 
Aina Alegre (FUGACES)
— Guillem Mont de Palol (La danse de Vitry)
— Pol Jiménez (Lo Faunal)
— Supa Rich Kids / Oulouy (Afrikan Party)

Ajoutons une constellation, celle des Explorateurs-trices :
Fabrice Lambert (RENVERSE)
— Gaëlle Bourges (La petite soldate
— Paradox-Sal (groupe de house dance exclusivement féminin, 16 danseuses) (Woman)
— Tom Cassani (Iterations
— Ayelen Parolin (Zonder)
— La Chachi (Taranto Aleatorio)
— Nacera Belaza (La nuée)
— François Chaignaud (Récital) 
— Massimo Fusco (Corps Sonores Juniors
Fabrice Lambert, RENVERSE, photo Alain Julien 
Idio Chichava, Vejo Anjos que atravessam o sol na minha sala, Photo Mariano Silva
Aina Alegre, FUGACES, Photo Nathalie Sternalski
Tatiana Julien, En fanfaaare !, Photo Hervé Goluza
Dominique Brun et François Chaignaud, Un Boléro, Photo Laurent Paillier

samedi 8 mars 2025

Le danseur étoile Guillaume Diop en couverture de Télérama

Couverture de la version papier de Télérama, Photo Fabien Rivière

L'hebdomadaire culturel Télérama a consacré la une de son numéro paru le mercredi 5 mars 2025 au danseur étoile du Ballet de l'Opéra national de Paris depuis le 11 mars 2023  Guillaume Diop, 25 ans, accompagnée d'une longue interview sur deux pleines pages. 
Fabien Rivière 
— Disponible en kiosque
     www.telerama.fr 
ON PEUT VOIR AUSSI : 

mercredi 5 mars 2025

Une merveille - Mac Miller (USA), Balloonerism

Jugé à l'époque, en 2015, trop expérimental par sa maison de disque, l'album de Mac Miller (1992 - 2028, à 26 ans, d'une overdose) Balloonerism est enfin sorti officiellement, — il circulait clandestinement jusqu'alors, — en ce mois de janvier 2025.
Fabien Rivière
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samedi 1 mars 2025

Boris Charmatz quitte la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch

Boris Charmatz, Photo DR
  
                Nous apprenons le départ de Boris Charmatz de la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, publiant l'intégralité du communiqué de presse de la ville. Il est expliqué que la raison de la résiliation du contrat restera secrète. Le départ sera effectif fin juillet 2025. Il avait été nommé en octobre 2021 pour un mandat de huit ans, Il avait pris la direction effective en août 2022. La prochaine direction aura la charge à la fois de la compagnie et du futur Pina Bausch Zentrum dont la construction doit être décidée par la ville de Wuppertal au plus tard en 2026.
Fabien Rivière 

Communiqué de presse de la ville de Wuppertal du 28 février 2025:

Le Directeur Artistique du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, Boris Charmatz et le conseil de surveillance de la GmbH, ainsi que la ville de Wuppertal, ont pris la décision commune de mettre fin à leur relation contractuelle à la fin de cette saison. Il est convenu entre les parties de garder confidentielles les raisons de la résiliation de ce contrat.

La ville de Wuppertal regrette le départ de Boris Charmatz, qui depuis 2022 dirige avec succès l'avenir artistique du Tanztheater, et le remercie pour les nombreuses créations exceptionnelles qu’il a pu mettre en œuvre depuis son arrivée, dont Wundertal, Liberté Cathédrale, Club Amour, Forever (Immersion dans Café Müller de Pina Bausch) et Cercles.

La ville de Wuppertal aurait souhaité poursuivre sa collaboration avec Monsieur Charmatz et est prête à s’engager dans de futures coopérations. À partir d’août 2025, la responsabilité de l’organisation des répétitions, des représentations et des tournées du Tanztheater sera assurée par le Directeur délégué, Dr. Daniel Siekhaus. La prochaine direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch devra également être la première direction du futur Pina Bausch Zentrum. Par conséquent, une décision ne sera prise à ce sujet qu’au moment où le conseil municipal de la ville de Wuppertal se sera définitivement prononcé sur la construction du Pina Bausch Zentrum. Selon le calendrier actuel, cette décision sera prise au plus tard en 2026.

Les tournées planifiées des productions Liberté Cathédrale et Club Amour pour les saisons à venir auront lieu comme prévu. La ville de Wuppertal remercie Boris Charmatz qui - en plus de son excellent travail chorégraphique, son savoir et son talent - a su préserver et faire évoluer le grand héritage artistique de la chorégraphe de renommée internationale Pina Bausch.

Dr. Rolf-Jürgen Köster, Président du conseil de surveillance du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch GmbH :

« Boris Charmatz a réussi, avec une grande sensibilité, à donner de nouvelles impulsions créatives à l’œuvre de Pina Bausch. De plus, avec le dynamisme de son propre et inimitable langage, il a créé de nouvelles œuvres pour le Tanztheater qui lui ont donné une toute nouvelle dimension. Ce nouveau souffle a eu un impact profond sur la ville et ses habitants. Le conseil de surveillance lui est profondément reconnaissant pour la résonnance de son travail artistique à Wuppertal. »

Matthias Nocke, Adjoint au Maire chargé de la culture et Directeur municipal :

« Avec des centaines de professionnels et d’amateurs de Wuppertal, tous âges et métiers confondus, les productions de Boris Charmatz ont fait de la ville une scène et créé des images durables et merveilleuses pour le monde entier. Grâce à Boris Charmatz, Wuppertal est vraiment devenue une ville de danse. »

Uwe Schneidewind, Maire de Wuppertal :

« Avec Boris Charmatz, Wuppertal a gagné une personnalité artistique au rayonnement international qui a su associer à l’héritage de Pina Bausch un nouveau souffle pour l’Ensemble. Par ses projets en plein air et la participation de nombreux amateurs et amatrices, il a mis la danse au cœur de la ville de Wuppertal. Nous le remercions pour son travail avec l’Ensemble du Tanztheater et avec un grand nombre d’habitantes et d’habitants de la ville de Wuppertal. »

Ina Brandes, Ministre de la culture :

« Le travail de Boris Charmatz a marqué la ville de Wuppertal. Avec le Tanztheater, il a conquis l’espace urbain, et a su créer d’autres événements artistiques inoubliables. En atteste sa nomination l'an dernier au prix théâtral DER FAUST et son invitation en tant qu’artiste complice à l’édition 2024 du prestigieux Festival d’Avignon. »

Boris Charmatz, directeur artistique du Tanztheater Pina Bausch :

« J’ai adoré travailler à Wuppertal, dans la ville de Wuppertal et avec les habitants de Wuppertal.

De même, avec les danseur·euse·s et l’équipe du Tanztheater Wuppertal, j’ai adoré explorer, dans le plus grand des respects, l’œuvre de Pina Bausch sous des angles multiples. Avec nos histoires différentes, il a fallu apprendre à se comprendre et se connaître. Ce fût parfois complexe mais toujours beau et productif. Pour cela, je remercie l’Ensemble ainsi que l’équipe du Tanztheater. Je remercie également la ville de Wuppertal, le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le ministère de la Culture français, et la Région Hauts-de-France d’avoir rendu possible, durant ma direction, un projet de coopération entre l’Allemagne et la France, entre le Tanztheater Wuppertal et Terrain.

Je souhaite le meilleur, en toute indépendance et liberté, à la grande œuvre de Pina Bausch : sa famille artistique, son écosystème, sa compagnie légendaire, le Tanztheater Wuppertal. »

vendredi 28 février 2025

La photo - William Forsythe

William Forsythe, Photo DR

Surprenante, et magnifique, photo du chorégraphe William Forsythe, dont le nom du photographe n'est pas indiqué, que l'on découvre sur le site internet de l'Opéra national de Paris, pour la saison 2024-2025 (ICI)
Fabien Rivière

jeudi 27 février 2025

Abdomen (Netherlands), Damage Tool + Neurotic + Yes, I don't Know + Dazed

Extraits de l'album Yes, I Don't Know, publié le 21 février 2025. 
ALBUM Yes, I Don't Know (écoute et achat)  > bandcamp 
ABDOMEN 
POCHETTE DE L'ALBUM Yes, I Don't Know

mercredi 26 février 2025

Sleaford Mods (UK), Bang Someone Out

Publié le 14 septembre 2024.
— Sleaford Mods à écouter sur bandcamp  > ICI   
— Sleaford Mods sur ESPACES MAGNÉTIQUES >  ICI 

mardi 25 février 2025

Heavy Lungs (Bristol, UK), YES CHEF

Deuxième extrait de l'album Caviar à paraître le 18 avril 2025. 
> En concert à Paris le jeudi 17 avril 2025 au Supersonic (Métro Bastille) > En savoir +
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
— Premier morceau, et vidéo de l'album Caviar Heavy Lungs (Bristol, UK), Get Out
— NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ : 

lundi 24 février 2025

La traversée de Mark-Wilfried Kouadio («[Superstrat[», d'Anne Nguyen)

Mark-Wilfried Kouadio alias « Willy Kazzama » dans [Superstrat[ d'Anne Nguyen,
Capture d'écran Espaces Magnétiques 
 
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La danse contemporaine s'est intéressée récemment aux danses populaires. Dans deux démarches distinctes. 

La première approche déconstruit. Déconstruire n'est pas détruire, mais aimer, observer, accepter certaines choses et refuser d'autres, puis reconstruire différemment. Ainsi l'Espagnol Israel Galván, fou de flamenco ; l'Italien Alessandro Sciarroni avec FOLK-S will you still love me tomorrow ? qui explore le Schuhplattler, une danse typique de Haute-Bavière dans le sud de l'Allemagne dont la capitale est Munich, et du Tyrol à l'ouest de l'Autriche, dont le nom (battre la chaussure) vient du fait qu’elle consiste, littéralement, à taper ses chaussures et ses jambes avec ses mains de façon rythmique ; l'Autrichien Simon Mayer avec son solo SunBengSitting, « une pièce à cheval entre le yodel [une technique de chant], la danse folklorique et la danse contemporaine », et son trio Sons of Sissy, avec les danses et les chants de son village natal du nord du pays. La Française Dalila Belaza a travaillé avec le collectif Lous Castelous de Senergues. C'est une association fondée en 1982, qui vise à « sauvegarder et maintenir les traditions locales, notamment les danses et les chants ». Elle est basée dans le village de Senergues, 421 habitants selon le recensement de 2018 (le pic a été atteint en 1881 avec 1671 administré-e-s), dans le département de l'Aveyron, à 30 km au nord de Rodez. Lous Castelous signifie en occitan "Les Châtelains". Toutes ces œuvres sont excellentes.

L'autre approche prend le matériel chorégraphique tel qu'il est sans le déplacer, tel le collectif (La)Horde avec Marry Me in Bassiani avec l'ensemble Iveroni, en Géorgie. Du bon travail. 

On peut aussi faire état du remarquable Dialogue avec Shams, du Français Mathieu Hocquemiller, avec une derviche tourneur qui vit en France, d'origine iranienne. 

Bref, le passé n'est pas nécessairement dépassé. D'ailleurs, on songe à la remarque du réalisateur mexicain de films expérimentaux installé en France Teo Hernandez (1939 - 1992) : « Le chant est toujours un appel et un rappel. C'est la voix du passé, des ancêtres, qui revient et nous appelle. C'est la voix de la vie et de la mort. » (ICI) 

Mark-Wilfried Kouadio alias « Willy Kazzama » lors d'une rencontre en novembre 2024,
Capture d'écran Espaces Magnétiques
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Du côté de la danse hip-hop on peut suivre le travail de la Française Anne Nguyen, qui vient de présenter un solo réussi dansé par le jeune Ivoirien Mark-Wilfried Kouadio alias « Willy Kazzama »[Superstrat[, qui, en linguistique, désigne les éléments nouveaux dans une langue, provenant de l'étranger. 

Les circulations et les influences entre pays, dans le domaine de la danse, intéressent la chorégraphe au moins depuis 2005, année où elle est interprète pour le chorégraphe Faustin Linyekula en République Démocratique du Congo (RDC). Il l'invite d'ailleurs en 2004 et 2008 dans la capitale Kinshasa pour former de jeunes danseurs urbains et présenter son travail. Elle aura la possibilité de suivre l’évolution de ces derniers, notamment lors de son séjour dans cette même ville en tant que présidente du jury Danse de création aux IX° Jeux de la Francophonie en 2023 (ICI). 

Le solo précédent, en 2021, qu'elle co-signe avec l'interprète, Hip-hop Nakupendaavec Yves Mwamba, né à Kisan­ga­ni en République Démocratique du Congo (RDC), ancien danseur de Faus­tin Linye­ku­la, est un récit auto-biographique où il danse, chante, et raconte son parcours, comparant les pratiques de la danse traditionnelle dans son pays et la danse hip-hop en France (ICI). 

Mark-Wilfried Kouadio alias « Willy Kazzama » rencontre la chorégraphe quand elle organise une audition pour Matière(s) première(s) en 2019. Il est présent aussi dans le très bon et doux Behind the Line, vu en 2024 au Carreau du Temple à Paris, qui associe quatre enfants et quatre adultes issus de la diaspora africaine. 

Il pratique à la fois les danses traditionnelles et les danses urbaines. Concernant la première catégorie il a pu expliquer lors d'une rencontre en novembre dernier ceci (ICI) : la Côte d'Ivoire compte plus de 60 ethnies [sur une population de 30 millions d'habitants], chaque ethnie pratiquant au moins 3 danses. Dans un village, la danse est présente tout au long de la vie sociale (fête, mariage, décès, etc.) ou personnelle (puberté atteinte, etc.), dans un échange avec les ancêtres, les divinités, la nature et les animaux. Certaines danses ne doivent pas être vues par des enfants, des femmes, des hommes ou les villages voisins. C'est un Bété du nord du pays, peuple agricole. Les danses urbaines mobilisent des motricités que l'on trouve déjà dans les danses traditionnelles, sans le savoir souvent, et sans l'ensemble des représentations associées. 

Ce soir, il apparait soudain, au fond à gauche du plateau. Il s'étire et s'échauffe. Il est habillé de façon élégante et sobre, large chemise d'un rouge puissant, ample pantalon d'un blanc cassé, qui au loin semble constellé de tâches colorées qui se révèlent être un même portrait dessiné reproduit. 

Il s'approche du public, qu'il contemple. Il nous fait face. Non pas, comme souvent en danse, dans une volonté de séduction facile, ou de prise de parole convenue. Il s'agit plutôt, à rebours de l'obligation de vitesse, de prendre le temps, pour le spectateur, d'observer un visage, et, plus précisément, son mystère. Il danse, de façon précise et inventive. 

Il nous semble qu'il ne s'agit pas de dresser un portrait d'un homme, dans une logique plus ou moins psychologique, mais bien plutôt de lui faire, de nous faire, traverser des strates de danses, de consciences, de perceptions, de clarté et de troubles.    
Fabien Rivière

[Superstrat[, d'Anne Nguyen, Théâtre des 2 Rives (T2R), Charenton-le-Pont (94), vu le vendredi 24 janvier 2025. En savoir +

— Anne Nguyen est l’artiste associée au Théâtre des 2 Rives pour la saison 2024-2025.

— TOURNÉE 2025 : 
> Mardi 11 mars, 19h30 — La Manufacture CDCN Nouvelle-Aquitaine, La Rochelle (17)  En savoir +
> Jeudi 10 avril, 20h — CentQuatre-Paris Hors les murs à l'Espace 1789, Saint-Ouen (93), dans le cadre du Festival Séquence Danse Paris  En savoir + —  En savoir +
SCOLAIRES Vendredi 11 avril, 10h & 14h15 — Espace 1789, Saint-Ouen (93)  
 
(autres dates, à venir > ICI)

dimanche 16 février 2025

Passionnant : Arte - « Être noir à l'Opéra de Paris »

58 minutes - Disponible jusqu'au 22/07/2025. 
« Dans le sillage de deux artistes noirs, le danseur étoile Guillaume Diop et la contrebassiste Sulivan Loiseau, une saison dans un Opéra de Paris qui s'ouvre timidement à la diversité. Un film intimiste, qui laisse place à la danse et aux questionnements. »

mercredi 12 février 2025

Anna Halprin and Seth Hill, Right On (Ceremony of Us) - 1969

« En 1969, hantée par la violence des émeutes raciales aux États‐Unis, et notamment celles de Watts (Los Angeles) en août 1965, Anna Halprin propose, plutôt que le spectacle qu’on l’invite à créer, un workshop qui se déroule sur une année. En pleine ségrégation, elle fait se rencontrer, se toucher, se mêler les corps noirs et les corps blancs dans cette «Ceremony of Us», qui devient un rituel autant qu’une action politique. »
— On trouvera ce film (en noir et blanc, 29 min. 58 sec) dans l'exposition Corps et âmes, qui se déroulera du 5 mars au 25 août 2025 à la Bourse de commerce - Pinault Collection à Paris. En savoir + 
Vue de la façade de la Bourse de commerce

lundi 10 février 2025

Juste Debout 2025 : l'indispensable compétition de danses hip-hop revient le 2 mars à l'Accor Arena


Le dimanche 2 mars 2025, la compétition de danses hip-hop Juste Debout revient enfin à l'Accor Arena (anciennement Bercy) à Paris,  après 5 ans d'absence dans ce lieu. L'édition précédente en 2020 avait été annulée la veille à cause du Covid. 

La manifestation met en avant les danseurs et danseuses, — et non comme toujours les chorégraphes, — qui s'affrontent certes, mais dans un très bel esprit chaleureux et respectueux. C'est une compétition donc, mais qui stimule surtout l'invention de gestes inouïs. On observera avec joie cette célébration de l'imagination créatrice des interprètes dans des gestes artistiques extrêmement élaborés. Le meilleur de la danse hip-hop, c'est là. Le génie de la danse hip-hop, c'est là. 

Cinq catégories sont proposées : Locking (8 équipes), Popping (8 équipes), Hip-Hop Newstyle (7 équipes), House Dance (8 équipes), Junior Dance Tour. 1 minute par équipe, soit 30 secondes par danseur. 

La semaine qui précède propose 7 jours d'événements (ICI), constitués de compétitions, ateliers ou workshops (une cinquantaine), conférences et soirées « avec les meilleurs danseurs hip-hop mondiaux ».

Dans les semaines précédentes se sont déroulées des présélections internationales, du 2 décembre 2024 au 1er mars 2025 (cf. dates et lieux ci-dessous). 
Fabien Rivière
JUSTE DEBOUT TV  >  ICI
LES PRÉSÉLECTIONS 2024-2025 :

Hommage - Lionel Soukaz, La vérité danse

Film muet, 2001. Avec Xavier Baert et Eichi Kimura. 
Le cinéaste expérimental et engagé français Lionel Soukaz est mort dans son sommeil le 4 février dernier à Marseille à l'âge de 71 ans.

mardi 4 février 2025

Harald Beharie (Jamaïque & Norvège), Batty Bwoy


Présenté le samedi 22 mars à 18h, dans le cadre du festival Artdanthé (ICI), du 7 au 28 mars 2025, au Théâtre de Vanves (92) + TOURNÉE (cf. ci-dessous)En savoir + 

« Si vous appartenez à une minorité, vous saurez que c'est la réalité. Il faut faire face à la violence en permanence. Mais il y a aussi de la joie et de la célébration. »
Harald Beharie 
« En se réappropriant le terme jamaïcain « Batty Bwoy » (littéralement, garçon de cul), argot désignant une personne queer, la pièce tourne et retourne les mythes du corps noir queer en déployant des possibilités dans un jeu de conscience et de naïveté. »
« Harald Beharie (he/him/they) est un performeur et chorégraphe jamaïco-norvégien basé à Oslo. Il a collaboré entre autres avec Kristin Helgebostad, François Chaignaud, Ingrid Fiksdal, Bouchra Ouizguen, Pieter Ampe, Marcelo Evelin, Hooman Sharifi et Mia Habib. »

Batty Bwoy, de Harald Beharie, à Dansens Hus, Oslo, Photo Julie Hrncirova  
TOURNÉE 2025   >  BATTY BWOY  
— Festival Le Grand Bain, Robaix (FR) - 24. March 
— BATTY BWOY - STUK, Leuven (BE) - 27. March 
— Bora Bora, Aarhus (DK) - 01 - 03. April 
— Dansehallerne, Copenhagen (DK) - 8 - 9 April 
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dimanche 2 février 2025

Livre - L'amoureux « Cinédanse - 50 films culte »

Couverture de l'ouvrage Cinédanse - 50 films culte, Catherine Deneuve et Françoise Dorléac dans
 Les Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy, 1967, Photo Hélène Jeanbrau.

À la fin du 19° siècle, deux arts surprenants surgissent, le cinéma et une danse nouvelle, qui sera nommée successivement libre, d'expression, moderne et contemporaine. La danse se veut « éphémère », le cinéma a l'éternité devant lui. Chacun suivra sa route, de son côté. Il y aura cependant des rencontres magnifiques, que veut célébrer l'ouvrage ambitieux, Cinédanse - 50 films culte

Le projet est né dans un café, où se réunissent des anciens de l'importante Cinémathèque de la danse et leurs ami-e-s, fondée par Patrick Bensard, qui exista de 1983 à 2013, avant d'être absorbée, c'est-à-dire concrètement engloutie sinon détruite, par le Centre national de la danse. 

L'ouvrage est piloté par Nicolas Villodre, journaliste spécialiste de danse et de cinéma, qui a souhaité s'associer à la danseuse et chorégraphe Dominique Rebaud. La maquette est sobre et élégante, le format est généreux, qui sait mettre en valeur, sur 162 pages, les 110 clichés qui semblent souvent immenses, dans un bel et juste équilibre entre textes et photos. Papier de qualité et prix raisonnable.  

Il réunit une quarantaine d’auteur-e-s : 
— des danseurs et chorégraphes : Élisabeth Schwartz, Éric Affergan, Sara Denizot Lindon, Bernardo Montet, Catherine Diverrès, Carolyn Carlson, Pascale Houbin, Marcia Barcellos, Bernadette Doneux, Norbert Corsino, Cécile Proust, Odile Cougoule, Brygida Ochaim, Christine Graz, Dominique Boivin, Daniel Larrieu 
— le couturier Christian Lacroix
— des journalistes : Jean-Marc Adolphe, fondateur de Mouvement et directeur de Les Humanités ICIRaphaël de Gubernatis, ancien du Nouvel ObservateurDominique Frétard, qui travailla au quotidien Le MondeMartine Planells, Nicole Gabriel
— des chercheu-r-se-s : Marion Carrot, Térésa Faucon, Bárbara Janicas, Katia Légeret, Jean-Max Méjean 
— des professionnel-le-s de la culture : l'épatante Denise Luccioni, Bernard Rémy, Marc Lawton, Anna Alexandre, Nathalie Auboiron, Virginie Aubry, Xavier Baert, Serge Bromberg, Agnès Schneider

Il est question de toutes les danses, danse moderne, contemporaine, jazz, classique, flamenco, butoh, comédie musicale, hip-hop, danses populaires. 

Dans la postface, Patrick Bensard explique, touchante déclaration d'amour : « J'ai toujours pensé que le cinéma ajoute une dimension à ce que le spectateur voit, parce qu'il capte l'aura invisible des danseurs. C'est la magie du cinéma ajoutée à la magie de la danse. (...) J'estime que les films de danse les plus intéressants possèdent cette faculté d'enregistrer l'invisible de la danse, son âme, comme une phosphorescence qui n'est pas visible à l'œil nu. »

Ces films conservent la trace des disparu-e-s, que l'on revoit, ému : Bonjour Dominique Bagouet, Jean-Christophe Averty, Tatsumi Hijikata, Georges Pomiès, Loïe Fuller, Valeska Gert, Anna Pavlova, Isadora Duncan, Gene Kelly et Fred Astaire, Joséphine Baker, Trisha Brown, notamment ; salut Teo Hernandez, 

Le livre est disponible à ce jour dans 150 librairies, ce qui est remarquable pour une publication de cette nature, et manifeste le crédit qui lui est à juste titre accordé par les libraires. 
Fabien Rivière

— Cinédanse - 50 films culte, sous la direction de Nicolas Villodre et Dominique Rebaud, Nouvelles Éditions Scala ICI, 23 x 30 cm, ISBN : 9782359883107, 35 €. 
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